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Secteur privé-Gouvernement : Des petits commerçants interpellent le Premier ministre

Publié le lundi 3 juillet 2006 à 07h00min

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Nous avons reçu d’un groupe de petits commerçants, la lettre dont la teneur suit, adressée au Premier ministre de notre pays. Pour des raisons d’éthique et de déontologie, nous avons amputé certains passages.

"Excellence Monsieur le Premier ministre,

Nous avons l’insigne honneur de profiter de la tenue de la rencontre gouvernement-secteur privé pour vous exposer un de nos multiples problèmes.

Tout d’abord, si nous nous adressons à vous, c’est simplement parce que jusqu’à présent, aucune oreille attentive ne nous a été franchement prêtée.

Excellence Monsieur le Premier ministre,

Nous sommes de petits commerçants qui, avec de modestes moyens, tentons de participer au développement de notre pays. Ainsi, nous travaillons dans le domaine de l’importation. Notre calvaire a commencé avec la naissance du Laboratoire national de Santé publique (LNSP). En effet, et avant cela, nous avions un nombre d’interlocuteurs, à savoir la douane et le ministère du Commerce, pour nos opérations d’importation.

Aujourd’hui, importer certains produits, surtout les produits alimentaires, est un parcours du combattant. Vous devez subir des contrôles de qualité au ministère du Commerce, et vous payez des taxes (ce que nous faisions d’habitude) et maintenant subir les mêmes contrôles au niveau du LNSP, où encore, vous devez payer des taxes qui, cette fois, sont généralement plus élevées que celles du ministère du Commerce !

Excellence Monsieur le Premier ministre,

Nous ne comprenons pas que la même Administration perçoive deux sommes différentes pour le même travail. (...) Pour preuve, pour 15 tonnes de lait en poudre que vous avez importé, vous payez environ 60 000 francs au ministère du Commerce. Vous vous rendez ensuite à la douane muni des documents obtenus pour vous entendre dire que ne sont pris en compte que les documents du LNSP.

Nous avons pu nous procurer une copie du décret créant le certificat de conformité, et il y est écrit que pour certains produits, le certificat de conformité est obligatoire pour les opérations de dédouanement. C’est pour cela que nous avons recherché ce document au ministère du Commerce. Maintenant, si vous arrivez en douane et qu’on vous exige d’autres documents à la place, c’est à ne rien comprendre : si le décret fixant le certificat de conformité est toujours en vigueur, pourquoi la douane, à défaut de le réclamer, le refuse ? Nous savons que des camarades utilisent ces confusions pour ne rien payer. Qui perd ? qui gagne ? Alors, voulant suivre la réglementation, nous voulons savoir, car c’est notre portefeuille qui en souffre.

Néanmoins, l’Administration ayant toujours raison, vous allez au LNSP et là, en fonction du montant de la facture fournisseur, on vous tend une facture d’environ 180 000 F CFA à payer. (...) Bref, au bas mot, vous devez d’abord débourser près de 250 000 F CFA avant toute opération de dédouanement.

Cette surcharge supplémentaire ne fait que gonfler le prix de revient, donc celui de vente, alors que chacun à son niveau se devrait de lutter contre la vie chère.

Du reste, des camarades avaient déjà saisi les honorables députés lors de la dernière session au sujet de ce doublon ministère du Commerce-LNSP. Nous ne connaissons pas à l’heure actuelle ce qu’il en est de cette démarche, mais le problème perdure, avec cette fois-ci l’entrée en scène de la douane qui demande tel autre papier.

Excellence Monsieur le Premier ministre

Si c’est pour amortir les frais de construction et de fonctionnement du LNSP que ces taxes exorbitantes nous y sont imposées, nous vous proposons alors d’instituer une taxe unique à l’importation destinée à cette institution. Celle-ci lui permettra de se consacrer au contrôle des denrées et autres aliments en entrepôts dans les magasins et autres lieux de stockage, véritables endroits de dégradation de la qualité des produits, au lieu de l’insérer dans le cordon douanier.

Excellence Monsieur le Premier ministre,

A la faveur donc de cette rencontre à laquelle seul le gotha du commerce (qui n’a pas ces petits problèmes) participe, nous souhaitons, Excellence Monsieur le Premier ministre, que toute la lumière soit faite sur ce problème pour que nous aussi, un jour, puissions être des grands commerçants afin de participer activement au développement économique de notre pays. Aussi, nous vous saurons gré des mesures à prendre pour que, par voie de presse, nous sachions quelle est la conduite à tenir lors de nos opérations d’importation.

Tout en espérant vivement de vous une réponse claire à notre problème, nous vous prions d’agréer, Excellence Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre profond respect".

Un groupe de petits commerçants

Le Pays

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