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Simon Compaoré : La communalisation intégrale, une nouvelle ère pour les Burkinabè

Publié le vendredi 30 juin 2006 à 08h46min

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Simon Compaoré

De toute évidence, avec la communalisation intégrale, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre aux Burkinabé. Dorénavant, les grands desseins de la décentralisation en cours dans notre pays ne susciteront plus l’espoir des seules populations des quarante neuf communes urbaines, pionnières dans l’expérience de la gestion locale au pays des Hommes intègres.

Depuis, le désormais historique 23 avril 2006, ceux-ci apparaissent davantage, comme une solennelle et ferme promesse d’un mieux-être, pour plus de douze millions de nos concitoyens qui peuplent nos villes et campagnes.

Cette vision de la communalisation intégrale engage fortement de facto, comme de jure, la responsabilité des élus locaux que nous sommes. Et c’est pourquoi à ce stade, la question centrale pour ne pas dire cruciale est, et demeure, de savoir que faire ou comment faire, pour ne pas décevoir les attentes multiples et multiformes de nos mandants.

On conviendra de prime abord que la réponse à apporter à cette interrogation somme toute légitime ne va pas de soi. Elle est d’autant moins aisée que la problématique du développement local au Burkina Faso, est duale en raison même de l’existence de deux types de communes ; l’une urbaine et l’autre rurale.

De ce constat découlent les considérations suivantes :

Primo : Même si au niveau de la commune urbaine les exigences de la demande sociale, politique, économique (entre autres) sont variées du fait de l’incidence multidimensionnelle du phénomène urbain, il est tout aussi vrai que le maire gestionnaire de proximité dispose pour l’ébauche de son action d’indéniables acquis.

Secundo : Au niveau de la commune rurale, l’autonomie de gestion concédée apparaît comme une expérience pilote où l’absence d’antécédents suggère à l’élu local de faire preuve d’imagination voire d’audace.

Au total, l’un dans l’autre la responsabilité du maire, reste immense eu égard à la multitude des défis qui attendent d’être relevés.

Ces défis qui ont pour nom : assainissement, voirie, eau . potable, santé éducation, propreté, hygiène, développement urbain ou rural ; environnement sont prioritaires puisque faisant partie des besoins fondamentaux des citoyens et citoyennes de nos cités.

De ce fait, l’objet de la gestion commune constitue une préoccupation partagée sinon un besoin essentiel pour tous. Il ne saurait donc être question de reporter à plus tard la satisfaction de la demande sociale qui s’y rattache. C’est ici et maintenant que nous devons agir .

La tâche à nous confiée s’avère alors à la fois ardue et urgente. Et, pour espérer pouvoir faire face à toute cette forte attente de nos administrés, il nous faudra plus que l’engagement et le sens des responsabilités, libérer notre génie créateur. Aussi, pour « booster » le développement socioéconomique, dans nos différentes communes nous nous devons d’être aptes à « manager » les hommes et les institutions locales.

Dans cet esprit les chantiers de développement qui attendent d’être initiés et exécutés pour le plus grand bien de nos concitoyens ne peuvent connaître une exécution heureuse que si nous parvenons à mettre judicieusement à contribution l’administration communale et si par ailleurs nous avons l’intelligence d’instaurer un dialogue fécond avec les autres acteurs de la vie locale que sont la société civile, le secteur privé, et les corporations de tout genre dans l’optique d’une participation citoyenne.

Il reste bien entendu que, nos plans et autres actions de développement local tout en prenant en compte les objectifs du millénaire ne sauraient méconnaître les grandes orientations données par le gouvernement à travers certains instruments tels que le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) ou la lettre de politique de développement rural décentralisé (LPDRD).

Pour ce faire, ma conclusion est que la communalisation intégrale suscite beaucoup d’espoir. Cependant, si nous voulons que ses fruits tiennent la promesse de ses fleurs, il nous faudra valoriser l’expression plurielle au sein de nos différents conseils municipaux, susciter et encourager la participation citoyenne, respecter scrupuleusement nos prérogatives tout en conjuguant nos efforts avec ceux du gouvernement, seule alternative pour nous maires de relever les innombrables défis auxquels nous sommes confrontés et de gagner ainsi la bataille que nous venons d’engager pour un devenir meilleur de nos populations et de faire ainsi honneur à notre mandat.

Simon Compaoré,
maire de la commune de Ouagadougou,
Président de l’Association
des municipalités du Burkina Faso

NDLR : Le titre est de la Rédaction

Sidwaya

P.-S.

Lire aussi :
Municipales 2006

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