De Berlin à Munich en passant par Cologne, Dortmund, Frankfort... les 12 villes allemandes dans lesquelles s’est déroulée la compétition n’ont pas marchandé leur adhésion totale à la grand-messe. Les tribunes des stades toujours bondés, des supporters engagés pour la cause de leur équipe, un spectacle haut de gamme, tous les ingrédients étaient réunis pour que le show soit inédit. L’Europe, le Vieux continent, à l’occasion, a montré, lors du dernier carré d’as (les demi-finales) que quand elle organise le mondial, elle ne se laisse pas intimider par les formations venues des autres parties de la planète. Bref, cela est une autre paire de manches.

Et juste avant la finale entre Italiens et Français, le flambeau de la 19e Coupe du monde a été remis au Président Sud-africain, Tabo Mbeki, dont le pays organisera la prochaine édition. Un événement très solennel en ce sens que ce sera la première fois que cette fête du ballon va dérouler son tapis sur le sol africain.

Si, aujourd’hui, le challenge n’est pas qu’une équipe africaine remporte le trophée, il l’est quant à la capacité de notre continent à tenir la promesse de réussir l’organisation d’une coupe du monde. Oui c’est là toute la responsabilité confiée à l’Afrique du Sud et à travers elle, à l’Afrique. Après tant de supputations, l’heure est venue, pour le continent noir, de démontrer qu’il est capable de relever cet immense défi qui se présente à lui. Et cela concerne non seulement les infrastructures d’accueil (stades et hôtels), mais aussi les taux de remplissage des stades.

Si pour ce qui est des moyens logistiques, le pays de Nelson Mandela n’a rien à envier à certains pays d’Outre-atlantique, l’inquiétude demeure cependant dans le remplissage des stades. Car il ne faudra pas que l’on assiste aux mêmes spectacles que lors de la CAN’96, où des matches se sont joués devant quelques poignées de spectateurs. C’est vrai que pour un événement de cette envergure, les supporters viendront de partout, mais c’est d’abord au pays organisateur de montrer tout son engouement pour le mondial. A ce propos, l’Europe et tous les autres continents qui ont abrité cette compétition planétaire ont brillamment tiré leur épingle du jeu. Alors, à l’Afrique et aux Africains de faire leur preuve. Car c’est à cela qu’ils seront jugés.

Rabi Mitibkèta

Observateur Paalga