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Faso baromètre III : L’opposition se fourre le doigt dans l’œil

Publié le samedi 8 juillet 2006 à 10h14min

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"Si les murs pouvaient parler " a chanté un musicien français. On est tenté de le paraphraser en écrivant " si les mots pouvaient se rebeller ". Car si vraiment les mots pouvaient vraiment se rebeller, il y a belle lurette qu’ils auraient dénié le droit à certains hommes politiques de les utiliser.

En effet, comment peut-on se réclamer démocratie et avoir un comportement comme celui qu’ont adopté sept partis politique de l’opposition burkinabè.

Tout observateur a pu constater que ces derniers jours, l’opposition burkinabè a renoué avec son sport favori qu’est le remplissage des pages des journaux. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le prétexte de cette mauvaise humeur n’est rien d’autre que la publication par le Centre pour la gouvernance démocratique des résultats d’une enquête par sondage réalisée à travers les treize régions du Burkina.

Bien que se réclamant " partis démocratiques ", ces formations politiques n’ont pas supporté que les Burkinabè témoignent leur reconnaissance au Président du Faso Blaise Compaoré pour les inlassables efforts de développement qu’il fait à travers le pays. Aux yeux de ces partis, c’est un " crime contre l’humanité " que d’exprimer honnêtement un point de vue qui puise son fondement du vécu quotidien des masses laborieuses du Faso.

Comment peut-on affubler son parti de démocratique et refuser d’entendre un autre son de cloche ?
Les Burkinabè en tout cas s’interrogent toujours sur les raisons profondes pour lesquelles Hermann Yaméogo de l’UNDD et Ali Lankouandé du PDP/PS principalement, ont pu avoir une réaction aussi négative devant des résultats d’un sondage c’est-à-dire devant la photographie temporelle des opinions des Burkinabè.

Le crime du CGD est d’avoir eu l’honnêteté de rendre publics les sentiments réels des citoyens des villes et des campagnes qui, en leur âme et conscience, se reconnaissent dans les actions de développement multiformes engagées par le chef de l’Etat. Bénéficiaires des infrastructures socio-sanitaires, les populations ne pouvaient rêver d’une meilleure tribune que cette enquête du CGD pour exprimer leur satisfaction.

Les résultats du sondage indiquent en effet qu’ils sont au moins 71% des Burkinabè qui ont une appréciation positive de la politique menée actuellement par le gouvernement dans le cadre de l’exécution du programme du chef de l’Etat "Le progrès continu pour une société d’espérance. " C’est dans ce cadre en effet que les dispensaires et les écoles sont construits en assez grand nombre à travers le pays élargissant le taux de couverture sanitaire d’une part et d’autre part réduisant considérablement l’analphabétisme.

Une opposition de salon

Comme le dit si bien l’adage, il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre car quelle idée de s’attaquer au CGD dont le seul rôle ici a été d’amplifier un sentiment ? Les infrastructures qui ont motivé les populations sondées à distribuer les bons points au Président Blaise Compaoré existent et on devrait plutôt encourager les Burkinabè a fondé leur conviction politique sur des choses concrètes car cela participe incontestablement de la responsabilisation des dirigeants politiques.

Ceux-ci sauront désormais que pour acquérir la confiance des populations, il faut nécessairement travailler à trouver des solutions à leurs préoccupations quotidiennes.

On aurait pu dire que l’opposition burkinabè ayant déjà fait la preuve qu’elle manque de stratégie de conquête de pouvoir, il n’est plus nécessaire de s’attarder outre mesure sur cette querelle faite au CGD qui, somme toute, n’est pas nouvelle. C’est vrai que le fort de ces opposants est le débat de salon plutôt que la conquête du pouvoir sur le terrain, mais on ne peut pas rester sans réaction car cette fois les partis de l’opposition ont poussé le bouchon trop loin.

Il ne s’agit donc pas de les critiquer mais d’alerter l’opinion sur les dangers qu’encourt notre jeune démocratie à cause de la démission de cette partie de l’opposition qui refuse le jeu démocratique. En montant au créneau de cette façon pour contester les résultats de l’enquête, les leaders des sept partis politiques de l’opposition inquiètent à plus d’un titre. En effet, le Président Blaise Compaoré qui a été investi de la confiance du peuple à plus de 80% des suffrages exprimés n’entend pas se contenter des seuls 71% de satisfaits. Sous l’impulsion du chef de l’Etat, le gouvernement travaille à atteindre l’objectif de 100% de Burkinabè qui approuveront son approche de développement.

De la même manière, l’opposition a tort de faire une telle bagarre au CGD car le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à qui le sondage n’accorde que 44% de sièges pour les élections législatives de 2007 place la barre plus haute et espère capitaliser ses bons scores des dernières élections municipales pour obtenir une majorité absolue au parlement.

Si l’opposition a vraiment l’intention d’éviter un tel scénario, il ne lui restera plus qu’à se mettre au travail de mobilisation à travers des propositions de projets de sociétés réalistes capables d’emporter l’adhésion des Burkinabè.

L’opposition dispose encore de quelques mois pour changer son fusil d’épaule en adaptant sa stratégie aux exigences d’un Etat de droit où le pouvoir ne s’acquiert que par les urnes. Ce n’est tout de même pas trop lui demander car il s’agit d’un simple rappel des règles de la démocratie.

Larba YARO

L’Hebdo

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