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Groupe DAGRIS - SOCOMA : Révolutionner la technique agriculturale du coton

Publié le samedi 17 juin 2006 à 10h25min

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La Société cotonnière du Gourma (SOCOMA) a bénéficié d’un crédit de 15,2 millions d’euros soit environ 10 milliards de FCFA destiné au financement partiel de son programme d’investissement.

Objectif : contribuer au développement économique et social de l’Est du Burkina à travers la filière coton qui y joue un rôle important dans la politique de réduction de la pauvreté.

Depuis la privatisation partielle de la filière cotonnière au Burkina Faso, la production du coton s’est intensifiée et se développe davantage. Ainsi de 2000 a 2006, la production a atteint le niveau record de 700 000 tonnes de coton graine faisant ainsi du Burkina le premier producteur de coton en Afrique.

La SOFITEX, FASO Coton et la SOCOMA multiplient les efforts et les concertations avec les cotonculteurs pour non seulement accroître la production mais aussi, pour améliorer la qualité des productions.

Une performance qui mérite d’être soutenue afin d’obtenir de meilleurs résultats pour les campagnes à venir. D’autant plus que la filière coton permet de repartir aux producteurs du Burkina environ 80 milliards de FCFA. C’est l’une des raisons qui a pu faire décider l’Agence française de développement (AFD) à signer une convention d’un montant de 15,2 millions d’euros avec la SOCOMA placée sous la direction du groupe DAGRIS.

A quoi va servir ce prêt ?

La SOCOMA dispose déjà d’une usine d’égrenage et pourra bientôt compter à son actif trois unités industrielles dans sa zone d’activités. Agissant dans la zone de l’Est, la SOCOMA et le groupe DAGRIS entendent utiliser ce prêt pour mener des actions dans deux grands volets à savoir : le volet industriel et des composantes agricoles et environnementales.

Le volet industriel concerne la mise en place d’une unité d’égrenage d’une capacité de 50 000 tonnes de coton graine par campagne à Kompienga. Cette unité d’égrenage dont l’entrée en service est prévue pour la campagne d’égrenage 2006-2007, permettra au processus d’égrenage d’être doté de technologies de pointe en la matière. Il s’agira ainsi de deux lignes d’aspiration et double nettoyage du coton graine, de trois lignes d’égrenage d’une capacité nominale individuelle de 15 balles à l’heure avec double nettoyage de la fibre, d’une presse de haute capacité (45 balles/heure) qui est dotée d’un ensachage des balles automatisées.

Le programme agricole et environnemental est, quant à lui, divisé en trois volets :

- le volet agro-écologique qui va favoriser la protection des sols et une meilleure gestion de l’eau consistera à introduire des techniques dites de semis direct sous couvert végétal, à mener une lutte anti-érosive (construction de biefs et diguettes, bandes anti-érosives, sens des semis, haies vives), à développer des méthodes de lutte intégrée et d’interventions sur seuil (protection phytosanitaire raisonnée) et à faire la reforestation de la zone en réalisant une plantation de légumineuses du type acacia albida. Ce qui permettra de fixer l’azote atmosphérique sur les sols cotonniers et vivriers.

- le second volet concerne la préservation de l’espace. Les actions consisteront pour la SOCOMA à participer à la protection du Parc national d’Arly et des réserves naturelles en bordure des terroirs villageois concernés par la culture du coton. A cela s’ajoutent les travaux de construction de la nouvelle usine, les aménagements paysagers à savoir les voies d’accès, l’assainissement, le parterre et la brumisation des tours à poussières.

Le troisième volet qui concerne la diversification des cultures et des sources de revenus consistera à améliorer des itinéraires techniques et la diversification des cultures vivrières, l’insertion de la culture de tournesol dans l’assolement des exploitations cotonnières, l’appui à l’élevage et aux productions animales avec la mise en place d’un programme de développement de cultures fourragères et enfin la recherche sur la production de biocarburant.

Abou OUATTARA

La philosophie de l’AFD

Malgré leurs succès des trente dernières années qui les placent au second rang mondial en termes d’exportation, les filières cotonnières africaines de la zone monétaire F CFA sont aujourd’hui fragilisées par :

- une crise conjoncturelle (baisse des prix du coton) aggravée par l’évolution de la parité F CFA dollar,

- le plafonnement des rendements moyens depuis quinze ans et la perte de compétitivité qui lui est liée,

- une baisse de la qualité et la perte de la prime de qualité traditionnelle,

- l’évolution institutionnelle inachevée dans de nombreux pays.

L’aide française privilégiée ainsi quatre axes d’intervention :

- l’accompagnement à l’initiative africaine sur le volet commercial,

- l’appui à la poursuite de la structuration des filières,

- l’appui à l’amélioration de la compétitivité,

- l’appui à la réduction de la vulnérabilité des filières aux fluctuations des cours internationaux.

L’AFD participe fortement à la stratégie française d’appui aux filières cotonnières avec un portefeuille en cours d’exécution et programme de plus de 90 millions d’euros, inscrit sur les trois derniers axes.

Concernant la structuration des filières, les interventions de l’AFD portent sur :

- l’accompagnement de la privatisation des sociétés cotonnières,

- l’appui à la structuration des organisations de producteurs.

Concernant l’amélioration de la compétitivité, les interventions de l’AFD portent sur :

- la mise au point d’itinéraires techniques plus économes et plus durables (semis direct sur couverture végétale, lutte phytosanitaire raisonnée...),

- le développement du conseil à l’exploitation familiale,

- l’amélioration de la qualité marchande et de la commercialisation de la fibre,

- la mise en place de cadres nationaux de bio sécurité,

- la modernisation des infrastructures industrielles.

Concernant la réduction de la vulnérabilité des filières, les interventions de l’AFD portent sur :

- la mise au point d’un mécanisme d’atténuation fondé sur des fonds de lissage nationaux, éventuellement complémentaires de l’utilisation d’instruments de marché et/ou d’une facilité régionale ;

- la participation au financement de cet outil de gestion du risque, au niveau régional et aux niveaux nationaux.

La plupart des interventions de l’AFD trouvent au Burkina un terrain d’application d’exception, grâce à l’avancée prise en matière d’organisation de la filière et du rôle important joué en particulier par l’Union nationale des Producteurs de coton du Burkina, et désormais l’interprofession cotonnière, l’AICB.

Source : Groupe DAGRIS

L’Hebdo

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