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Etalons : Traoré Drissa Saboteur, le sapeur pompier burkinabè

Publié le samedi 8 juillet 2006 à 09h23min

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La Fédération burkinabè de football (FBF) vient d’engager un nouvel entraîneur à la tête de l’encadrement technique des Etalons. Drissa Traoré dit Saboteur fait un retour au bercail, dix ans après son limogeage en pleine CAN de 1996.

Ce retour aux commandes peut-il être vu comme l’appel à la rescousse d’un sapeur pompier au devant des Etalons qui aborderont en septembre prochain les phases éliminatoires de la CAN 2008 ? Quelles sont alors les chances de réussite de Saboteur ?

L’encadrement technique des équipes nationales en Afrique est souvent confronté à des problèmes de choix tactiques liés à des intérêts. Ainsi dans le but d’atteindre un objectif fixé par la fédération, on fait souvent appel à une expertise étrangère pour relever le défis.

Cependant si dans certains pays comme le Cameroun, la Tunisie ou le Ghana où cette expertise a révélé une potentialité de talents du football pratiqué dans ces pays, il est de constat que le contrat entre les fédérations et l’expertise étrangère dont la prise en charge est trop onéreuse, prend souvent fin par un manque de confiance.

C’est le cas récent de Stéphane Keshi limogé à la tête des Eperviers du Togo ou de Wilfried Shuffer à la tête des Lions indomptables du Cameroun, etc. Ces entraîneurs étrangers apportent, certes, une touche particulière à la performance de l’équipe nationale, il n’en demeure pas moins que ces derniers ne se sentent pas trop liés à la valeur intrinsèque de l’équipe du fait surtout du mauvais résultat enregistré à la suite d’une compétition.

C’est le cas aussi de Bernard Simondi qui a trouvé mieux s’éclipser de la tête des Etalons sans crier gare. Comme un employé qui est non satisfait de son travail préfère aller chercher ailleurs sans démissionner ouvertement, se basant sur le fait que son employeur constatera son absence notoire du lieu de travail et prendra la décision qui s’impose. Et la FBF l’a appris à ses dépens.

Très rarement, les fédérations nationales font appel à l’expertise nationale. Cela s’explique le plus souvent par des attitudes qui trouvent leur fondement dans des considérations personnelles. Mais une chose est sûre, c’est que l’expérience de la Côte d’Ivoire à la CAN 92 au Sénégal, de l’Egypte à la CAN 98 au Burkina Faso où l’expertise nationale a donné des résultats satisfaisants.

Le retour à l’expertise nationale

L’engagement de Saboteur à la tête de l’encadrement technique des Etalons suscite des espoirs au sein du public amateur du ballon rond. On a toujours en mémoire les résultats du travail de cet entraîneur, fin psychologue. En effet, il a été le premier entraîneur à qualifier l’équipe nationale du Burkina Faso à l’issue des éliminatoires pour la CAN de 1996 en Afrique du Sud. Un résultat qui a fait la fierté de tous les Burkinabè. Mai cette joie de qualification à la CAN 96 sera de courte durée puisque, suite à des mésententes entre lui et la fédération, Saboteur a été limogé en pleine phase finale de la CAN.

Après lui, les Etalons ont réussi à se qualifier pour les éditions 2000 et 2002 de la CAN, hormis l’édition de 1998 où le Burkina a accueilli la compétition. En 2004, le Burkina n’a pu se qualifier pour la phase finale de l’Egypte 2004. Une non-participation qui a remis sur la table, le débat sur l’avenir du football burkinabè. La démission de Simondi et le début des éliminatoires pour la CAN 2008 prévues pour septembre prochain obligeaient la structure fédérale à trouver des solutions immédiates.

Et comme le football burkinabè est à une étape charnière, il fallait vite donner les moyens et le temps à l’encadrement technique pour assurer la préparation des Etalons. En la matière, l’expertise nationale s’imposait. En faisant ainsi confiance à Saboteur, la fédération entend cultiver plus de patriotisme et de solidarité autour des Etalons.

C’est du reste, la volonté du ministre des Sports et des Loisirs, Jean-Pierre Palm d’opérer un assainissement de ce secteur et instaurer un esprit réel d’union sacrée autour de l’équipe. De plus, l’expertise nationale est moins onéreuse que celle étrangère.

Objectif : la CAN 2008

Le coach Saboteur va-t-il pouvoir réussir la mission à lui assignée ? Aura-t-il les coudées franches pour mettre en place une équipe compétitive ? En tout cas, en homme averti du football burkinabè, il doit, comme il le fait déjà, jouer le rassembleur. On se rappelle le tournoi de la diaspora dont il est initiateur afin de détecter des talents nouveaux parmi les Burkinabè vivant hors du pays. Le championnat national constitue également pour lui un réservoir de talents à déceler. C’est dire que le coach aura un potentiel à sa disposition, quitte à lui maintenant de savoir faire le bon choix, c’est-à-dire mettre le joueur qu’il faut au poste qu’il faut. Drissa Traoré doit , par ailleurs, pour cela user de ses connaissances en psychologie pour mettre le Onze national dans un état psychologique très fort.

La CAN est bien sûr une compétition qui nécessite de l’expérience mais surtout de la volonté d’une équipe qui veut faire des résultats. Et en tant que sapeur-pompier, il doit savoir cultiver au sein de l’équipe qu’il constituera, un esprit de gagneur. Pour atteindre ce but, dirigeants et supporteurs doivent se mettre à leur place et ne le juger qu’au résultat car leur implication directe dans la gestion de l’effectif entraîne souvent des clivages au sein de l’équipe.

C’est une mission très difficile mais pas impossible pour Saboteur qui ne dispose que deux mois environ pour bâtir une équipe compétitive pour aller aux éliminatoires de la CAN 2008. Il a donc toutes les chances de la réussir pour peu qu’on lui donne les moyens d’atteindre le résultat attendu par tous les Burkinabè à savoir qualifier les Etalons pour les phases finales de la CAN 2008 qui aura lieu au Ghana.

Abou OUATTARA

L’Hebdo

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