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UNIR/MS : "71% approuvent Blaise par crainte" (1)

Publié le lundi 10 juillet 2006 à 08h34min

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Me Bénéwendé Sankara

Les réactions consécutives au sondage sur l’état de la gouvernance fait par le CGD se poursuivent. Nous vous proposons ci-dessous, celle de l’UNIR/MS, qui estime que c’est la peur qui incite les 71% de Burkinabè à approuver l’action du chef de l’Etat.

Déclaration

L’Union pour la Renaissance /Mouvement Sankariste (UNIR/MS) suit avec intérêt les différentes activités menées par le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) et les autres organismes œuvrant dans le sens de l’ancrage de la démocratie au Burkina Faso.

Les sondages faits par le CGD s’inscrivent dans la logique de renseigner les différents acteurs politiques et l’opinion nationale sur les réalités du pays ; aussi, ces initiatives sont saluées par l’UNIR/MS. Malgré les limites inhérentes à un tel processus, force est de reconnaître que le dernier sondage a particulièrement mis en évidence un état d’esprit du peuple burkinabè.

En effet, ce sondage nous révèle que les Burkinabè sont aujourd’hui conscients que les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres ; qu’aussi paradoxal que cela puisse paraître, 71% d’entre eux apprécient l’action de monsieur Blaise Compaoré, donnant ainsi l’impression qu’ils se contentent de leur misère. De toute évidence, il n’en est rien, car le même sondage nous révèle que la majorité des Burkinabè interrogés expliquent cette situation par la crainte qu’ils ont de monsieur Blaise Compaoré et de son régime.

La liberté d’opinion, si elle existe, demeure tributaire des intérêts du pouvoir de Blaise Compaoré et de sa suite. Clientélisme, achat de conscience et à défaut, oppression du genre, aucun secteur social et économique n’est épargné.

Ainsi, quoique vivant pour leur grande majorité en dessous du seuil de pauvreté, 71% des Burkinabè se sentent obligés d’apprécier positivement l’action de Blaise Compaoré. Bravo donc au CGD qui vient rappeler à tous que la prétendue popularité du pouvoir n’est que l’expression de la crainte qu’il inspire à un peuple affamé et la lutte des travailleurs l’atteste. Pour l’UNIR/MS, ce sondage montre que le Burkina restera longtemps dans la pauvreté du fait d’un pouvoir qui, dépourvu de toute politique de développement véritable, a érigé la terreur en mode de gouvernement.

L’UNIR/MS encourage et félicite donc le CGD pour ses multiples initiatives et considère les résultats du récent sondage comme étant une invite aux acteurs politiques, particulièrement, de l’opposition à redoubler d’ardeur pour une véritable alternative qui libère le peuple et ses énergies afin qu’il puisse s’investir dans un développement durable en prenant son destin en main. Avec le peuple, victoire !

Ouagadougou, le 07 juillet 2006

Le président Maître Bénéwendé S. Sankara

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 10 juillet 2006 à 11:42, par injury time En réponse à : > UNIR/MS : "71% approuvent Blaise par crainte" (1)

    La popularité du pouvoir en place ne tient pas seulement à la crainte, mais à mon avis, à la pauvrété qui fait que la majorité des "sympathisants du pouvoir", voit en celui-ci une façon de se faire une place au soleil. Ce n’est donc pas par conviction politique ou par adhésion au programme de Blaise. Mais par simple opportunisme et par souci de "grignoter" un avantage quelconque. L’opposition n’ayant pas les mêmes possibilités de séduction ( que dis-je, de corruption) que le pouvoir, il va de soi, qu’elle ne soit pas attrayante aux yeux des ventres affamés (la majorité des burkinabé). Y’a qu’à voir tout ce monde qui gravite autour du pouvoir de Ziniaré. Même ds ce cercle restreint du pouvoir, il y’a une lutte des différents courants (salif, rock) pr s’arroser la primauté de la préférence ou sympathie blaisiste. Si ce n’est le culte de la personnalité, ça y ressemble fameusement.
    Il n’y a aucun doute que si un jour Blaise, ne serait plus au pouvoir comme il faudra s’y attendre, les mêmes "sympathisants" iraient faire la cour et faire allégeance à son successeur. Tjrs ds le seul but de profiter de ses largesses. Je pense qu’à ce sujet, Blaise lui-même n’est pas dupe. C’est de notoriété publique, que ds des pays comme le nôtre, on vote pr le plus offrant ou ds le cas échéant par affinité ou appartenance ethnique. C’est la seule "conscience politique" burkinabé pour ne pas dire africaine.

    • Le 10 juillet 2006 à 18:36 En réponse à : > UNIR/MS : "71% approuvent Blaise par crainte" (1)

      Cher Monsieur,

      Votre analyse est un peu intéressante mais elle ne va pas jusqu’au bout du suspense. Que propose l’opposition dans ce contexte politique difficile ?
      J’avais suggéré, bien avant l’élection présidentielle, que l’opposition soit unie, derrière un seul homme, qui aura été choisi de commun accord, dans le but de proposer une alternance politique digne de notre jeune démocratie. Cette opposition a refusé, ab initio, l’union. Dès lors, c’est le sauve qui peut qui a prévalu et des politiques bien éclairés ont compris, avec beaucoup de sagesse, que, finalement, le programme de Monsieur COMPAORE n’était pas si mauvais que ça compte tenu de la conjoncture nationale et internationale. Pour répondre au Président de l’UNIR/MS j’affirme que je ne pense pas, qu’à l’heure actuelle, il y ait des âmes qui craignent le Président COMPAORE. Il y a plutot un sentiment de sympathie pour cet homme qui a su nager là où les autres compagnons se sont noyés. Le dernier de la liste est Laurent BADO qui vient de passer le flambeau à son dauphin alors qu’il n’a rien glandé de positif pendant ces 4 dernières années.
      Donc, en conclusion, l’opposition ne pourra s’en prendre qu’à elle même et laisser, en l’état, Monsieur Blaise COMPAORE gouverner, en application des règles démocratiques. Tout le reste n’est que discours creux et inutile à notre peuple. Et j’affirme encore que Dieu Merci, je suis à l’abri du besoin et je ne trempe dans aucune sauce des partis politiques au Burkina. Un burkinabè de France.

  • Le 10 juillet 2006 à 16:24, par Yacou En réponse à : > UNIR/MS : "71% approuvent Blaise par crainte" (1)

    Il est vrai qu’en dépit de la rigueur du CGD, son dernier sondage pose un petit problème en ne donnant pas à voir qui sont ceux qui sont satisfaits de la gestion actuelle de Blaise Compaoré. Et on ne peut exclure que la manière dont les sondés ont été abordés puissent influencé la sincérité de leurs reponses.
    Je trouve original et constructive cette réaction de Me Bénéwendé Sankara en ce qu’elle ne se contente pas d’être un condensé d’injurer sur Blaise Compaoré et son régime. Je suis par moments admiratif de cet homme qui, à sa manière, atteste qu’il est possible de faire la politique autrement, que la politique est plus une question de divergence d’opinions, de projets, et non une volonté d’en découcre avec un individu.

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