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Etalons : Saboteur pour la renaissance

Publié le mardi 4 juillet 2006 à 07h31min

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Voilà bientôt plus d’un mois que nos Etalons footballeurs sont « orphelins » avec le départ en catimini pour ne pas dire la fuite de leur entraîneur, Bernard Simondi. A un mois de l’ouverture de la prochaine campagne africaine, il y avait plus qu’urgence à trouver à travers un nouveau « driver » dont le choix devait être pensé et réfléchi pour éviter une nouvelle amertume au peuple burkinabè. Cela est désormais effectif avec le choix de Saboteur.

Ainsi donc, Bernard Simondi aurait fui sans avertir son employeur, la Fédération burkinabè de football (FBF) alors même qu’il ne semblait pas y avoir de l’eau dans le gaz entre les deux parties à l’exception d’une ténébreuse affaire de mœurs dans laquelle serait mêlé le technicien français. Vraie ou fausse, il n’empêche qu’il y a eu faute dans le comportement de l’homme et ce nième avatar dans la vie de l’équipe nationale de football doit influer pour ne pas dire influencer le choix du nouveau coach, l’impératif de temps étant par ailleurs le second critère à prendre en compte.

Trop souvent au cours de la dernière décennie, l’encadrement technique des Etalons a été confié à des « aventuriers », toute chose qui préfigurait leur lente descente aux enfers, couronnée avec notre non-participation à la dernière CAN.

En effet, après que Drissa Traoré « Saboteur » eût participé à la résurrection de notre Onze national en le qualifiant à la CAN Sud-africaine de 1996 et que Philippe Bernard Troussier eût entretenu le jeune « arbre » qui poussait à travers une CAN 98 mémorable, des entraîneurs de seconde zone sont venus plomber le rêve et rogner les ailes du désir et du plaisir des supporters burkinabè.

Après ces deux hommes à poigne, férus de « sciences » footballistiques et professionnels jusqu’au bout des ongles, il n’y a pas eu, en dehors du duo Sidiki Diarra-Kaboré Joseph « Sap » de vrais techniciens à la tête de l’équipe nationale. La palme de l’incompétence pourrait être décernée à René Taelman, un Belge venu en Afrique « faire du CFA » et qui a sévi au Bénin et au Burkina Faso où il s’est rempli les poches après nous avoir mis la honte », à la CAN 2000 au Nigeria.

Les autres ont juste entretenu l’illusion d’un football qui se qualifiait pour les phases finales, mais qui dégringolait dans le gotha africain jusqu’à sa sortie du cercle des grands en 2006. Méconnaissance du milieu, dilettantisme dans l’exercice des fonctions (un « coup » à Ouagadougou, un « coup » en Hexagone ou ailleurs) copinage et, last but not the least incompétence technique et tactique voici ce que « l’expertise » étrangère nous a apporté jusque-là.

« We need the rigth man » !

Il importait donc d’en finir avec les errements et dans cette occurrence et à défaut d’un « calibre » étranger de niveau mondial, la piste Saboteur était la meilleure. Ces états de services antérieurs plaident pour lui, si tant qu’il a « créé » les Etalons de l’ère contemporaine comme indiqué plus haut. Des Etalons qui, depuis 1998 n’avaient plus goûté aux délices de la CAN et qui étaient devenus une équipe tellement quelconque qu’ils servaient juste de sparring-partners aux autres lors des phases éliminatoires.

Une parenthèse pour dire que si Didier Zokora a pu dire après l’élimination des Eléphants du Mondial, qu’ils n’avaient pas « à faire aux Béninois et aux Burkinabè », c’est que le petit Didier a grandi avec cette image de nos canassons. Une image que Saboteur allait effacer à travers sa « guerre de libération nationale » entreprise dans la décennie 90 à la tête des Etalons et dont le point culminant sera leur match épique livré en 1995 contre les Eléphants dans leur antre du « Félicia ».

Tous les amoureux du ballon rond ont en mémoire les deux buts d’anthologie de Seydou Traoré et de Sidi Napon, le premier étant un chef-d’œuvre de maîtrise technique et de sang-froid. La « décolonisation spirituelle » aura aussi lieu à Rabat avec un nul héroïque et les Etalons voyaient les portes de l’Afrique du Sud s’ouvrir après avoir assuré à Ouagadougou.

Las, des querelles de préséance et des interférences entraîneront des prestations indignes de leur talent et de l’esprit guerrier qu’avait insufflé le coach. La nouvelle campagne se présentant elle aussi comme celle de la renaissance, le bon sens voulait que l’on rappelle cet homme de devoir et de mission qui était libre. Ce d’autant que le temps nous est compté et que « Sabo » qui connaît le Fasofoot sur le bout des doigts n’aura pas besoin de tâtonner pour trouver une équipe-type. Des tâtonnements qui nous ont coûté cher dans un proche-passé, si tant est-il qu’avec un coach connaisseur jamais le Cap-Vert n’aurait battu les Etalons à Ouagadougou.

C’est vrai que Saboteur est intransigeant plein et entier, mais, le football étant devenu un « business », l’homme a raison de refuser les mélanges de genres. Nous ne disons pas pour autant que l’homme a la science infuse et qu’il nous qualifierait à coup sûr, mais nous prenons le pari qu’avec lui, les Etalons ne seront jamais ridicules. Et puis, le peuple l’a déjà plébiscité lors d’un sondage effectué par « Sidwaya Sport », « Vox populi, vox Déi », dit-on et, la balle est désormais dans son camp.

Boubakar SY

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 4 juillet 2006 à 10:29, par Moussa au Caire En réponse à : > Etalons : Saboteur pour la renaissance

    Il y a un proverbe Egyptien qui dit : "Celui q’on connais est mieu que celui q’on ne connais pas"
    Je crois que proverbe s’applique a notre football surtout au niveau de l’encadrement, car a chaque moment on engage un entraineur de 2eme ou souvant de 3eme division d’Europe(qui ne sont pas mieu que les notres) pour qu’il gere les Etalons, et ca termine par fuire ou demission.
    Comptenu de ca, je trourve que la FBF a pris la meilleur decision d’engager mr. IDRISSA TRAORE " Saboteur" comme selectionneur des Etalons.Que dieu les aide !!

    • Le 7 juillet 2006 à 10:37, par François En réponse à : > Etalons : Saboteur pour la renaissance

      Je viens de constater avec joie que Saboteur a été à nouveau porté à la tête des Etalons. Je suis d’autant plus satisfait que je m’étais déjà exprimé en sa faveur lorsque j’ai appris la démission du précédent entraîneur expatrié de notre équipe nationale. Mais le tout n’est pas de rappeler Saboteur. Il faut mettre les moyens à sa dispositions. Je persiste et signe que nous avons du potentiel et la prestation des équipes africaines au mondial allemand plaide en faveur de cette conviction. N’en déplaise à Zokora, ce que les Ivoiriens ont pu faire en Allemagne, d’autres équipes africaines l’ont fait avant eux et le Cameroun est même allé plus loin. Et quand on parvient à un tel niveau, on ne doit pas se contenter de défendre des couleurs nationales mais celles de tout un continent. Je suis persuadé que les Burkinabé malgré la conjoncture sous régionale supportaient les Eléphants quand ceux-ci affrontaient les Hollandais et autres...
      Concernant Saboteur et les Etalons, mettons à sa dispositions les moyens dont nous sommes capables. Laissons-lui les coudées franches. On connaît l’homme,sa liberté ainsi que sa probité. On peut lui faire confiance. L’avantage d’un entraîneur national c’est que c’est le premier Etalon et qu’il ne peut jouer les déserteurs ni les abonnés absents. A lui aussi de savoir écouter même s’il ne peut pas tenir compte de toutes les opinions.
      Raymond Domeneck est resté ferme et a soutenu les Bleues, mêmes ceux qui étaient les plus critiqués voire jetés à la retraite. Il avait dit que Viera ferait un bon mondial. Il avait affirmé sa confiance en son équipe. Des journalistes et supporters français lui font leur mea culpa aujourd’hui pour n’avoir pas su garder leur langue ou pour ne lui avoir pas fait confiance. Mais Domeneck reste serein, il ne se monte même pas la tête, il n’est pas triomphaliste. C’est un patriote, un bon entraineur tout simplement.
      Saboteur, nous sommes derrière vous et nous vous soutiendrons ainsi que les Etalons. Pas seulement les soirs de victoires que nous espérons nombreuses mais même au lendemain des défaites.
      Bon courage.
      Vive les Etalons !
      Vive le Burkina Faso !

  • Le 4 juillet 2006 à 11:42, par fan fasofoot En réponse à : > Etalons : Saboteur pour la renaissance

    Avec de tels propos élogieux, je comprendrai mal une prochaine contre-performance ds les éliminatoires. Et pire d’éventuels critiques sur le travail et la "compétence" de Saboteur. Je persiste et signe que la réalité du terrain est plus du ressort des joueurs que de l’entraineur sur son banc. Il a beau être de retour s’il n’a pas de la qualité et du talent ds son équipe, son travail ne sera pas different de celui de ses prédecesseurs.

    Depuis 96, le foot a fameusement changé. Mais l’environnement du fasofoot, au travers des dirigeants qui baignent tjrs ds les mêmes eaux du profit personnel et de l’insouciance si ce n’est bla désinvolture pour l’intérêt général de notre foot. Y’a qu’à regarder les fédé des pays comme CI, Ghana, Senegal et autres grands du nord comme la Tunisie et l’Egypte. Si nous ne prenons garde, on risque les mêmes mésaventures que le Togo ; qui a raté tristement son rdv avec le foot mondial par la faute de sa fédé incapable ou refusant de payer les primes. Ainsi le Togo a été la risée du monde.

    Bon courage à Saboteur, tous nous serons derrière les étalons.

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