LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Renforcement de la Nationale N°1 : “L’autoroute passera par Koudougou”

Publié le mercredi 28 juin 2006 à 08h27min

PARTAGER :                          

Le ministre des Infrastructures et du Désenclavement a visité, le vendredi 23 juin 2006, les travaux de renforcement de la nationale n°1. Une visite que Hyppolite Lingani a mise à profit pour dévoiler des détails sur le projet d’autoroute Bobo-Dioulasso/Ouagadougou et annoncer que son département entend renforcer d’ici à l’horizon 2010, 1600 km de route.

Après la nationale n°4, la route Bobo-Dioulasso- Boromo est en train d’être renforcée. Le projet de renforcement de la nationale n°1 prévoit d’aménager la Place de la femme à Bobo-Dioulasso, de recadrer l’arc d’entrée de la ville sur 6 m de haut et 23 m de large. Débutés en septembre 2005, les travaux sont assurés par un groupement d’entreprises DTP terrassement/ SOGEA-SATOM et la compagnie sahélienne d’entreprise.

Pour Michel Dalzon, les trois entreprises sont solidaires dans l’exécution du chantier organisé en lot A et B. « Une telle organisation permet de mener deux fronts d’activité en vue de respecter les délais prévus pour septembre 2007 », a-t-il affirmé. Selon la fiche technique, l’installation du chantier et les travaux préparatoires sont réalisés à 50 %. La même source indique que 33 km de fondation en graveleux latéritiques améliorés au ciment ont été réalisés.

Alors que le revêtement de la monocouche aurait atteint 25 km contre 5 km de couche de grave bitume sur une épaisseur de 10 cm. Outre cela, le projet a prévu d’ériger la sortie de Sya sur environ 4 km à partir de la Place de la Femme à l’image de l’avenue Charles-De-Gaulle. Pour les experts, chaque piste circulable aura une largeur de 7,5 m.

D’un coût global estimé à plus de 44 milliards de F CFA, le ministre des Infrastructures et du Désenclavement a affirmé que ce projet constitue pour son département une innovation. « Ce chantier a démarré il y a 9 mois au cours desquels nous avons mené d’intenses discussions sur sa réalisation au vu de l’expérience avec RAZEL. Les études ont été diligentées, idem pour les plages d’essai.

Le personnel du ministère a été formé au laboratoire de Rouen en vue d’avoir une connaissance et une maîtrise de l’enrobée et du grave bitume », a-t-il expliqué. Et M. Lingani d’appeler ses collaborateurs à la vigilance et au respect strict des paramètres des études afin, a-t-il souhaité, « d’aboutir à une route de qualité, à la satisfaction des uns et des autres ». « Les travaux d’enrobée ont commencé début juin. Nous avons réalisé une demi-douzaine de km après une période d’essai et de mise en place.

Au terme des travaux, la nationale n°1 va être une chaussée dimensionnée pour supporter un trafic de l’ordre de 600 poids lourds par jour. Sa construction va faire appel à des couches de base en enrobée contrairement aux matériaux latéritiques naturels qui y étaient », a expliqué de son côté Michel Beaufils, chef de la mission de contrôle. Le ministre des Infrastructures et du Désenclavement a effectué une visite sur ce chantier le vendredi 23 juin dernier.

Ainsi, Hyppolite Lingani et sa délégation ont pu visiter successivement le laboratoire de la mission de contrôle, la centrale de concassage et les carrières de Sogossagaso, de Koumbia et de Lapara. Il a également visité des installations de concassage, des postes d’enrobage et des stocks de matériaux et au recyclage de la chaussée existante avec l’introduction de ciment. Enfin, le ministre Lingani a pu voir sur une chaussée renforcée terminée le béton bitumineux (5 cm d’après les techniciens), le grave bitume (10 cm) et le graveleux latéritique amélioré (20 cm).

Selon Michel Beaufils, ces caractéristiques vont assurer à la route une rigidité élevée, avec une durée de vie estimée à 15 ans. La fin des travaux de l’axe Bobo- Boromo est prévue en septembre 2007. Le ministère entend poursuivre et prolonger la route renforcée de Boromo à Sakoinsé dans le cadre du 10e Fonds européen de développement.

Hyppolite Lingani annonce que les négociations sont en cours. De même, poursuit-il, les études de renforcement du tronçon Sakoinsé-Ouagadougou sont en cours. Ce projet sera financé par l’IDA. Pour le ministre, la route Bobo-Dioulasso-Orodara-Frontière du Mali va connaître le même traitement. En sus, l’axe Pô-Ouagadougou va être repris avec une technique de couche de base en concassé idem pour Yéguéresso-Diébougou, a-t-il déclaré.

Au terme de cette politique de renforcement des routes en 2010, 1600 km de réseaux routiers seront ainsi renforcés, s’est-il convaincu. Et le ministre des Infrastructures et du Désenclavement d’avertir en ces termes : « On ne peut plus continuer à construire nos routes avec de la latérite. Il faut des matériaux nobles, maîtrisables... fabriqués en usines ».

Renforcement des routes sur fond d’innovation

Le ministère en charge des Infrastructures est décidé à en finir avec les routes « bâclées ». Le renforcement du réseau routier se fonde sur des innovations dans la réalisation des routes. Pour Hyppolite Lingani, celles-ci consistent à renforcer les routes avec le litostable, le grave bitume, le béton bitumineux amélioré avec le ciment.

Toutefois, il a tenu à préciser que les surcharges dégradent considérablement les routes. « Le non respect des charges à l’essieu constitue un gros problème que nous prenons à bras-le-corps ». Mais, les camions surchargés n’ont plus de beaux jours devant eux. Car les ministres des Transports de l’espace UEMOA ont signé un accord pour le respect de la charge à l’essieu.

« Nous allons mettre incessamment cette mesure par l’installation de six essieux à l’entrée de Bobo-Dioulasso, Ouagadougou et Dakola », a indiqué le ministre Lingani. Ainsi, les camions surchargés se verront décharger sur place ou obliger de stationner. Par exemple, la nationale n°1 enregistre un trafic journalier estimé entre 1000 et 2000 véhicules contre 200 sur la route Dédoudou-Bobo-Dioulasso. Or, fustigent les experts, des camions de 23 tonnes ( dépassant le poids à l’essieu de 10 points) continuent de circuler sur la nationale n°1.

Pour le ministre Hyppolite Lingani, ces camions causent 950 fois plus de dommages à la route qu’un camion normal. Interrogé par la presse sur le projet de construction de la première autoroute au Burkina, le ministre a répondu en ces termes :»Les études de factibilité et de tracé sont en cours ». Il a ajouté que l’autoroute pourrait desservir Houndé, Boromo, Pa et Koudougou avant d’allier la capitale.

Le ministre justifie cette trajectoire par des raisons économiques et donc de rentabilité. En effet, a-t-il révélé, l’autoroute pourrait être érigée par tronçon vu que le kilomètre est évalué à 1 milliard de F CFA. Mais en attendant que ce projet prenne corps, Hyppolite Lingani pense qu’il faut réhabiliter l’existant.

S. Nadoun Coulibaly (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique