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Mahamoudou Ouédraogo : « Il y en a qui sont des rongeurs de mémoire »

Publié le mardi 13 juin 2006 à 08h40min

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Mahamoudou Ouédraogo (Ph. d’archives)

Tombé malade courant août-septembre 2005 lors d’un séjour aux Etats-Unis où il était reparti quelque temps plus tard pour un contrôle, Mahamoudou Ouédraogo est rentré depuis plusieurs mois au bercail et coule depuis une « convalescence paisible et efficace » dans sa datcha de Ziniaré.

Entre-temps il a été remlpacé, par Aline Koala, à la tête du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme où il avait passé dix ans. A notre demande, il a bien voulu nous recevoir. Nous sommes donc allé troubler vendredi dernier sa retraite de l’Oubritenga pour nous enquérir de son état de santé et évoquer avec lui le dossier brûlant de la privatisation de la SONACIB et de la fermeture des salles de cinéma qui fait des gorges chaudes.

Comment ça va Monsieur le Ministre ?

Ca va mieux. J’ai préféré me retirer de cette grande ville de Ouagadougou pour me reposer un peu et reprendre des forces. Je dois dire que j’ai été beaucoup aidé par la famille, à commencer par mon épouse et mes enfants, les amis, par les plus hautes autorités du pays, à savoir le Président du Faso et le Premier Ministre, les membres du TON (1) les collègues, le monde de la presse dans son ensemble, celui des artistes ...

Je ne saurais citer nommément, et avec exactitude, tous ceux qui m’ont soutenu. Je leur suis à tous très reconnaissant, chacun à sa manière ayant tout fait pour me supporter tant par les prières, les conseils que par les soutiens de toutes natures. Cela dit, j’ai à l’heure actuelle des problèmes de motricité qui me font suivre des cours de kinésithérapie. Et si Dieu le veut, d’ici quelques semaines, j’espère être totalement disponible.

Depuis que vos ennuis ont commencé courant août-septembre 2005 aux USA, les rumeurs les plus folles ont circulé sur votre état de santé. Maintenant vous êtes hors de danger ?

Tout à fait. Je dois juste reprendre des forces parce qu’à partir d’un certain moment j’ai subi un régime de soupe claire et de bouillie pendant six mois et mon corps s’en est naturellement ressenti.
Bien entendu je suis soumis à des contrôles périodiques, mais je puis vous assurer que maintenant ça va.

Vous avez été remplacé à la tête du ministère de la Culture alors que vous étiez à l’étranger, et malade. Comment l’avez vous appris et pris ?

Vous savez que j’ai été ministre pendant 10 ans, de 1996 a 2006. Et je crois que quelque part aussi, la somme de travail abattu a été pour quelque chose dans le déclenchement de ma maladie. Un ministre, comme le suggère l’étymologie latine du mot, c’est un serviteur ; ce n’est pas une fonction, c’est une mission. Cela veut dire que quand vous êtes appelé à ce poste par la confiance des plus hautes autorités du pays, ce n’est pas à durée indéterminée, vous n’êtes pas là pour un an, deux ans, trois ans...
Et dans l’histoire de la République, vous savez bien que les ministres qui ont fait une dizaine d’années peuvent se compter sur le bout des doigts. Je ne pouvais donc pas, qui plus est avec mon état de santé, me plaindre.

Avant la formation du gouvernement, j’ai d’ailleurs reçu un coup de fil du Premier ministre lui-même qu m’appelait de la part du Président du Faso et à son nom personnel, pour m’informer que vu mon état de santé, il était nécessaire, pour mon intérêt et pour l’intérêt collectif, que je puisse être déchargé afin de me soigner convenablement. Voilà la vérité sur cette question.

Après 10 ans dans ce département, certains avaient fini par vous croire « irremplaçable ». Si on vous demandait malgré tout de faire votre autocritique, où pensez-vous avoir échoué ?

Disons qu’un héritage est toujours comme une médaille : il y a le côté pile et le côté face. Cela veut dire tout simplement que qui que tu sois, tu n’es qu’un homme, tu n’es pas parfait. Et les actes que tu poses au quotidien sont ou bons ou mauvais ; ou pertinents ou manquent de pertinence.
Sans doute que j’en ai posé énormément des deux pendant une décennie. Mais j’ai toujours refusé de dire où je pense avoir réussi et où je pense avoir échoué. Quand vous posez les actes, vous êtes agissant. Et ce sont les autres qui peuvent vous dire vos insuffisances ou vos actes positifs majeurs.

A titre d’exemple, il y a trois ans, j’ai lu un écrit qui avait paru dans plusieurs supports de presse dont le vôtre et qui disait que le talon d’Achille de Mahamadou Ouédraogo, c’était la littérature. Pour l’auteur, et il avait totalement raison, nous avons ici des difficultés à éditer des livres et ce domaine semblait quelque peu négligé. Ca m’a effectivement ouvert les yeux sur un aspect qui était à tonifier et immédiatement j’ai pris mon bâton de pèlerin pour avoir 50 millions et éditer 50 livres du coup.

Ca veut dire tout simplement que dans beaucoup de domaines, j’ai pu pêcher par insuffisance, mais jamais par action. Pour moi, il faut toujours agir, il faut toujours essayer car impossible ne doit pas être burkinabè.

Est-ce vrai qu’un poste vous attend au siège de la Francophonie à Paris dès que vous serez sur pied ?

Il en a été question, il n ‘en est plus question. Je suis d’abord un Burkinabè et je me dois d’abord d’être au service de mon pays.

A Paris vous auriez aussi continué à servir votre pays...

Oui, mais entre servir son pays à la Francophonie et le faire au Faso, si on a besoin de vous, c’est d’abord ici qu’il faut être. C’est mon point de vue, c’est ma conviction.

Dans un grand reportage que l’Observateur paagla a publié le mardi 30 mai dernier, votre nom est ressorti dans la privatisation de la SONACIB et des salles de ciné. Vous qui étiez aux affaires au moment des faits, que pouvez-vous dire sur ce dossier qui fait couler autant d’encre et de salive ?

Ce que je peux en dire, c’est que l’administration étant une continuité, lorsque j’ai été nommé ministre au mois de septembre 1996, le dossier de la privatisation de la SONACIB avait déjà été réglé par une loi de l’Assemblée des députés du peuple (ADP) datant de 93, soit 3 ans avant mon arrivé. Et il a fallu toute l’abnégation de mon prédécesseur, le ministre Nurukyor Somda, à qui je rends hommage, pour que la SONACIB ne soit pas privatisée dans un mauvais cadre avant 1996.

Lorsque je lui ai succédé, j’ai eu effectivement à gérer pendant dix ans le problème. La société traînait déjà plus d’un milliard de dettes non appurées et d’année en année cela ne faisait qu’empirer. Le délai fixé par la loi de L’ADP était depuis plusieurs années sans qu’on ne puisse trouver une solution. Il a fallu donc avoir une deuxième administration provisoire (A.P.) pour sauver les meubles, essayer d’abord de redresser la boîte qui traînait des casseroles.
Sur le plan international, elle devait aux propriétaires de films, à l’échelle nationale non seulement aux actionnaires, mais aussi à des prestataires de services (SONABEL, ONEA...).

Il fallait le soutien de l’Etat et avec l’accords des premiers responsables, on a pu renflouer les caisses de la société pendant quelque temps, passer à une deuxième Administration provisoire avec l’objectif suivant : la recrédibiliser pour que, en cas de vente, on n’ait pas un repreneur qui transformera les salles de cinéma en magasins de céréales comme cela s’est vu ailleurs. Il faut savoir qu’il n’y a plus un seul pays en Afrique où les salles sont aux mains de l’Etat, c’est le privé qui s’en occupe. Mais chez nous, avec la symbolique du FESPACO, on ne voulait pas qu’elles tombent dans les mains de n’importe quel repreneur.

On a fait deux appels d’offres qui se sont tous révélés infructueux. Et alors j’ai lu dans l’Observateur paalga les propos d’un certain Raymond Tiendré (2) qui soutient que j’ai refusé 700 millions pour ensuite vendre la SONACIB à 1 milliard. Au temps de Lucullus, on dirait que cet homme là est un « assassin de la vérité, qui a agi avec une légèreté criminelle.

D’abord je n’étais ni ministre du Commerce ni président de la Commission de privatisation. C’est comme dans le cas de l’hôtel Indépendance, ce n’est pas le ministre en charge du Tourisme qui s’est occupé de la privatisation, mais le département du Commerce.

C’est donc totalement faux, et n’eût été le fait que c’est un principe chez moi d’éviter les tribunaux, ce monsieur devait être traîné en justice parce qu’il est ce qu’on appelle un rongeur de mémoire, c’est-à-dire qu’il remplace tout ce qui est vrai par tout ce qui est faux dans un pâté de fromage. Si jamais quelqu’un était venu me voir avec 700 millions, eh bien, je l’aurai mis à la porte parce qu’il se serait tout bonnement trompé d’adresse.

En tant que ministre de tutelle, vous aviez quand même votre mot à dire...

Non je n’avais pas un mot à dire concernant le processus de la privatisation. J’avais mon mot à dire dans le cadre du Conseil de ministres lorsque le problème s’est posé. Je me suis toujours opposé à la privatisation parce que les conditions n’étaient pas réunies. En plus, j’étais convaincu qu’il n’y avait personne pour racheter la SONACIB dans l’intérêt bien compris et des cinéphiles et de l’Etat et travailleurs. Qui va prendre une entreprise qui ne produit pas de bénéfice ? C’est aussi simple que bonjour.

Quand le ministère du Commerce évalue et dit « on vend les salles à tel prix », le ministère de la Culture n’a rien à y voir. Et quand la Commission de privatisation rend ses résultats, c’est au ministre du commerce qu’elle le fait.
Il faut savoir que la SONACIB a une triple tutelle : celle technique (le ministère de la Culture), celle financière (le département des Finances) à et la troisième commerciale (n’oublions pas que c’est une industrie) sui relève du Commerce.
Toutes les privatisations qui se sont faites depuis dans notre pays, vous pensez que ce sont les ministres de tutelle technique qui s’en sont occupés ?

C’est donc faux, archifaux. La réalité est qu’à tous les deux appels d’offres, personnes n’a été capable de l’emporter, ça été déclaré infructueux par la Commission de privatisation et mon collègue en charge du Commerce en a rendu compte en Conseil des ministres. Là ou le ministre de tutelle que j’étais réapparaît, c’est quand il était impossible de vendre dans l’intérêt collectif de manière pertinence les salles de la SONACIB, on m’a alors demandé de faire des propositions pour préserver l’activité cinématographique.

C’est dans ce sens que j’ai été amené à faire des prospections. Mais pratiquement personne n’était prêt à prendre les salles, non pas dans le cadre d’une privatisation, puisque les appels d’offres ont été infructueux, mais pour travailler à relustrer la SONACIB afin de pouvoir privatiser dans les meilleures conditions. Ets-ce que c’est clair ?

Il s’agissait de remettre à flot l’activité cinématographique, d’en refaire une activité marchande intéressante. A partir de là, on pourra à nouveau aller à la privatisation.

C’est ainsi que j’ai demandé à Idrissa Ouédraogo, qui était rentré de Paris entre-temps, pourquoi il ne tenterait pas cette aventure, car après tout, le cinéma devait d’abord être l’affaire des cinéastes et ceux qui travaillent dans le domaine du 7è art. Et le pauvre, il s’y est mis, avec abnégation, mais quand je vois avec quelle injustice il a été récompensé... Lui au moins, il a essayé. Quand bien même on penserait qu’il a échoué, ce n’est pas, à mon avis, digne de le jeter aux orties si on ne peut pas lui offrir des fleurs.

Vous faites bien de parler d’Idrissa, car en lisant entre les lignes les propos de certains protagonistes, on a comme l’impression que l’ARPA a été avantagée dans cette affaire.

•Celui qui peut le prouver, qu’il le prouve. L’ARPA avait une convention avec l’Etat et le dossier est passé en Conseil des ministres qui a décidé que, sous certaines conditions, elle reprenne la SONACIB pour une durée déterminée. Je n’avais aucune raison d’avantager l’ARPA. Celui qui a une seule information là-dessus, qu’il le dise. Il faut d’ailleurs voir si Idrissa a pu tirer un franc de bénéfice de cette affaire, car il a pu bien perdre des plumes là-dedans, étant entendu que les problèmes du cinéma sont structurels. Par ailleurs, il n’y avait aucune autre offre pour la reprise de la SONACIB dans les conditions de l’ARPA.

Vous avez d’ailleurs bien fait de venir vers moi et je vous en remercie grandement, car nous sommes dans un pays où on essaie parfois (surtout que la maladie m’a un peu éloigné des affaires) de salir les gens à peu de frais, mais ça ne passera jamais avec moi. Je n’ai jamais passé de marché douteux avec qui que ce soit pendant la décennie d’exercice de ma mission et s’il y a un seul être qui est capable de dire le contraire, je le mets au défi de le faire, ou alors il faut avoir la dignité de se taire.

Pensez-vous, comme certains, que le FESPACO pourrait un jour nous échapper avec ce blues que connaît le 7e art africain ?

• Il faut d’abord être clair, ce blues dont vous parlez est général à tout le continent africain avec seulement quelques niches de dynamisme. Partout il y a des problèmes. Mais le FESPACO n’est pas là pour la dynamisation des salles de cinéma. Il est là pour promouvoir le film africain et être une tribune et une vitrine pour le 7è art burkinabè, même si, j’en conviens, c’est un continuum.
Ce qui se passe est loin d’être la fin du FESPACO, ce n’est pas possible.

Pour quelqu’un qui était particulièrement actif comme vous, comment le convalescent Mahamoudou s’occupe-t-il ?

Je lis beaucoup. Rien que sur le guéridon, vous voyez "Les clés du XXIe siècle" ; ’Toute l’histoire du monde (De la préhistoire à nos jours)" de Jean-Claude Barreau et de Guillaume Bigot ; "Droit de cité : Etre femme au Burkina Faso" de Monique Ilboudo, "Les fleurs du mal" de Baudelaire... Et comme j’adore la boxe, j’ai aussi des DVD sur le noble art.

Vous savez que l’activité gouvernementale est tellement chronophage que je n’ai jamais eu le temps de soutenir ma thèse de doctorat unique sur l’Economie des médias au Burkina. Je suis donc en train de la boucler et si tout va bien, dans quelques mois, je la soutiendrai s’il plaît à Dieu. Je dois aussi avouer que cette période, au cours de laquelle on réfléchit beaucoup, en règle générale, m’a rapproché de Dieu.

Il y a des faits qui m’ont marqué. A titre d’exemple, deux personnes qui ont consacré leur vie au service de Dieu se sont approchées elles-mêmes de moi pour me soutenir alors que je ne les connaissais pas du tout. Il s’agit, à l’initiative de personnes de bonne volonté, des pasteurs Patrice Ticndrébéogo et Dufour (un Français). Ce dernier était de passage à Ouaga et il a demandé à me voir. Ce sont des témoignages que je tenais vraiment à faire et je profite leur dire toute ma reconnaissance

Vous ne serez pas devenu protestant par hasard ?

• Non, je ne suis pas encore protestant mais qui le sait ! Ce n’est pas exclu...

Au fait, pourquoi le choix de Ziniaré pour vous reposer ? C’est pour ne pas trop vous éloigner du centre dit pouvoir ?

(Rires). Vous savez bien que je n’ai jamais fait de politique active. Non, ce n’est pas ça. En fait j’ai ma cousine qui vit à Ziniaré depuis une trentaine d’années et dont le mari, enseignant, a pris sa retraite ici.
Lors du lotissement de la ville, elle m’a suggéré d’acquérir truc parcelle parce que ce n’est pas loin de Ouagadougou et ça peut toujours servir Et elle avait raison. Si en ce moment je n’avais pas cette maison, j’aurais certainement éprouvé quelques difficultés pour une convalescence paisible et efficace.

C’est pour quand finalement votre retour ?

Mon retour dépendra des plus hautes autorités du pays.

Entretien réalisé par Ousséni Ilboudo

L’Observateur Paalga

(1) L’Association des anciens ministres de la Culture

2)Réalisateur, secrétaire général de l’Union nationale des cinéastes du Burkina (UNCB)

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Vos commentaires

  • Le 13 juin 2006 à 21:49, par Alex En réponse à : > Mahamoudou Ouédraogo : « Il y en a qui sont des rongeurs de mémoire »

    Pour répondre à cet article,je dirais plutôt merci à l’honorable Mahamoudou Ouedraogo pour tout ce qu’il a pu faire pour notre très chère patrie. Que Dieu lui donne longue vie afin qu’il puisse revenir à ses occupations professionnelles. Concernant les mauvaises langues au sujet de sa responsabilité à la tête du ministère de la culture, je leur demande tout simplement de jeter un regard sur le passé culturel du Burkina, ils n’auront pas d’autres choix que de la boucler.Encore une fois, à vous monsieur le Ministre, je vous souhaite un bon retablissement !

  • Le 13 juin 2006 à 22:01, par Kiparé En réponse à : > Mahamoudou Ouédraogo : « Il y en a qui sont des rongeurs de mémoire »

    Bonjour à tous,
    J’ai tout simplement été stupefait par la clarté et la sincérité de M.Ouedraogo, qui comme je le constate n’a pas adopté la langue de bois, et a repondu franchement aux questions : ils sont nbreux de ses contempoirains, qui auraient même refusé l’entretien, si ce n’est d’y repondre mais avec des phrases sans contenu réel !
    Bon retablissement M. le ministre.

  • Le 14 juin 2006 à 11:53, par Lefaso.net En réponse à : > Mahamoudou Ouédraogo : « Il y en a qui sont des rongeurs de mémoire »

    Je viens de lire dans le compte rendu du Conseil des ministres du 9 juin que Mahamoudou Ouédraogo a été nommé Conseiller à la Présidence du Faso.

    Alors, félicitations Monsieur le Ministre et bon retour aux affaires.

  • Le 14 juin 2006 à 15:40 En réponse à : > Mahamoudou Ouédraogo : « Il y en a qui sont des rongeurs de mémoire »

    Le Burkina a rater sa seconde chance de developper sa culture avec SEM MAHAMOUDOU
    Toutes les musiques traditionnelles qui sont rester sans soutien par le PSIC alors qu’elles devaient être prioritaires...

    DEVELOPPER CES MUSIQUES TRADITIONNELLES ET NOUS AURONS UNE MUSIQUES COMME L4AFRIQUE DU SUD, LE SENEGAL OU AUTRES PAYS : juste une seconde d’ecoute et on sais que c’est du burkinabé

    exemple : ecouter Bakary DEMBELE, SOULEY MANE ZOUNGRANA...

    BRAVO A BAZAR MUSIC pour son effort : plus les anciens musiciens s’enrichissent, plus notre music se developpera par leur descendance

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