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Fillette mise au fer à Koudougou : 18 mois de prison ferme requis pour le couple Ouoba

Publié le jeudi 26 février 2004 à 18h55min

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Jamais, le palais de justice de Koudougou n’a reçu autant de monde depuis sa réouverture que ce mercredi 25 février. La salle d’audience, d’une grande capacité a complètement refusé du monde. Pendant qu’à l’intérieur, chacun se débrouillait pour placer une fesse sur un bout de banc dehors. C’était la lutte pour suivre l’audience, à travers les ouvertures.

Ce beau monde était venu pour être témoin du jugement du couple Tandamba dans l’affaire de la fille mise au fer et sauvée jeudi 5 février dernier par la police de Koudougou.

Nos lecteurs se souviennent et se souviendront toujours de cet article que nous avons publié le 9 février dernier et intitulé "mise au fer par sa tante, la police la sauve’’. Il s’agit de la petite Ouoba Fati maltraitée par un couple à Koudougou dont la femme serait la sœur directe de son père. Arrêté par la police et confié à la justice, le couple a comparu en audience correctionnelle hier mercredi 25 février au palais de justice de Koudougou.

Appelée premièrement à la barre, Mme Tandamba née Ouoba Podama Pauline reconnaîtra sans hésiter les faits qui lui sont reprochés, mais soutient qu’elle a frappé l’enfant dans le sens de son éducation. Selon elle, Ouoba Fati serait un enfant qui refuse d’exécuter le travail qui lui est confié, dont entre autres, balayer et laver la maison. En plus, la petite Fati n’hésitait pas à découcher, soutient Mme Tandamba lorsqu’on veut la corriger. Voilà autant de faits sur lesquels se table cette bonne dame pour justifier son comportement sur Fati. La présidente du tribunal demande à Mme Tandamba de définir les tâches qui sont confiées à la petite Fati. Podama Pauline tente de contourner la réponse en commençant à citer ce que son mari faisait comme travaux à la maison. Le tribunal ne se laisse pas embarquer et lui rappelle à l’ordre.

Après avoir posé bien d’autres questions à Mme Tandamba Podama Pauline, le tribunal lui fera remarquer que le traitement qu’elle infligeait à la petite est plus que jamais révolu de nos jours.

Après Mme, c’était autour de M. Saïdou Tandamba de répondre aux faits qui lui sont reprochés. Il reconnaîtra les faits tout comme son épouse. Mieux, il reconnaîtra comme étant lui seul l’auteur de l’enchaînement de la petite Fati.

La présidente du tribunal lui pose la question de savoir à quoi était destinée la chaîne. A mon chien répondra Saïdou Tandamba.

La présidente du tribunal réplique en demandant si Fati était devenue une chienne. Sans répondre à la question, Saïdou Tandamba pique une crise et s’écroule à la barre. Les agents de la garde de sécurité pénitencière sont prompts à son secours.

L’audience est suspendue pour dix minutes, histoire de lui permettre de retrouver ses esprits.

A la reprise, la présidente du tribunal poursuit son interrogatoire avec Saïdou Tandamba qui était maintenant bien assis sur une chaise. A toutes les questions qui lui sont posées, il ne cessera de répondre je regrette ce que j’ai fait et je demande pardon.

A l’issue de l’interrogatoire du couple, le tribunal fait appel à la petite Fati Ouoba, âgée d’une dizaine d’années.

Selon elle, elle était l’enfant à tout faire de la maison. Malgré cela, elle était soumise chaque fois à une bastonnade, et privée de repas à plusieurs reprises.

S’agissant de l’enchaînement, Fati Ouoba indiquera que ce n’était pas la première fois qu’elle subissait cette sanction. Elle raconte qu’une fois elle avait été enchaînée et accrochée en l’air avec comme support une barre de fer.

Des déclarations qui n’ont pas manqué d’instaurer des émotions fortes dans la salle. Après avoir écouté toutes les parties, le ministère public a requis dix-huit (18) mois de prison ferme et 100 000 F CFA d’amende pour chaque membre du couple Tandamba

L’avocat du couple tout en regrettant aussi les faits causés par ses clients, a estimé au regard de la situation que traverse le couple (M. Tandamba étant travailleur de SITARAIL en chômage technique), a demandé la prison avec sursis pour le couple Tandamba.

Dans tous les cas, le délibéré est prévu poru le 3 mars prochain.

François KABORE
Sidwaya

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