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Limogeage de Simondi : Haro sur ces mercenaires du ballon rond !

Publié le mardi 20 juin 2006 à 07h18min

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Bernard Simondi et Laurent Ouédraogo

C’est au moment où le mondial 2006 bat son plein, en Allemagne, que la nouvelle est tombée : il est mis fin au contrat de Bernard Simondi pour abandon de poste depuis le 12 mai 2006.

C’est ce qui ressort du communiqué de presse de la Fédération burkinabè de football (FBF) que nous avons publié dans notre édition du lundi 19 juin 2006. On se rappelle que le prédécesseur de Simondi, Ivica Todorov, avait lui aussi été remercié pour le même motif.

Deux entraîneurs qui ne sont pas allés au bout de leur contrat, avouons que ça ne fait pas du tout sérieux. Todorov, on le sait, n’était pas en odeur de sainteté auprès de certains membres de la FBF qui lui reprochait de n’avoir pas une équipe type. Tout est parti de la défaite des Etalons à Johannesburg contre les Bafana Bafana de l’Afrique du Sud (0-2) lors des éliminatoires combinées de la Coupe du monde et de la CAN 2006.

Avant le match retour contre le Cap-Vert à Ouagadougou, il était en vacances en France et depuis lors, il ne s’est plus manifesté pour des raisons qui lui sont propres. C’est un communiqué de presse qui est venu tout simplement mettre fin à son contrat.

En ce qui concerne Simondi, il y a des non-dits dans son limogeage. Son départ, selon des sources bien informées, serait lié à une affaire de mœurs avec sa nurse, qu’il aurait amenée lors d’un de ces séjours en France. On dit qu’il s’est passé des choses peu catholiques là-bas...

Le lâchage de Simondi intervient à deux mois des éliminatoires de la CAN 2008 que le Ghana accueillera sur son sol. Le communiqué de la FBF précise qu’un nouveau sélectionneur national sera recruté dans les meilleurs délais. Le contraire nous aurait étonné, mais on se demande d’où viendra ce nouveau technicien pour conduire l’écurie.

Ces dernières années, c’est dans l’Hexagone qu’on va chercher l’entraîneur providentiel. Du temps du colonel Honoré Naberé Traoré, il y a eu le Français Didier Notheaux et le Belge René Taelman. Le premier, après avoir qualifié les Etalons pour la CAN 2000 qu’avait organisé conjointement le Ghana et le Nigeria, avait été limogé à quelques mois de la compétition. C’est le second qui a conduit l’équipe à Kano (Nigeria) et on connaît la suite. Les résultats n’ayant pas suivi, Taelman s’est vu viré par son employeur. Sans être dans les secrets des dieux, nous sommes convaincu que les deux expatriés ont dû toucher un bon paquet avant de regagner leurs pays respectifs.

Pour les éliminatoires de la CAN 2002 au Mali, on a opté pour l’expertise nationale. Sidiki Diarra et Joseph Kaboré dit Sap Olympic ont pris le relais. Là, on ne peut pas dire qu’ils n’ont pas rempli leur mission. Les deux nationaux ont réussi à qualifier l’équipe et on n’oubliera pas qu’ils ont eu beaucoup de problème avec la Fédération de l’époque.

On leur a même reproché de n’avoir pas avec les Etalons développé un football champagne. Lors d’une émission télévisée en direct sur la chaîne du plaisir partagé, on a tout déballé à tel point qu’on a divulgué le salaire des deux entraîneurs. Dès lors, on savait que tout était gâté.

Pour l’expédition de Mali 2002, on n’a pas cherché loin : l’équipe d’Honoré Traoré a fait appel à Jacques Yaméogo et son adjoint Pihouri Webonga. Mais, à Ségou, les Etalons sont sortis au premier tour comme à Kano. Le retour à la maison a été douloureux et conséquence, le comité exécutif de la Fédération a rendu le tablier avant même la fin de son mandat.

Une nouvelle équipe, dirigée par Seydou Diakité, s’installera du côté de l’avenue Kwamé N’krumah. En quatre ans de mandat, elle a employé trois entraîneurs : Jean-Paul Rabier, Ivica Todorov et Bernard Simondi. Le premier est parti après l’échec à la CAN 2004 en Tunisie. Le second, comme nous l’avions dit, après la phase aller des éliminatoires jumelées de la CAN et de la Coupe du monde 2006. Simondi, qui l’a remplacé, n’a pu qualifier l’équipe pour l’Egypte. A la Fédération, malgré les résultats mi-figue, mi-raisin, il a été reconduit dans ses fonctions. On était donc convaincu que c’est lui (il a maintenant une connaissance des hommes), qui managera les Etalons pour les éliminatoires de Ghana 2008. Mais l’idylle n’a duré qu’un an et demi.

On n’abandonne pas un poste quand on a un challenge à relever. La Fédération ne peut pas nous dire, la main sur le cœur, qu’elle ne sait pas pourquoi Simondi n’a plus donné signe de vie depuis le 12 mai 2006. Le communiqué de presse, à notre sens, ne dit pas tout. Et justement, on ne peut qu’interpréter son départ autrement. Faut-il vraiment croire que c’est une affaire de mœurs qui est à la base de sa fuite ? On raconte même que la gendarmerie aurait fait le pied de grue à son domicile pour lui remettre une convocation. Vrai ou faux, Dieu seul le sait... Maintenant que du côté de Ouaga 2000, on a tourné la page Simondi, on s’attelle à lui trouver rapidement un successeur.

Va-t-on encore nous faire venir un expatrié comme c’est souvent le cas ? Au Burkina Faso, on a un faible pour les entraîneurs étrangers sous prétexte qu’ils travaillent sans états d’âme. C’est peut-être vrai, mais force est de reconnaître que la plupart sont des techniciens de seconde zone qui atterrissent au pays des Hommes intègres.

Et puis, comme le disent certains, quand on a un entraîneur qu’on paie moins cher, il faut s’attendre à des résultats médiocres._A supposé que ce soit un expatrié qu’on fasse venir, aura-t-il le temps de connaître les joueurs pour opérer le bon choix ? Le championnat vient de prendre fin et si c’est pour superviser les joueurs pendant la coupe du Faso, ce sera vraiment repartir à la case départ.

Qui plus est, on a beau lui remettre toutes les cassettes des matches des Etalons, cela n’avancera pas non plus les choses. Les éliminatoires de la CAN 2008 sont déjà là et jusqu’à présent, aucun calendrier de préparation n’a été arrêté. On dira peut-être que c’est parce que Simondi a abandonné son poste, mais ce n’est pas une raison.

Dans le groupe du Burkina, rappelons-le, il y a le Sénégal, le Mozambique et la Tanzanie. Quand on sait qu’il y a un seul ticket pour aller à la CAN, c’est maintenant qu’il faut se mettre au travail. Pour beaucoup de gens, c’est mieux de confier cette fois-ci la sélection nationale à des entraîneurs nationaux. On parle de Sidiki Diarra secondé de Gualbert Kaboré (les deux coachs des Etalons juniors) pour relever le défi.

Saboteur n’est pas en reste même si certains craignent ses sautes d’humeur. Il suffit seulement d’y croire en mettant à leurs dispositions les moyens appropriées. Il est donc temps de crier haro sur ces mercenaires du ballon rond qui ne nous apportent rien. Les compétences ne manquent pas ici même s’il est vrai qu’ils n’ont pas les mêmes diplômes que les toubabs.

Justin Daboné
Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 21 juin 2006 à 13:57 En réponse à : > Limogeage de Simondi : Haro sur ces mercenaires du ballon rond !

    Merci a vous Mr Dabone pour cet article . Je crois que nos dirigeants prendront note .
    Rien ne sert d’aller recruter les entraineurs tres loin a des couts exhorbitants alors que nos nationaux peuvent faire le travail .
    Merci a vous une fois de plus .

    Konate .

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