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Affaire Nobert Zongo : Les avocats de la partie civile s’insurgent contre le non-lieu

Publié le lundi 24 juillet 2006 à 10h37min

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Suite à l’ordonnance de non-lieu rendue le 18 juillet 2006 par le juge d’instruction Winceslas Ilboudo, les avocats de la partie civile sont montés au créneau pour dénoncer « une gestion scabreuse » de l’affaire Norbert Zongo et inviter les Burkinabè « à tout mettre en œuvre pour que justice soit rendue à Norbert Zongo ».

Evoquant le réquisitoire définitif de non-lieu rendu le 13 juillet 2006 par le procureur du Faso Adama Sagnon et l’ordonnance de non-lieu rendue le 18 juillet 2006 par le juge d’instruction, les avocats de la partie civile indiqueront que « ces graves décisions seront prises au motif que le 2 février 2001, Marcel Kafando a été inculpé sur la base des déclarations de son ami et compagnon d’armes, monsieur Racine Yaméogo, lequel est revenu le 21 mai 2006 sur sa déposition avec pour arguments que « sa mémoire s’était étiolée » et qu’il ne veut pas « insister pour inculper à tort un compagnon d’armes ». Des déclarations qui ont suffi au procureur du Faso et au juge d’instruction « pour clôturer le dossier et de faire jouer au procureur général, monsieur Abdoulaye Barry, le beau rôle de celui qui sait balloter l’opinion ».

C’est ainsi qu’il dira que « le dossier Norbert Zongo n’est pas mort », des propos qui, « indéniablement visent à tromper une fois de plus l’opinion sur la gestion scabreuse de l’affaire ». Pour les avocats, le juge d’instruction « n’est pas tenu de se conformer au réquisitoire définitif de non-lieu pris le 13 juillet 2006 », l’article 78 du code de procédure pénale indiquant que « le juge d’instruction procède, conformément à la loi à tous les actes d’information qu’il juge utiles à la manifestation de la vérité ».

Face à cette « forfaiture, » les avocats de la partie civile ont fait appel et ont indiqué que « toutes les voies de droit seront prospectées pour empêcher une seconde mort de Norbert Zongo ». Il ne s’agit pas de « s’acharner » sur Marcel Kafando en vertu de la présomption d’innocence qui est une prescription constitutionnelle, mais de s’interroger sur le fait de savoir « s’il y avait ou non des doutes sur sa personne ».

Et de s’interroger sur les « mobiles » du crime (politiques selon la Commission d’enquête indépendante) car, « Norbert enquêtait dans le cadre de l’affaire David Ouédraogo ». Selon les avocats, « le juge est libre d’apprécier, mais c’est la forme qui pose problème ». Ils pensent que « les confrontations pouvaient se poursuivre ».

Car, « les charges sont fondées sur un faisceau d’indices concordants » et les « alibis » avancés par Marcel Kafando « ne tiennent pas ». Clôturer le dossier avec « tant d’imperfections » ne peut se justifier que « par des motivations d’ordre politique ». « Le doute ne vaut que devant les juridictions de jugement » dira maître Farama et, les avocats de la partie civile en arriveront à la conclusion que le juge d’instruction a « démissionné ».

Boubacar SY

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