La Coupe du monde électrise les Sénégalais
Au Sénégal, on ne plaisante pas avec le foot ! Des fans ont dernièrement adressé une lettre ouverte au ministre de l’Energie et des Mines pour qu’il mette fin, au moins le temps du Mondial, aux coupures intempestives d’électricité. Jusque-là le courant passe...
La lettre ouverte ressemble à s’y méprendre, à un ultimatum. Le texte, adressé la veille de la Coupe du monde de foot en Allemagne au ministre de l’Energie et des Mines par des groupes de jeunes sénégalais, était on ne peut plus clair. « En 2000, nos aînés ont massivement voté pour l’alternance parce qu’ils croyaient aux promesses du président Wade parmi lesquelles figurait la fin des délestages. Nous connaissons la suite. Aujourd’hui, nous sommes en âge de voter... A bon entendeur, salut » !
Les supporters sont échaudés. A Dakar comme à l’intérieur du pays, depuis plusieurs mois, il ne se passe en effet pas un jour sans que la Société sénégalaise d’électricité (Senelec) déleste tout un quartier pendant des heures, voire une demi-journée. En période de mondial, prier un Gorgoorlu (Sénégalais débrouillard, en ouoloff) d’électricité et donc de télé, équivaut à frustrer aussi une foule de voisins et d’amis venus s’agglutiner aux fenêtres des maisons pour s’extasier devant les dribbles magiques et des buts poignants comme celui marqué samedi 10 juin contre l’Argentine par Didier Drogba, l’attaquant vedette de la Côte d’Ivoire.
« On ne peut rien assurer aux usagers »
Entre les fans, le gouvernement et la Senelec, le courant semble pour le moment rétabli. Aucune coupure à déplorer, en tout cas, depuis le 9 juin, date de l’ouverture du tournoi. Les trois quarts des Sénégalais peuvent donc suivre normalement la retransmission en direct des matchs, comme des milliards d’autres téléspectateurs à travers le monde.
La retransmission de la suite de la compétition continue cependant d’angoisser les passionnés. Invité début juin à la télévision nationale, le ministre de l’Energie et des Mines, Madické Niang, n’a, il est vrai, apporté aucune garantie quant à la suite des évènements : « Quand on a un réseau obsolète et de vieux matériels, on ne peut rien assurer aux usagers ».
Au Sénégal, les plus riches se sont offerts pour l’occasion, moyennant 1 à 30 millions de F CFA, des groupes électrogènes. Ceux-là sont assurés de vibrer en direct intégral jusqu’au 9 juillet à l’unisson de la planète foot. Les autres s’en remettent plus que jamais à la bonne volonté de la fée électricité...
Madieng SECK
(Syfia)
Sidwaya
Vos commentaires
1. Le 22 juin 2006 à 15:55 En réponse à : > La Coupe du monde électrise les Sénégalais
Honteux pour l’ancienne capitale de l’A.O.F.. Alors, Wade qu’as-tu fait de ta promesse. Nombreux sont mes frères sénégalais qui ont cru en toi. Un burkinabè de Ouagadougou.