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Finale coupe du monde 2006 : L’Italie au bout du suspense !

Publié le lundi 10 juillet 2006 à 07h35min

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Au terme d’un match d’une intensité tactique et physique rare, la Squadra Azzura a remporté la XVIIIe Coupe du monde de football. Oubliées les finales ratées du mondial 1994 et de l’Euro 2000 où les Italiens avaient perdu sur le fil. Cette fois, ils ont été maîtres de leurs nerfs et du suspense.

Dès l’entame de ce match qui a opposé deux maîtres tacticiens (Domenech et sa tactique "hérisson" et Lippi et son bloc concentrique), les Italiens ont imposé le défi physique. A peine entré dans le match, Thierry Henry était sonné suite à un choc avec le capitaine italien Cannavaro, certainement le meilleur acteur des vingt-deux. Dès lors, il errera comme une âme en peine même si le pénalty de la 5e minute consécutivement à une faute de Materazzi avait donné une avance matinale aux Français.

Une avance vite annihilée par le même Materazzi à la 19e minute, lorsqu’il s’élèvera plus haut que Viera pour catapulter le ballon hors de portée de Fabien Barthez. C’est que les Italiens étaient bien en place au cours de cette première mi-temps avec Grosso qui avait pris la mesure de Ribery et Camoranesi celle de Malouda. Zidane dans la "nasse", Henry redevenait un joueur normal, et la France, une équipe moyenne.

En face donc, le système à "cages" de Lippi fonctionnait à merveille, avec Gattuso et Camoranesi dans le rôle "d’essuie-glace" et le tandem. Cannavaro-Materazzi dans celui de vigiles. Le chef d’orchestre Andréas Pirlo pouvait servir de rampe de lancement avec ses frappes "chirurgicales" qui ne trouvaient malheureusement pas preneur. Pas totalement au point physiquement, Francesco Totti n’influait pas sur le jeu, pas plus que Lucas Toni qui semblait avoir épuisé toutes ses cartouches dans le calcio. Rapides et vifs des pieds, jouant haut, les Italiens pouvaient étouffer les Français dans leur camp, surtout que la trotinette Viera était à cours de forme.

L’Italie tient sa revanche

Le "miracle" Marcello Lippi était en marche, même si la deuxième mi-temps différera en tous points de la première. Complètement désinhibés à leur retour des vestiaires, les Français font le jeu, contraignant les Italiens à subir l’orage. Défense très haute, "arabesques" de Zidane, "résurrection" de Viera, le combat semblait changer d’âme.

Las, Thierry Henry restait toujours évanescent et la sortie de Viera sur blessure à la 55ème minute, allait quelque peu gripper la machine. Surtout que Lippi qui avait senti le danger procédait coup sur coup au remplacement de Perrotta et de Totti par De Rossi et Iaquinta. Avec Del Piero qui remplaçait Camoranesi, la "Fiat uno" italienne remettait le turbo, même si la maîtrise française était toujours réelle. Les cercles concentriques de l’Italie et l’alignement défensif parfait gênaient cependant considérablement les Français, mettant leurs nerfs à fleur de peau.

Et, même si les passe de Pirlo devenaient imprécises au cours de la prolongation, l’usure mentale gagnait les Français. Malin comme tout Italien, Materazzi jouera sur cette fibre à la 122ème minute entraînant Zidane dans le piège de l’anti-jeu notoire. L’ange bleu qui avait bien souvent tutoyé les dieux, connaissait une sortie indigne de son rang, même si l’histoire du football gardera une grande et belle image de lui.

La beauté des "diables" italiens pouvait éclater lors des tirs au but, avec donc des Français à bout psychologiquement. Un malaise qui s’exprimera avec le tir sur la barre de David Trézeguet et la fébrilité de Fabien Barthez. L’ange protecteur n’était plus là et les Italiens tenaient leur revanche. Sous le coup d’un scandale monstre, le football italien s’est refait une santé en Allemagne donnant raison aux analystes qui affirmaient que la Squadra-Azzura devient dangereuse lorsqu’elle a le couteau sous la gorge.

La bande à Paolo Rossi l’a démontré en 1982 en Espagne et l’on peut parier que les sanctions à venir seront clémentes pour ne pas dire "douces". On ne traite pas un champion du monde comme le premier venu, et, même si le Mondial 2006 n’a pas été d’un grand crû, il aura confirmé le nivellement des valeurs entre les cinq continents. Issus pour la plupart des championnats du vieux continent (L’Europe) les joueurs se "savent" ce qui empêche les scores fleuves. Seule tâche qui assombrit toujours le tableau, l’arbitrage résolument mis au service du "football-business".

L’action de Zidane qui lui a valu ce carton rouge.

Le football étant devenu une "machine à fric", mieux vaut un France-Brésil en quart de finale, plutôt qu’un Ghana-Equateur qui "assassinerait" donc les affaires, même si le talent et la force des Africains les destinent un jour à jouer les premiers rôles. Pour l’heure, l’Italie reste un beau champion du monde et elle peut arborer fièrement sa quatrième étoile. Le rideau tombe sur le convivial mondial allemand et l’on ne peut que souhaiter que la fête soit aussi belle en 2010 en Afrique du Sud. Viva Italia !

Boubakar SY (magnansy@yahoo.fr)

Sidwaya

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