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Transport de bois de chauffe : Il faut y mettre un peu d’ordre !

Publié le lundi 3 juillet 2006 à 07h00min

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C’est une information déjà connue les transporteurs de bois de chauffe de Ouagadougou ont littéralement barré la circulaire à hauteur de la Patte-d’Oie, entravant ainsi sérieusement la circulation sur cet axe névralgique de la ville de Ouagadougou. C’était le jeudi 29 juin 2006.

Motif : des agents du ministère de l’Environnement et du Cadre de vie ont retiré la veille les documents de certains véhicules pour surcharge. Et c’est parti pour une chaude matinée de protestation ; ce qui a mobilisé au plus niveau des responsables des forces de sécurité pour tenter une médiation.

Nous ne vivons pas en brousse. Nous sommes dans une société civilisée, organisée, qui a des lois et des règlements, qui permet la liberté de manifester son mécontentement face à l’autorité. Mais pour ce faire, il faut être dans son bon droit. Pourtant, pour l’observateur que nous sommes, il apparaît clairement que ceux qui ont fait de la vente du bois leur métier sont loin de respecter certaines règles élémentaires pour une gestion harmonieuse de la cité. En effet, il est de notoriété publique que la plupart des camions de transport de bois n’ont ni phare, ni feu de signalisation, ni frein et on se demande bien s’ils sont encore habilités à passer devant le CCVA. Et il n’est pas rare d’entendre un apprenti crier en plein jour dans le quartier demandant aux usagers de libérer la voie parce que le véhicule veut opérer un virage à gauche ou à droite.

Elles sont nombreuses les familles endeuillées par ces machins de mort sans qu’il n’y ait rien. Selon des statistiques, la moitié des accidents provoqués sur les routes nationales (RN) l’ont été par la faute de ces mastodontes conduits par des chauffards sans foi ni loi qui roulent comme si la voie avait été tracée pour eux seuls. "Ils me voient, c’est à eux de quitter la route" telle est certainement leur pensée. Et ce sont ces hors-la-loi qui refusent de reconnaître qu’ils sont en infraction et bloquent pendant de bonnes heures le trafic routier.

Là où l’autorité doit sévir avec rigueur, c’est à ce niveau qu’elle prône le dialogue et se fait bien magnanime. Si c’étaient les étudiants de la cité de la Patte-d’oie qui avaient perturbé la circulation pour réclamer de meilleures conditions de vie et d’étude, des revendications légitimes, elle pourrait ne pas hésiter une seconde à faire appel aux éléments de la CRS pour repression. L’impunité de ces transporteurs de bois n’a que trop duré. Et il faut mettre de l’ordre dans ce secteur, la sécurité de nos enfants est à ce prix.

Rabi Mitibkèta
Observateur Paalga

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