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Sourou : Aïssita Koné, maire de la commune rurale de Kassoum

Publié le samedi 15 juillet 2006 à 00h00min

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Mme Aïssita Koné a été installée, dimanche 25 juin 2006, maire de la commune rurale de Kassoum dans la province du Sourou par le préfet de ce département, M. Raymond Toé. De passage à Sidwaya, elle revient sur son élection et évoque les défis auxquels sa commune est confronté.

Sidwaya (S) . : Qui est le nouveau maire de Kassoum ?

Aïssita Koné (A.K.) : Je suis secrétaire de formation actuellement en service à la direction générale des routes. Mariée, je suis mère de deux enfants.

(S.) : Présentez-nous la commune rurale de Kassoum.

A. K. : La commune rurale de Kassoum est située à 25 km de Tougan. Elle est un département de trente cinq (35) villages limitée au Nord par la commune urbaine de Tougan, à l’Est par la commune rurale de Lanfiera, à l’Ouest par la commune rurale de Toeni au Sud par la commune rurale de Gassan. Les 21 000 habitants de la commune pratiquent essentiellement l’agriculture et l’élevage.

S. : Comment avez-vous été élue maire de Kassoum ?

A. K. : Certes les élections étaient rudes du fait des concurrents et surtout de l’enjeu politique qui les caractérise. Mais je m’en suis tirée par 45 voix contre 25. Notre commune a 70 conseillers tous issus du parti majoritaire, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

S. : 25 conseillers s’opposaient à votre élection, ne sera-t-il pas difficile de travailler dans un tel climat ?

A. K. : Non, l’animation politique implique souvent des concurrences au sein ou à l’extérieur d’un parti politique. Cependant ayant été élue, je tends la main à mes concurrents d’hier pour qu’ensemble nous construisions notre commune. Finies alors toutes les petites querelles au profit d’une synergie d’actions entre tous les fils et filles de Kassoum. C’est à ce prix que Kassoum érigée en département depuis 1957 répondra aux attentes de ses populations. j’ai confiance en la capacité des fils et filles à transcender ces querelles.

S. : Mme le maire, quels sont les défis auxquels votre commune est confrontée ?

A. K. : Beaucoup de défis surtout d’ordre infrastructurel à savoir la construction de pistes, d’écoles, de CSPS, de marchés, de dépôts pharmaceutiques, etc.

S. : Comment comptez-vous financièrement vous y prendre pour relever ces défis ?

A. K. : C’est un sacré travail de longue haleine qui nécessite une grande contribution de l’Etat, des partenaires techniques et financiers et de bonnes volontés. A cela s’ajoute l’implication effective des populations de Kassoum, toutes attentes escomptées. Les acteurs du développement de Kasoum, ce sont des habitants, d’autres viendront en renfort.

S. : Mme le maire, la commune de Kassoum a-t-elle des potentialités certaines pour propulser rapidement son développement ?

A.K. : La commune rurale de Kassoum ne possède pas de potentialités en dehors de ses hommes et des recettes du département de Kassoum. C’est pourquoi je lance un appel aux partenaires de nous accompagner dans cette communalisation rurale.

S. : Avez-vous vraiment foi à la communalisation intégrale ?

A.K. : Bien sûr, ce n’est pas aisé, mais c’est un processus enclenché et nous allons l’accompagner autant que faire ce peut. Avec la participation des citoyens ruraux et urbains, je pense qu’on y parviendra.

S. : Qu’est-ce qui entrave le développement de la commune rurale de Kassoum ?

A.K. : Kassoum est le département le plus vaste de la province, mais le plus démuni. Cela est imputable au manque de cohésion et de synergie d’actions entre les fils et filles du département.

En me portant à la tête de la mairie, la population a pris conscience. Et, je compte sur la collaboration de tous pour réussir mon mandat.

S. : Etre femme maire, n’est-ce pas mal vu dans votre commune ?

A.K. : Aucun complexe. Est-ce facile d’enfanter ? Non, la femme est quelquefois capable de prouesse là où des hommes trébuchent. Je pense que le genre n’a rien à voir mais plutôt les efforts pour le développement de la commune de Kassoum. Je pense que cela prime sur tout le reste.

S. La communalisation, un concept nouveau pas toujours maîtrisé pour les populations, comment s’y prendre ?

A.K. : Les maires bénéficient actuellement de formations. Ils relaieront ces acquis à la population de la base. Nous travaillerons à leur faire comprendre et épouser les enjeux et les bienfaits de la communalisation.

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)

Sidwaya

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