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Rood Woko : soulagement et espoir

Publié le lundi 19 juin 2006 à 07h15min

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Le lancement de la première phase de réhabilitation du grand marché de Ouagadougou (Rood Woko) par le maire de la capitale, Simon Compaoré, le 16 juin dernier, est une des meilleures nouvelles de l’année pour beaucoup de Ouagavillois et surtout pour de nombreux commerçants.

Pourquoi ne pas parler de soulagement voire d’espoir quand on a suivi les péripéties qui ont entouré la fermeture du plus grand centre commercial du pays après l’incendie dont il a été victime le 27 mai 2003 en pleine chaleur et pénurie d’eau.

Il faut se féliciter de cette phase de reconstruction du marché et surtout souhaiter qu’on aille jusqu’au bout de l’entreprise.

Car c’est de l’argent, beaucoup d’argent qu’il faut pour avoir le Rood Woko qui a été détruit et qui a été une des merveilles de la capitale.

Que de pressions, de négociations pour en arriver là ! Nombreux sont ceux qui avaient perdu espoir et qui se disaient qu’on pouvait bien se passer de ce marché. Nombreux sont ceux aussi qui ont estimé qu’il n’appartient pas aux contribuables burkinabè de payer à la place des commerçants.

Parce qu’ils sont parmi les premiers responsables de ce sinistre dont on veut faire payer le prix à tout le monde.

L’heure n’est pas à la polémique sur ce qu’il faut bien appeler « une malheureuse affaire ».

L’essentiel aujourd’hui, c’est de voir un nouveau Rood Woko et de remercier tous ceux qui ont permis ou favorisé la réalisation de ce qui ressemblait de plus en plus à un rêve.

Pourtant, on ne peut pas se contenter de remerciements sans une halte sur les mesures à prendre pour éviter à l’avenir, de tels drames.

C’est bien parce qu’il y a eu laxisme et impunité que l’incendie a eu lieu alors qu’on pouvait bel et bien l’éviter. Pourquoi accepter que des commerçants transforment le marché en cuisine ? Comment admettre que le premier responsable de la mairie se fasse chasser et même huer dans ce marché alors qu’il demandait qu’on y mette de l’ordre ? Tout cela a été accepté car l’autorité ne s’est pas fait sentir et parce qu’elle ne le pouvait pas comme l’ont d’ailleurs constaté, amèrement, nombre d’observateurs.

Dans ce cas comme dans bien d’autres, des partis politiques et des organisations syndicales ont eu beau jeu de crier à l’impunité, à la complicité et au clientélisme politique, toutes choses qui ont permis de protéger des individus.

Au point qu’on n’est pas parvenu à situer avec exactitude et de manière définitive, les responsabilités dans l’incendie de Rood Woko.

Nous parlons abondamment du cas de ce sinistre parce qu’il s’est passé dans la capitale. On peut en citer d’autres à souhait qui ont été le fait, entre autres, du laxisme, de l’impunité, de l’irresponsabilité.

Personne n’ose penser, cette fois-ci, une seule minute que Rood Woko réhabilité sera de nouveau détruit parce que des individus y font la cuisine.

Le cahier de charges pour faire du commerce au marché central doit être sévère, du moins exigeant. On pourrait rétorquer que Rood Woko ne sera plus un marché populaire et que ne pourront y accéder que les riches. Pourtant, la plupart des commerçants qui y seront admis sont ceux qui y étaient avant l’incendie. Le fait nouveau sera le renforcement des mesures de sécurité et l’instauration de la discipline chez les commerçants.

Si le directeur général de l’Agence française de développement, Louis l’Aot, était aux côtés de Simon Compaoré lors du lancement de la première phase de la réhabilitation du marché central, c’est certainement parce qu’il a reçu l’assurance que Rood Woko ne sera pas cédé à des étrangers et espère qu’il sera un centre au service de la prospérité de l’économie nationale et internationale.

Bessia BABOUE

Sidwaya

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