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Finale de la Coupe du Monde 2006 : Pour qui battait le cœur de Blaise ?

Publié le mardi 11 juillet 2006 à 06h48min

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Il est de notoriété publique que le président du Faso, Blaise Compaoré, est un passionné de football. Après la cérémonie d’ouverture officielle du centre de formation de l’Association Germano-Burkinabè, la presse a été invitée à suivre avec lui la finale de la Coupe du monde qui a opposé l’Italie à la France.

Le président, avant cette rencontre, s’est gardé de pronostiquer, préférant que l’on attende les résultats. Mais pour qui son cœur battait-il exactement ?

C’est après avoir signé le livre d’or de la Fédération burkinabè de football (FBF), que le président du Faso a fait son entrée dans une des salles du Centre technique national, où a été installé un écran géant à l’occasion de la finale de ce mondial 2006. Il était 17h 53.

Auparavant, il a eu un entretien avec la presse à l’entrée du siège de la Fédération. A quelques heures du match Italie # France, nous lui avons demandé pour quelle formation son cœur battait. A cette question, il a dit qu’on a eu au départ beaucoup de difficultés à soutenir l’équipe de France, mais par la suite, elle a su se ressaisir grâce à son courage et sa détermination.

La sélection française, a-t-il précisé, est multiraciale et la présence de l’Afrique est une réalité. « Je ne dirais pas que nous la soutenons, mais nous avons un peu... », a-t-il ajouté sans achever sa phrase. Le président hésite-t-il à dire qu’il a un penchant pour les Bleus, lui avons-nous demandé. Prenant un air futé, il a répondu à la question, non sans lancer aux journalistes qu’il préférait attendre les résultats (rires).

Habillé d’une chemise blanche et d’un pantalon noir, il est allé s’installer dans un fauteuil genre Louis XVI. A côté de lui, il y avait l’ambassadeur d’Allemagne, Ulrich Hochschild, le président de la Fédération, Seydou Diakité, et le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré.

Derrière eux, on notait la présence de quelques membres du gouvernement. Comme c’est souvent le cas, les autres invités sont tous passés au contrôle. Dans la salle, on était une quarantaine de personnes. J’étais assis dans la première rangée, non loin du président du Faso.

C’était d’ailleurs mon souhait parce que je voulais voir comment il réagirait à chaque action de but. Pour moi, c’était ça l’intérêt de ma présence dans la salle. Mes voisins étaient le président de l’ASFA-Y, Simon Kafando, et le président du Comité national olympique et des sports burkinabè (CNOSB), Pascal Kinda. Devant moi, il y avait le ministre de l’Economie et du Développement, Seydou Bouda, le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, Justin Koutaba, et le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Mme Aline Koala.

Mes voisins étaient tous « Français »

17h 55. Les deux finalistes sortent des vestiaires pour la conquête du trophée mondial. Les commentaires vont bon train et c’est certain que chacun avait son équipe. En ce qui me concerne, à la rédaction, tout le monde sait que je suis ... Lorsque Zidane a ouvert la marque à la 7e minute sur penalty, la joie se lisait sur les visages de beaucoup de gens. Je jette un coup d’œil du côté du président du Faso.Il était calme. Quand on a montré le président Chirac, qui a applaudi après le but du sociétaire du Réal Madrid, Blaise l’a montré du doigt en échangeant avec Diakité.

Le ministre Bouda, Koutaba et Koala de même que mes voisins étaient aux anges. J’ai tout de suite compris que j’étais entouré de « Français ». A ma gauche, le président de l’Assemblée nationale semblait lui aussi avoir pris fait et cause pour les Coqs.

A la 19e minute, Materazzi obtiendra l’égalisation d’une tête imparable. Les « Italiens » jubilent à leur tour. Blaise est toujours assis calmement. Quand un des reporters de Canal + a laissé entendre que ce n’était pas le moment pour les Bleus de laisser l’adversaire faire la jonction, il y a eu des murmures dans la salle. J’ai vu le président du Faso pouffer de rire.

Le reste du temps, il n’a pas bronché. Lors des tirs au but pour départager les deux protagonistes, il y avait un silence dans la salle. La Squadra Azzurra, plus adroite que les Bleus, est montée sur le podium. Le président n’a pas assisté à la remise du trophée. Au moment où il s’apprêtait à quitter les lieux, la presse l’accosta pour lui demander comment il a vécu cette grande finale. Blaise, qui était encore disponible, a déclaré qu’il a suivi la finale avec beaucoup d’enthousiasme.

Selon lui, le match était engagé au regard du niveau atteint par les deux pays dans le domaine du football. Son espoir est de voir le Burkina Faso s’impliquer davantage dans les différentes compétitions pour être en bonne position en 2010 pour la Coupe du monde en Afrique du Sud. L’expulsion de Zidane pour un vilain geste a fait dire au président que cela est dû à la tension. Il ne sait pas ce que les deux joueurs se sont dit, mais il est probable qu’il y ait eu des échanges verbaux.

Pendant qu’il montait dans une 4 x 4 pour regagner sa résidence de Ouaga 2000, les invités sont restés sur place pour un cocktail.

Justin Daboné

L’Observateur

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