L’étudiant Yves Yao Soglo, de nationalité béninoise est le premier de la promotion des 25 étudiants du sous-programme doctorat du PTCI, à achever son travail de recherche.

Portant sur les bénéfices de l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable pour les ménages : l’exemple de la ville de Parakou, la thèse de Yves Yao Soglo, a été entièrement financée et placée sous la conduite académique du PTCI, ce Programme inter-universitaire regroupant douze pays africains. Après trois ans de recherches (janvier-2003 juin- 2006), effectuées au Bénin et en Europe, France et Belgique notamment, le candidat Soglo a livré le fruit de son travail devant un jury présidé par le Pr Souleymane Soulama, assisté des Pr Anne Rozan (Université de Strasbourg), Taladidia Thiombiano et Bakary Ouédraogo.

Dans son exposé, le candidat Soglo indiquera que la maîtrise de l’eau est un enjeu capital pour les pays africains. Aussi, a-t-il été amené à s’intéresser aux bénéfices liés à l’approvisionnement en eau potable dans les ménages de la ville de Parakou au Bénin. Pour cela, le chercheur Soglo a mené dans cette ville une enquête contingente ayant concerné trois cents ménages, choisis parmi ceux ne disposant pas d’un branchement individuel. Cette enquête a été suivie d’une combinaison d’analyse statistique et économiques des données recueillies. Yves Yao Soglo, a défendu avec brio sa thèse de doctorat.

Le résultat le plus important auquel l’étudiant Soglo est parvenu est que les bénéfices de l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable sont élevés et sont estimés à 274 F CFA par m3 d’eau acheté. Car en réalité, ce bénéfice selon le chercheur, traduit le coût d’accès à l’eau potable pour les ménages ne disposant pas de branchement individuel, c’est-à-dire une dépense supplémentaire en plus de ce que coûte déjà l’eau potable (250 F CFA le m3).

Par conséquent, les bénéfices de l’approvisionnement en eau potable sont plus élevés pour les ménages qui s’approvisionnent chez les revendeurs d’eau. L’étude de Yves Soglo, montre en effet, que les ménages ne disposant pas de branchement individuel d’adduction d’eau potable, achètent l’eau à des prix très élevés (variant entre quatre cents et mille deux cents francs le m3). Ce qui est sans commune mesure avec le prix de vente de l’eau, pratiqué par la Société nationale des eaux du Bénin. « Cette étude soulève le problème de la capacité de certains ménages pauvres à payer l’eau potable et vient remettre en cause les subventions accordées aux sociétés distributrices d’eau. L’objectif de redistribution des revenus qui est à la base de telles subventions n’est pas atteint puisque les ménages les plus pauvres n’en bénéficient pas ».

Le jury, dans son appréciation a salué la qualité de la recherche et trouve que le travail mené est d’un intérêt scientifique qui peut contribuer à éclairer les décisions de politiques économiques. Le jury a aussi relevé des insuffisances, mais au regard de la haute qualité du document produit, a décidé d’élever Yves Yao Soglo au titre de Docteur en Sciences économiques de l’Université de Ouagadougou. Il a reçu la mention très honorable avec félicitations du jury.

Gabriel SAMA

Sidwaya