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Naissance de la CODDE : Une synergie contre la pauvreté et l’injustice

Publié le mardi 16 mars 2004 à 09h38min

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Le 13 mars 2004, a eu lieu à Ninigui dans le département de Koumbri (province du Yatenga), le lancement officiel de la Coalition des organisations de la société civile pour le développement durable et équitable (CODDE). Cette coalition naissante, composée d’une dizaine de membres, s’est donné pour leitmotiv, l’éradication effective de la pauvreté. Le président du Conseil économique et social (CES), Thomas Sanou a parrainé la cérémonie.

"Contribuer à l’éradication de la pauvreté et à la promotion d’une justice sociale par le renforcement des capacités d’organisation et de gestion des citoyens ainsi que l’exercice de leurs droits et obligations", c’est l’objectif que s’est assigné la Coalition des organisations de la société civile pour le développement durable et équitable (CODDE). Cette coalition qui vient de lancer ses activités, le samedi 13 mars à Ninigui, est composée de onze (11) organisations et associations.

Elle se veut, selon M. Jean-Marie Somda, président du comité d’animation provisoire, une implication de la société civile dans la lutte contre la pauvreté. Et cela à travers une "union sacrée" constituant à son avis, "une réponse cinglante au perpétuel reproche fait à ladite société d’être inorganisée, divisée et dispersée". Dans l’optique de mener à bien ses activités, la CODDE s’est dotée de quatre axes d’actions. Tout d’abord, elle ambitionne de participer à tous les échelons, au niveau local, national et international où se discutent les questions de lutte contre la pauvreté. Ensuite, la coalition va s’investir dans la promotion de la bonne gouvernance.

A ce titre, l’engagement a été pris par toutes ces organisations membres, d’œuvrer à la mise en place de politiques plus démocratiques, respectueuses des droits humains et de combattre la corruption. Aussi, la CODDE compte porter sa marque à l’élaboration, l’exécution et le suivi des programmes nationaux de développement. Enfin, les organisations de la coalition élèveront la voix contre les politiques des institutions internationales qui ne favoriseraient pas une réduction effective de la pauvreté. A l’aide des axes considérés, la coalition entend amener les populations à prendre conscience du principe selon lequel le développement doit venir d’elles-mêmes et non de l’extérieur.

Le refus de la fatalité

Le choix de la localité de Ninigui pour le lancement des activités de la CODDE n’est pas le fait du hasard, a relevé M. Jean-Marie Somda. Situé au Nord de la province du Yatenga (Ouahigouya) dans le département de Koumbri, Ninigui est, selon M. Somda un "symbole de la détermination et de la mobilisation d’une collectivité pour affronter les adversités d’une nature peu clémente et se frayer son chemin vers un avenir plus radieux...". En effet, ce village de 6 600 habitants ne peut compter sur les largesses de la nature avec des sols ferrugineux tropicaux ou sablonneux victimes de l’érosion, une pluviométrie d’à peine 600 mn par an. A cela, il faut ajouter "l’obscurantisme, l’ignorance, la malnutrition et la sous-alimentation...". Ces mots du représentant des producteurs, dépeigent le visage peu radieux du Ninigui. La population n’a pas perdu l’espoir pour autant. Mieux, elle s’est hissée contre la "fatalité".

Des groupements se sont créés et travaillent à la mise en place d’aménagements anti-érosifs, à promouvoir les fosses fumières et les activités de reboisement. Grâce au barrage, le maraîchage est florissant à Ninigui et les populations peuvent réaliser des productions annuelles de 20 à 30 tonnes de pommes de terre et 60 tonnes d’oignons.

Ninigui en fête

L’espoir pouvait se lire sur les visages à Ninigui. Une fête des grands événements a accueilli la délégation venue de Ouagadougou et de Ouahigouya. Dès l’entrée du village jusqu’au lieu de la cérémonie, les hôtes ont été escortés par des jeunes à dos de chameaux et d’autres sur des motos. A la grande place, des troupes se sont succédé au rythme de la musique liwaga. La troupe "Simandé" de Silguin a particulièrement émerveillé le public.

L’Atelier théâtre burkinabè (ATB) pour sa part, a marqué sa présence par un théâtre-forum sur la lutte contre la pauvreté. Au-delà de l’atmosphère festive, la cérémonie a connu des messages d’encouragement de la CODDE. C’est le président de la Fédération nationale des groupements Naam, M. Bernard Lédéa Ouédraogo qui a ouvert le bal, du secrétaire général de la province du Yatenga, M. Jean Louis Bayala.

Le ministre de l’Economie et du Développement quant à lui, a exprimé la disponibilité de son département et du gouvernement à appuyer la coalition dans ses actions.

La manifestation s’est terminée avec une visite du périmètre irrigué de Ninigui ainsi que du grenier à pommes de terre.

Alassane KARAMA

Les associations membres de la CODDE

1 - INADES-Formation : Institut africain pour le développement économique et social

2 - CESAO : Centre d’études économiques et sociales en Afrique de l’Ouest

3 - GRAAP : Groupe de recherche et d’appui pour l’autopromotion des populations

4 - FNGN : Fédération nationale des groupements Naam

5 - Assistance écologique

6 - ADRK : Association pour le développement de la région de Kaya

7 - OCADES : Organisation catholique pour le développement et la solidarité

8 - RECIF-ONG : Réseau de communication et d’information des femmes dans les ONG

9 - MBEJUS : Mouvement burkinabè pour l’équité et la justice sociale

10 - ONSL : Organisation nationale libre des syndicats

11 - CGTB : Confédération nationale du travail du Burkina

Sidwaya

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