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Femmes et politique : Vers l’imposition des quotas sur les listes

Publié le samedi 17 juin 2006 à 10h40min

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L’Assemblée nationale à travers son caucus genre a organisé les 6 et 7 juin derniers un forum national sur la participation et la représentation des femmes en politique.

Il s’est agi concrètement pour les quelques 300 participants de réfléchir sur les obstacles qui freinent la présence des femmes dans les sphères de décision dans notre pays. Et pour s’assurer de bons résultats, le parlement burkinabè a mis les petits plats dans les grands.

Le forum a donc été un lieu d’échanges entre participants venus d’horizons divers. Ainsi outre les parlementaires eux-mêmes, les organisateurs ont fait appel aux représentants de l’exécutif, aux partis politiques, aux organisations de la société civile et aux autorités coutumières et religieuses.

Mieux, une délégation venue du Niger a partagé son expérience avec les autres participants. Les débats, qui ont duré quarante-huit heures, ont été organisés autour de quatre grandes communications. Le "bal" de ces communications a été ouvert par deux dames de renom. Mme Jocelyne Vokouma, secrétaire général du ministre de la promotion de la Femme assurait l’exposé tandis que Jacqueline Ki-Zerbo a été commise à la tâche de modérateur. Ce premier échange a porté sur le thème "La représentation et la participation des femmes en politique (dans les sphères de décision) au Burkina Faso : état des lieux, problématique et enjeux".

La deuxième communication a elle traité "des contraintes sociologiques et culturelles de la représentation et de la participation des femmes en politique (dans les sphères de décision) au Burkina Faso". Les deux dernières communications ont abordé, l’une les aspects juridiques et les mesures d’accompagnement pour une meilleure représentation des femmes dans les sphères décisionnelles et l’autre la contribution des Nations unies à ce noble combat.

L’Etat des lieux de la participation des femmes aux prises des décisions est peu reluisant car que ce soit pour les fonctions électives ou les postes nominatifs les femmes sont largement sous-représentées alors qu’en théorie, tout le monde s’accorde à leur reconnaître des mérites certains. Le forum est arrivé à la conclusion qu’il faut désormais des actions volontaristes pour espérer faire bouger les choses. Dans ce sens, le Niger a déjà tracé la voie à suivre.

En effet, dans ce pays où les pesanteurs sociales et culturelles maintiennent la femme dans une situation de dominée, les promoteurs des droits de la femme ont réussi avec le soutien de l’Etat à introduire une loi sur les quotas. Depuis lors, la représentation des femmes s’est améliorée au parlement passant d’une femme élue député à 14 de nos jours.

La conclusion s’impose d’elle-même que pour assurer une participation et une représentation équitable des femmes dans les sphères de décision un cadre juridique volontariste s’impose. Et parmi les mécanismes qui peuvent aider à atteindre les résultats escomptés il y a le système des quotas, considéré comme l’une des actions positives les plus efficaces pour augmenter significativement la participation et la représentation des femmes dans les sphères de décision.

Cependant les participants ont relevé que l’instauration des seuls quota ne suffira pas. Il faut en plus des mesures d’accompagnement assorties de moyens financiers pour agir sur le court et le moyen terme. Au regard de la détermination des plus hautes autorités du Faso à donner à la femme tous ses droits, l’espoir est permis quant à l’application les résultats de ce forum.

Du reste, Mme Chantal Compaoré, épouse du chef de l’Etat burkinabè, a, dans une déclaration rendue publique pendant les travaux, apporté son soutien à l’initiative de la tenue du forum et a rendu hommage à "toute les femmes qui se battent pour forger l’histoire du vaillant peuple du Burkina Faso". La sous-représentation des femmes sera bientôt un bien mauvais souvenir .

Larba YARO

L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 17 juin 2006 à 19:46 En réponse à : > Femmes et politique : Vers l’imposition des quotas sur les listes

    Je ne suis ni un spécialiste en sciences politiques, ni un en genre, mais je souhaiterais en tant que citoyen burkinabè et en tant qu’intellectuel donner mon point de vue sur la question des quotas.
    Que ce soit en politique ou dans n’importe quel autre secteur d’activité, l’imposition de quotas, quels qu’ils soient, relève de l’arbitraire. C’est mon point de vue en ce qui concerne l’éducation et la politique au plan national, mais aussi à propos de la (sous) représentation des minorités dans les grands médias ou dans la vie politique des pays occidentaux.
    Imposer des quotas, c’est courir le risque de favoriser la médiocrité, voire de l’institutionnaliser en ce sens que cela se fait toujours au détriment des plus méritants des catégories au détriment desquelles ces quotas sont imposés. A terme, cette pratique peut tuer l’émulation "naturelle" qui existe dans chaque secteur de la vie professionnelle ou publique en meme temps quelle peut générer des frustrations et des tensions, toutes choses qui peuvent se reveler etre des sources de crises dans nos sociétés.
    En outre, et dans l’hypothèse que l’imposition de ces quotas puissent constituer une solution transitoire, il conviendrait d’investiguer concomitamment sur les causes réelles (sociales, individuelles, insititutionnelles, etc.) de cette sous - représentation afin d’y apporter des actions correctives pertinentes.

    • Le 18 juin 2006 à 00:35, par Marie Éve Somda En réponse à : > Femmes et politique : Vers l’imposition des quotas sur les listes

      Tout en remerciant celui qui m’a précédée , je me permets si le forum me l’ autorise de demander que les quotas soient fixés et qu’on juge à la faveur des résultats obtenus . Ces femmes qui vont en politique sont souvent épaulées par des hommes au sein des partis dans lesquels elles militent . Les frustrations ne sont pas le fait de la présence des femmes en politique mais des régles qui régentent la vie des partis pour preuve les humeurs constatées lors des élections passées . Prenons en compte les valeurs des individus quel que soit le sexe , essayons , voyons ce que cela va donner . Les hommes sont en majorité dans les arènes du pouvoir depuis le premier gouvernement de notre pays . Un privilège qu’on envie et qu’il va falloir tôt ou tard partager . Ce ne sont pas les valeurs féminines qui manquent , ensemble nous nous devons de bâtir notre pays à condition que les critères d’éligibilité soient les mêmes pour tous .

      Marie Éve Somda

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