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Barrage de Bagré : Les travaux de sécurisation ont commencé

Publié le lundi 26 juin 2006 à 07h52min

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Les travaux de mise en sécurité du barrage hydroagricole et hydroélectrique de Bagré, situé à 230 km de Ouagadougou dans la province du Boulgou, ont été lancés le vendredi 23 juin 2006 par le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, en présence des bailleurs de fonds.

La mise en sécurité du barrage hydroagricole et hydroélectrique de Bagré consistera à construire un deuxième évacuateur d’une hauteur de 175 m. Cet ouvrage permettra, en cas de crue, d’évacuer l’eau en toute sécurité afin d’éviter que la digue ne cède. Car, sa rupture entraînerait des catastrophes écologiques et humaines mais aussi une perte en patrimoine d’infrastructure structurée.

En effet, selon le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo, le barrage de Bagré, d’une capacité de 1,7 milliard de m3, est le second réservoir d’eau de notre pays après celui de la Kompienga, 2 milliards de m3. Il constitue à lui seul environ 1/3 de la capacité de stockage total en eau du pays. Aussi, Bagré constitue une importante stratégie de soutien à la production agricole et énergétique du Burkina. Ses installations électriques et son aménagement en aval ont coûté environ 40 milliards de F CFA.

La réalisation du nouvel évacuateur vient dissiper l’angoisse de la population d’être emportée un jour par les eaux du barrage. En août 1994, une crue équivalente à la crue du projet "initial", c’est-à-dire 1950 m3/s de l’évacuateur actuel a été enregistrée. Le nouvel évacuateur aura une capacité d’évacuation de 5500m3/s.

Selon les techniciens, le nouvel évacuateur en construction, fera passer la capacité d’évacuation des crues de 1950 m3/s à 5500 m3/s. Pour le ministre Diallo cette mise en sécurité du barrage de Bagré vis-à-vis des crues s’avère urgente et nécessaire en raison des enjeux tels que la sécurité civile des populations ; la préservation d’un climat de paix avec la République du Ghana, située à 30 km en aval du site de Bagré. Le projet de sécurisation de Bagré est financé par l’Agence française du développement pour plus de 7 milliards de F CFA. Prévus pour durer 13 mois, les travaux seront exécutés par l’entreprise "DTP Terrassement" sous la surveillance et le contrôle du bureau d’étude "Coyne et Bellier".

Outre la construction du nouvel évacuateur, les travaux vont concerner le traitement de la "crête de la digue" ; la protection de la centrale électrique. Les premiers responsables de la région du Centre-Est, le gouverneur Jacob Ouédraogo, le maire de Bagré, Sambo Daboné se sont tous réjouis de la sécurisation de leur barrage. Aussi , ont-ils déploré la prévalence et la persistance d’indiscipline, d’incivisme et de l’inorganisation des producteurs. Par ailleurs, le ministre est allé visiter les autres infrastructures intégrées de Bagré : le Projet piscicole et le Centre écotourisme.

Bagré, une initiative intégrée

Au Projet piscicole, le ministre Diallo s’est imprégné des activités de l’usine de production d’aliments pour poisson mais aussi pour volaille.

En plus de l’usine, ce projet comprend un laboratoire, des stations de production et un centre de formation à vocation nationale. Afin de multiplier la production halieutique, le ministre entend installer des stations piscicoles à travers tout le pays.

Quant au "tout premier centre écotourisme du Burkina", le ministre a pu s’informer de l’état d’avancement des travaux. A l’image de cette station de production de poisson, les responsables du secteur halieutique veulent créer d’autres à travers tout le Burkina. Avec le lancement des travaux de sécurisation du barrage, les angoisses des populations de Bagré sont dissipées.

Selon les explications du responsable technique du Projet écotourisme, Maxime Ouédraogo, sur les 28 bungalow prévus, 20 ont été construits. La réalisation des villas F3 et F4 connaît une exécution de 50%. Les cocotiers ont déjà pris forme. "Nous pensons d’ici deux mois pouvoir achever la première phase et offrir déjà de quoi héberger les premiers touristes" soutient M. Ouédraogo. Pour le ministre en charge des Ressources halieutiques, l’objectif premier de ce centre est de valoriser toutes les ressources et toutes les activités liées à l’eau.

Dans un an, de l’avis du responsable technique, tout le projet doit être réalisé et les touristes pourront visiter l’arboritum, les hippopotames de Bagré, et profiter de la plage et des services du centre médical de repos et de remise en forme. Le centre écotourisme est construit sur une superficie de 20 ha et aura une infrastructure d’hébergement d’une capacité de 150 places. Aussi, il comporte des terrains de sport dont celui du golf.

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)
Estelle MILLOU, stagiaire

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