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Musique : Nouss Nabil revient avec le violon traditionnel

Publié le mercredi 14 juin 2006 à 07h18min

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Nouss Nabil

L’artiste musicien Nouss Nabil était en concert le 10 juin 2006 au Centre culturel français Henri Matisse de Bobo-Dioulasso. Un concert qui a permis au public de voir le fruit de trois années de travail autour d’un nouveau genre musical s’appuyant sur le violon traditionnel (ndlr : ruudga en mooré) Nouss Nabil a, disons-le, jeté tout son dévolu sur cet instrument à corde.

Le concert du 10 juin a révélé la nouvelle voie musicale dans laquelle s’est engagé Nouss Nabil. C’est une musique de fusion basée sur la culture moaga et le violon traditionnel qu’accompagnent la calebasse et la flûte traditionnelle. A ces instruments se joignent « agréablement » le bara (ndlr : bendré en mooré), la kora, la guitare basse, la guitare solo et le clavier. Fusion également dans le choix des artistes qui jouent ces instruments. En effet, ils proviennent de plusieurs groupes musicaux bobolais comme « Le trio lolo », « Numuté ».

L’artiste affirme qu’il travaille avec eux depuis un certain temps et pour jouer ces instruments, il a porté son choix sur des virtuoses tels que Bassirou Sanou (flûte), Issiaka Sanogo (kora) de l’ensemble « Le trio lolo », Clément Palé (guitare basse) de « Numuté ». Le résultat sur scène, le 10 juin à Bobo, ce sont ces sonorités assez particulières qui ont fait vibrer les spectateurs dont certains ne tenaient plus en place. Parmi ceux-ci, Pyanne Djiré qui n’a pas hésité à rejoindre sur la scène Nouss Nabil pour esquisser des pas de « liwaga » et de « warba ».

Les thématiques abordées par l’artiste placent « désormais l’épanouissement physique et spirituel de l’homme au centre de ses œuvres ». Ce qui a fait dire à certains qu’il est philosophe. La guerre en Côte d’Ivoire, l’émigration, le retour aux sources, la relation de l’Homme avec le Créateur et la nature, sa vision du monde, l’esclavage avec un clin d’œil sur l’Ile de Gorée ont été évoqués par Nouss Nabil dans un timbre vocal plus affiné.

Il a également rendu hommage à Black So Man avant de rappeler au bon souvenir du public son premier opus musical, « Diana Rose » sorti en septembre 1999. Mais l’artiste dit qu’il s’engage désormais dans la musique traditionnelle telle qu’il l’a présentée au cours de ce concert. Il promet de l’approfondir parce que, soutient-il, « ce que j’ai présenté ce soir n’est que le début d’un cheminement que je souhaite durable pour moi et les mélomanes burkinabé ». Pourvu que les artistes qui ont joué avec lui restent ensemble longtemps.

La seule « fausse note » de ce concert a été le malaise qu’a eu juste avant le début du spectacle Mariam Palé qui devait faire le chœur. A la fin du concert, la directrice du CCF, Nadège Chouat nous a assuré qu’elle « va bien et dort maintenant ».

Urbain KABORE

Sidwaya

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