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Coordination pour la transparence des élections : "Au Burkina, la démocratie a mal à ses élections"

Publié le vendredi 23 juin 2006 à 08h22min

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Bilan des municipales du 23 avril 2006, indépendance de la CENI, victoire du CDP... ont été entre autres sujets abordés par la COTE, au cours d’une conférence de presse donnée hier à l’Espace or, sis sur l’avenue Charles-de-Gaulle.

Premier constat de la COTE, le parti au pouvoir, le CDP, s’est encore une fois taillé la part de lion lors de ces municipales. Et la structure de s’interroger : pourquoi le Burkina, empêtré dans "une décrépitude au triple plan social, économique et politique", voit à chaque élection consacrée la victoire du CDP ? L’opposition aurait-elle pu changer la donne ?

La COTE a sa réponse après une "analyse approfondie" : "La démocratie au Burkina a mal à ses élections", lequel mal peut la conduire à la mort. L’explication de ces élections en trompe-l’œil réside dans la "relative indépendance de la CENI". Cette CENI, selon la COTE, n’a pas pu résoudre la question de la transparence par la suppression des doublons, et "la gestion non transparente des cartes d’électeurs non distribuées", a influé également en mal, de l’avis de la COTE, sur les résultats de ces élections locales. In fine se trouve reposée la problématique de la fiabilité du fichier électoral.

La COTE a fustigé aussi les votes multiples, la politisation de l’Administration, "l’utilisation de certains éléments de la chefferie traditionnelle, dont la présence intempestive à certains lieux de vote pose le problème de la neutralité de ces lieux de vote" ; autant de faits partisans dans des élections dignes de ce nom. Eu égard à toutes ces considérations, la COTE appelle "tous les partis politiques à constituer un front commun pour mettre fin à ces dérives qui consacrent la non-transparence comme règle des élections au Burkina".

Invitée à s’expliquer sur ce que la COTE reproche au fichier électoral, qui a été audité sur demande du PDP/PS, elle répondra par la voix d’un de ses responsables, Ali Lankoandé, qu’"aucun fichier n’est parfait... mais il faut toujours œuvrer à le parfaire...". Et le bilan de la COTE ? Positif, selon la structure, qui a estimé qu’elle a travaillé à améliorer les aspects du processus électoral au Burkina, notamment le toilettage du fichier électoral.

A quoi va ressembler le Front commun qu’appelle de tous ses vœux la COTE ? Il s’agit, selon la COTE, d’aller au-delà des partis politiques de l’opposition ou du pouvoir, car toute formation politique veut une élection transparente, il faut donc un bloc pour y veiller. La COTE s’est également expliquée sur ses rencontres avec la presse avant, pendant et après les scrutins, car la bataille pour des élections transparentes est de longue haleine et continuelle.

De l’indépendance de la CENI, il en a aussi été question, et la COTE est catégorique : tant que la CENI sera tributaire financièrement du gouvernement, son indépendance sera relative. Pour la COTE, il faut couper ce cordon qui est un facteur limitant et l’assujettit aux gouvernants, qui compétissent aussi lors des élections.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Observateur Paalga

P.-S.

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