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Mondial’2006 : La France exulte, l’Allemagne s’impose

Publié le lundi 26 juin 2006 à 07h18min

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La 18e Coupe du monde de football bat son plein en Allemagne. La France et le Togo ont bouclé vendredi dernier les matches de poule avant que les 1/8 de finale ne permettent à l’Allemagne et à l’Argentine d’empocher leur billet pour les 1/4 de finale.

C’était au stade flambant neuf de Munich, reconstruit à 222 milliards de F CFA. Des moments de chaudes ambiances sur les stades allemands. Délire devant 59 000 spectateurs. Retour sur des matches d’intérêt.

L’Allemagne est souveraine sur ses terres depuis le début de ce mondial. Quatre matches , quatre victoires. Forte du soutien de tout un peuple, et à nouveau crédible aux yeux du monde entier, la sélection de Jurgen Klinsmann a sorti le grand jeu face aux Suédois. En 12 mn, le jeune Lucas Podolsky (21 ans) a achevé de convaincre qu’il faut désormais compter avec la finaliste malheureuse du mondial dernier : deux buts aux 4e et 12e mn.

Podolsky est un veinard. C’était suffisant pour la sélection. Le billet pour les quarts de finale est en poche. Du coup, l’entraîneur Klinsmann, entre-temps contesté, est adulé. Pourtant, en mai dernier, c’est-à-dire à deux mois du mondial seulement, 7% des Allemands avaient foi en leur équipe. Il fallait être dans les rues allemandes dans la nuit de samedi à dimanche pour vivre la joie des Allemands ; acrobaties de toute part, sifflement, danse en plein air.

On pouvait donc tripler et quadrupler les commandes de bière. Du coup, l’Allemagne ne rêve que de la finale, que dis-je, de la Coupe. C’est pourquoi, Franz Beckenbauer, président du comité d’organisation de ce mondial, affirme : "Avant chaque match, on sent que cette équipe (ndlr, allemande) grandit. On peut espérer qu’elle grandisse assez pour devenir le nouveau champion du monde." Et de conclure avec foi : "Nous ne devons plus, vraiment plus, craindre aucune équipe." Il reste encore 3 étapes pour Balack et ses camarades pour réaliser ce rêve.

L’Argentine pour un léger mieux

La deuxième qualifié de ces quarts de finale est l’Argentine de Diego Maradona. Face à une impressionnante équipe du Mexique, Saviola et les siens ont dû puiser dans leurs ressources, et cependant il a fallu attendre les prolongations pour venir à bout des Mexicains qui ont ouvert le score (2-1). C’est un progrès pour l’Argentine qui avait été éliminée au premier tour lors du mondial dernier, en 2002 en Corée et au Japon. En revanche, c’est une situation identique pour le Mexique qui avait également vu sa course s’arrêter à ce stade de la compétition par les USA en 2002.

La France se ressaisit

Ce qui retenait notre attention à ce mondial, c’est certes le sort des équipes africaines, mais aussi celui du champion de 1998, la France. Lorsque l’on se rappelle qu’elle avait dû quitter le Japon le bec contre le gazon en 2002, sans le moindre but marqué, il y avait de quoi s’intéresser à cette équipe qui avait l’obligation de battre le Togo par 2 buts d’écart. A Cologne où le match s’est joué, les 40 000 spectateurs ont su, d’entrée de jeu, que Patrick Viera voulait non seulement bien fêter ses 30 ans (c’était son jour anniversaire), mais permettre à cette sélection d’oublier le traumatisme du passé.

C’est au moment du doute français que le capitaine Patrick Viera plonge le stade de Cologne dans le délire : une passe de Ribery, et Viera crucifie le brillant Agassa. Moral retrouvé. Viera buteur à la 55e mn devient Viera passeur (de la tête) à la 61e mn, et permet à Thierry Henri d’envoyer la France en huitième de finale (2-0). Du coup, Zidane reviendra sur le terrain. Ses adieux au foot ne se feront pas sur le douloureux souvenir d’une suspension. Et Zizou de déclarer à la fin du match : " C’est une étape, on ne doit pas s’arrêter là. C’est un vrai plaisir, mais on est déjà dans la suite. Une coupe du monde, ce n’est pas juste une qualification pour les huitièmes." La France a joué sur les côtés et a gagné son match. Par la même occasion, on se met `à se poser des questions dans les rangs des supporters de Bleus : " Les Bleus sont-ils meilleurs sans Zidane ?"

Alexandre Le Grand ROUAMBA ;
(Envoyé spécial en Allemagne)


Ils ont dit...

Thierry Henry (joueur français) :
"On s’est créé pas mal d’occasions en première mi-temps. On a tout fait pour se mettre à l’abri, mais on n’a pas lâché. On a continué à poser le jeu au sol, à passer sur les côtés. On a persisté, on a osé, et le capitaine (ndlr, Viera) a montré le chemin, en plus de son anniversaire. Quelle soirée pour lui ! "

Patrick Viera (capitaine des Bleus) :
" Sur le plan personnel, je suis vraiment satisfait. Je me sens de mieux en mieux. On a un gros potentiel. J’espère que cette qualification pour les huitièmes va nous libérer, car on n’est quand même pas mal."

Emmanuel Adebayor (joueur togolais) :
"On a tout fait pour repartir avec un résultat positif , mais la pression était trop forte. Je pense que nous avons bien joué malgré la défaite. Je reste positif et crois que cette équipe peut faire de bonnes choses."

François Lefevre (supporter français) :
"C’est super ! On avait la peur au ventre. Si la France sortait encore comme en 2002, c’était la catastrophe. Heureusement, les joueurs ont su négocier ce match devant un bon Togo. Bravo au gardien togolais qui a fait le match de sa vie ! Allez les Bleus ! "

Propos recueillis par A.L.G


Vu et entendu

* Camerounais cherche ticket

Alors que nous nous rendions en gare de train pour rallier le stade de Cologne afin de suivre le match France-Togo, nous avons fait face à une mobilisation monstre de supporters. Dans la gare , c’est à peine si on entendait le sifflement de train. Supporters français et togolais étaient surexcités, tout comme le reste du monde massé devant l’entrée de la gare. Sur notre chemin, nous rencontrons un frère africain, bien habillé, mais tenant un carton sur lequel on pouvait lire : " I need tickets/ Suche Karten." Un message en anglais et en allemand qui veut dire : " j’ai besoin de billets." Curieux, nous lui demandions d’où il venait. Il nous lança : " Je suis Camerounais, fan de foot, et je tiens à voir ce match."

*La bière, rien que la bière !

C’est à ne rien comprendre. A l’occasion de ce mondial, les rues allemandes sont hyper- remplies, surtout aux alentours des cafés. La bière coule à gogo et on y reste du matin au soir. Rarement on voit la sucrerie passer. Un Ivoirien venu pour l’événement et qui n’avait pas envie de boire la bière commande de l’eau. Le prix de la bouteille d’eau dépassait celui de la bière. Alors, il a préféré boire une bière pour ne pas " gaspiller mon argent", dit-il. C’est dans cette fièvre que des supporters anglais, ivres, jetaient verres et bouteilles sur les passants avant de s’en prendre à la police. Ils ont été naturellement dessoûlés au poste de police.

* "Que fais-tu là ?"

Vêtu d’un maillot aux couleurs du Burkina, un Français nous interpelle sur une rue de Cologne : " Que fais-tu là ? Le Burkina Faso n’est pas à ce mondial." Réponse : " Je suis journaliste sportif, donc appelé à couvrir tout événement sportif si j’en ai la possibilité, même si mon pays n’y est pas." Il nous tapote l’épaule, tout sourire, avant de nous inviter à supporter la France. Peine perdue : mon coeur était naturellement du côté du Togo.

* Des Ivoiriens déçus

Il y en a qui avaient quitté la Côte d’Ivoire pour l’Allemagne avec la ferme conviction que les Eléphants allaient franchir le premier tour. Ils ont donc pris le soin de s’acheter tous les tickets du premier tour. Mais après les deux défaites de Drogba et les siens, c’est tout déçus que certains ont simplement offert leurs billets à des amis et regagner Abidjan sans attendre le dernier match que les Eléphants ont brillamment remporté face à la Serbie-et-Monténégro.

* Dur de vivre en Allemagne

Avouons-le tout de suite : la vie est chère en Allemagne. Lorsque nous déboursions déjà 65 000 FCFA pour emprunter le train à Paris pour rallier Cologne(aller simple), nous savions ce qui nous attendait en terre allemande. Les prix des repas dépassent les prévisions, et on n’a donc pas besoin d’un charlatan pour savoir qu’il faut tout faire pour dormir jusqu’à 11h afin d’éviter le petit déjeuner, et prendre un sandwich vers 13h avant d’aller au stade. Si l’horizon du soir est sombre, il faut dormir plus tôt, car qui dort dîne.


* Ce que gagnent les Black stars

Les primes des Black stars du Ghana ont été arrêtées avant le début du mondial. Déjà pour leur qualification au rendez-vous allemand, chaque joueur a empoché 19 millions 250 mille F CFA, dont 5,5 millions de F CFA du président John Kuffor. Chaque victoire rapporte à chacun 11 millions de F CFA.

Ainsi, pour avoir remporté deux matches dans ce mondial, Stephen Appiah et les siens empochent chacun 22 millions de F CFA. A ce stade de la compétition, chacun a déjà dans son compte au moins 41 millions de F CFA. C’est sûr, pour leur qualification en huitième de finale, les Black stars seront encore récompensés.

Pendant ce temps, chaque équipe participante à ce mondial repart avec quelque chose. Toutes celles éliminées au premier tour ont 2,5 milliards de F CFA. Celles qualifiées pour le second tour comme le Ghana perçoivent 3,5 milliards de F CFA. Toute équipe qualifiée pour les quarts de finale empoche 4,7 milliards de F CFA.

Les 3e et 4e places donnent droit à 9 milliards de F CFA. Le finaliste malheureux se retrouve avec 9,5 milliards de F CFA. Quant au vainqueur, il recevra la bagatelle de 10 milliards de F CFA. Comme il est bon de participer à un mondial !

Rassemblé par Alexandre Le Grand

Le Pays

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