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Marché à bétail de Kaya : Pôle économique cherche cadre propice

Publié le vendredi 7 juillet 2006 à 08h17min

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A Kaya dans le Sanmatenga, le marché à bétail se tient tous les trois jours. Environ 500 têtes de bétail y sont vendues en moyenne pour une somme de plus de 50 millions de F CFA, selon une estimation faite sur la base des relevés de l’Observatoire économique du marché à bétail de Kaya.

Au marché à bétail de Kaya, éleveurs, acheteurs et intermédiaires y ont un rendez-vous d’affaires tous les trois jours. Des affaires qui se nouent à la cadence des coups de sabots , des bruits de cornes des beuglements des animaux. L’ambiance indique aux amateurs que l’on se trouve dans un marché à bétail. Des bergers conduisent des bêtes dans leurs parcs à l’aide de bâtons ou de cordes. Dans ce « yaar », les hommes et les animaux se disputent l’espace, se côtoient, s’affrontent souvent. Le tout est de pouvoir vendre ses bêtes. Et cela en dépit de la chaleur, de la poussière... et de la fatigue.

Et le marché à bétail draîne du monde. Les vendeurs viennent de divers horizons ; Dori, Djibo, Markoye, Tasmakale, etc. autant de zones pourvoyeuses de bétail. Sur ce marché, les boeufs, les vaches, les brebis, les moutons, les ânes, les chèvres, etc. se vendent en plein-air. Le marché est situé à la sortie nord de Kaya sur la route de Barsalogo. Des acheteurs ghanéens et nationaux animent la vie du marché. Un comité de gestion est chargé de veiller à l’entretien du marché qui se veut un pôle économique de la capitale du Centre-Nord.

Environ 700 à 800 têtes de bétail viennent sur le site du marché tous les trois jours. « 60% de ces animaux trouvent des acheteurs à Kaya », explique Issaka Kargougou, enquêteur contractuel de statistiques animales au marché à bétail de Kaya. Soit près de 500 têtes vendues, pour un montant évalué à plus de 50 millions de nos francs. Et M. Kargougou de préciser que les prix des petits ruminants varient entre 22000 et 57000 F CFA. Tandis que les bovins s’achètent au prix minimal de 127 000 F et 325 000 F CFA, le prix maximal.

Le marché à bétail s’étend sur une aire de plus d’un hectare et demi. Certes, il n’a pas encore bénéficié d’infrastructures modernes. « Voyez vous-même, le marché ne dispose pas de grappe moderne. On fait nos affaires ici ; regardez, une des barres de fer du parc a cédé », déclare un intermédiaire et acheteur de bétail du marché, Ibrahim Barry. Seuls quelques parcs d’animaux sont érigés à l’aide de barbelés sur les parties nord et ouest.

Le reste du site est entouré des barres de fer. Les uns et les autres souhaitent que des entrepôts y soient construits afin, disent-ils que les vendeurs puissent conserver du foin ou des tourteaux pour l’alimentation du bétail. « Ici, on se débrouille. Sans travail, c’est le danger pour la famille », réplique de son côté Hamidou Diandé, vendeur de boeufs depuis 10 ans. Toutefois, poursuit-il, « j’éprouve de la joie à être entre les boeufs, vu que c’est ça qui me nourrit ». Mais, on y réalise de bonnes affaires, selon les témoignages des principaux animateurs. « Je vends par marché entre 10 à 30 boeufs. Les affaires ont baissé de régime car en 2005, j’en vendais en moyenne 70 », a confié Bachirou Diandé, un éleveur. Assis à l’entrée de son parc, la tête enroulée d’un turban, il parle de son activité. Il explique dans un français approximatif qu’un taureau s’achète au marché de Kaya à 250. 000 et la vache à lait, à 90.000 F CFA. « C’est un grand vendeur de boeufs », a-t-on appris. « Moi, je peux gagner par marché au minimun 10000 F CFA par animal vendu », affirme Kapi Diandé, un intermédiaire pour qui leur activité se déroulent « bien ». Même s’il se garde de préciser le montant exact de ses recettes journalières. Dans l’ensemble, les vendeurs de bétail au marché de Kaya disent réaliser des bénéfices. Toutefois, ils se refusent à avancer des chiffres. Nebwaoga qui signifie en langue mooré « les gens sont nombreux », a vendu deux boeufs à 425 000 F CFA. Tout en exprimant sa joie, il dit ceci : « Ça va, j’ai gagné un peu de bénéfice ».

A la question de savoir de combien il a eu ? Il reste peu bavard puis dira : « j’ai eu 3000 F cfa de bénéfice » Faux, retorque notre guide. « Il ment , ce n’est pas vrai. Il a eu plus que cela », a-t-il ajouté. Quant à l’acheteur venu du Ghana, M. Yahia, il ignore pour l’instant, à combien il va vendre ces bêtes dans son pays. Affirmant être venu acheter une vingtaine de boeufs, il a déclaré que les prix de vente sont élevés. Mahamoudou Derra qui vient d’acheter une vache à 110.000 F CFA partage cet avis. « Les bêtes coûtent cher ici » , explique-t-il. « Je vais, poursuit-il, les revendre à Ouagadougou ». Certes, les transactions se font au terme d’une longue négociation. Le marchandage semble être de mise. « Il n’y a pas de prix fixes, on marchande. Les prix sont fonction de l’animal » , a indiqué l’enquêteur contractuel chargé des statistiques animales du marché.

Un autre vendeur, Hamidou Diandé va dévoiler un pan de cette activité. « En tout cas, si c’est bénéfice-là, on gagne. On paye un boeuf à 75 000 F CFA et après l’avoir engraissé on le vend au double ». Soit 150 000 F CFA. A ces mots, un jeune vendeur sursaute. Il veut partager ses idées. « La vente des boeufs est comme si on met de l’argent dans un coffre », dit-il. Il pense que les coûts élevés de l’entretien des bêtes, l’achat du foin constituent pour leur activité, un casse-tête.

S. Nadoun COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)

Sidwaya

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