Hier jeudi 29 juin 2006, quand on a vu Saboteur sortir du bureau du président de la Fédération burkinabè de football, Seydou Diakité, accompagné de celui-ci, il n’y avait pas l’ombre d’un doute que c’est lui qui a été choisi pour prendre le relais de Bernard Simondi.

En tout cas, les choses sont allées très vite après le communiqué de presse de la FBF qui avait mis fin au contrat de l’ex-sélectionneur national des Etalons. C’est dans le hall du Centre technique national, sis à Ouaga 2000, que Diakité, tout sourire, a présenté Saboteur à la presse.

Les chasseurs d’image, qui avaient pris position, faisaient crépiter les flashes. Pour le président de la FBF, le choix du comité exécutif s’est porté sur Saboteur parce qu’il connaît l’environnement.

Maintenant, ce qui leur reste à faire, c’est de lui donner les moyens pour travailler. L’effectif sera du ressort du nouveau patron des Etalons et on ne s’immiscera pas dans son boulot. Diakité, qui n’a pas voulu être bavard, a par la suite regagné son bureau pour s’occuper peut-être d’autres tâches.

Il est rentré de l’Allemagne où il avait été invité par la FIFA. C’est dans une des salles du Centre technique que le troisième vice-président de la Fédération, le colonel Jean-Baptiste Parkouda, et Saboteur vont s’entretenir avec les journalistes. Le premier cité dira que ceux qui avaient hâte de connaître le nom du nouvel entraîneur des Etalons sont maintenant servis.

En ce qui concerne la Fédération, elle se devait, à deux mois des éliminatoires de la CAN 2008, de rassurer tout le monde. Selon lui, c’est un choix bien pensé et responsable. Un certain nombre de critères ont été pris en compte pour nommer Saboteur à la tête des Etalons. Il a parlé de la connaissance du milieu, la valeur de l’homme qui n’est plus à présenter et sa disponibilité. C’est la Fédération qui a pris langue avec lui, et ils sont tombés d’accord sur un contrat allant du 1er juillet 2006 au 30 septembre 2007.

A la question de savoir pourquoi le contrat est d’un an, Parkouda a déclaré que la période choisie n’est pas fortuite et l’objectif précis qui a été assigné à Drissa Traoré Malo dit Saboteur, c’est la qualification du onze national pour la CAN 2008. Dans leurs échanges, il est prévu qu’à deux mois de la fin de son contrat, les deux parties se retrouvent pour envisager la possibilité d’un renouvellement dudit contrat.

Il a précisé que parfois il faut envisager le meilleur, mais il ne faut pas non plus oublier le pire. Quand on a de longs contrats, ça devient assez compliqué et il faut dire les choses telles qu’elles sont. Ses adjoints seront connujs dans deux semaines.

Le langage de l’homme n’a pas changé

Saboteur, lui, a remercié la Fédération de l’avoir désigné comme entraîneur national. Selon lui, prendre une sélection nationale constitue un défi. On l’a appelé pour une mission et il a conscience de la tâche qui l’attend. Mais, pour tendre au but, toutes les composantes de la nation doivent faire bloc autour de l’équipe.

Il sait que les Burkinabè aiment le football et il leur demande de remplir les gradins pour motiver les joueurs. Pour lui, la sélection nationale est la vitrine d’une nation. En outre, elle est non seulement sacrée mais un facteur d’identification qui regroupe plusieurs aspects : le rayonnement, l’autorité, la discipline, la connaissance de soi et l’unité.

Si ces conditions sont réunies, a-t-il dit, on peut soulever des montagnes. Son souhait est que le Burkina Faso se qualifie pour Ghana 2008. Pour y parvenir, Saboteur pense que cela demande un travail colossal et chacun de nous doit se réveiller. Il tient à cela et il veut que chaque Burkinabè l’aide à atteindre son objectif.

L’ex-entraîneur de l’Asec d’Abidjan pense qu’il faut dès maintenant se mettre au travail. Le potentiel existe et l’essentiel pour lui, c’est de faire une certaine animation ; c’est-à-dire continuer l’œuvre qui a été déjà entreprise par son prédécesseur.

La rigueur dans la gestion des hommes sera son maître-mot, mais cela ne veut pas dire la méchanceté. Dans son jargon sportif, rigueur signifie s’auto-discipliner pour réussir dans tout ce qu’on veut entreprendre dans la société. Quand on lui a demandé s’il n’a pas peur de l’échec, comme ce qui lui est arrivé en 1996 en Afrique du Sud, il a dit qu’il ne reviendra pas sur le passé.

Aujourd’hui, il a un nouveau challenge et il demande seulement le concours des uns et des autres pour que le football burkinabè rebondisse. Signalons que le 16 août prochain, les Etalons disputeront un match amical à Rabah contre les lions de l’Atlas. Une deuxième rencontre est prévue en Ouganda avant le match contre la tanzanie, comptant pour la première journée des éliminatoires dela CAN 2006.

Justin Daboné

Observateur Paalga