La dernière rencontre a concerné les autorités coutumières et religieuses qui, à l’instar des groupes précédents, devaient donner leur point de vue sur les entraves au développement de la partie Ouest du Burkina et faire des propositions à même de donner un coup de fouet au décollage économique de cette région.

Après donc le secteur privé, les élus locaux et nationaux, ce fut au tour des autorités coutumières et religieuses de prendre part à la rencontre initiée dans le cadre du MCA. Les "garants des valeurs traditionnelles et morales" ont débattu des maux qui entravent le développement économique de l’Ouest du Burkina. D’une région à l’autre et d’un groupe à un autre, les problèmes et les préoccupations se rejoignent. Il y a les questions récurrentes qui portent sur l’enclavement, l’accès à l’eau, les infrastructures, la maîtrise de l’eau, l’énergie, les équipements agricoles.

Elles ont été identifiées comme des goulots d’étranglement à la croissance et au développement économiques. Dans le cadre de l’ébauche des projets à soumettre au MCA, les participants ont proposé des réalisations d’envergure comme 50 barrages hydro-agricoles et le bitumage de 80 % des routes de la région.

La construction du chemin de fer reliant Bobo-Dioulasso à Bamako, l’aménagement de l’aéroport international de Bobo-Dioulasso et la construction de centres de formation professionnelle agricole ont été également évoqués. Les responsables coutumiers et religieux ont estimé que ces projets, une fois concrétisés peuvent être salutaires et contribuer à lutter contre la pauvreté. L’ensemble de ces idées, à en croire le coordonnateur du MCA, Joseph Bissiri Sirima, seront judicieusement exploitées pour en faire des projets à soumettre aux Américains. Notons que le Bénin a déjà bénéficié dans ce cadre d’une allocation de 200 milliards de francs CFA dont 50 % serviront à la réhabilitation du port de Cotonou.

En rappel, le Millennium Challenge Account ou Fonds pour le défi du Millénaire est le fruit de la conférence internationale pour le développement tenue en mars 2002 à Monterry au Mexique. A cette occasion, le président américain George Bush a décidé d’appuyer conséquemment les pays en développement en leur accordant plus de ressources pour leur permettre d’amorcer une véritable croissance économique et pour lutter efficacement contre la pauvreté. Cette initiative du président américain, à ce que l’on dit, part du constat que les fonds alloués jusque-là sont loin d’atteindre les objectifs escomptés.

Au total, c’est une enveloppe de 3 000 milliards de francs CFA que les USA entendent mettre à la disposition d’un certain nombre de pays pendant cinq ans pour la réalisation de projets d’envergure dont la rentabilité économique est avérée. Le Burkina Faso, au regard des critères définis par le MCA, a été jugé éligible à ce fonds.

Mais le préalable est d’élaborer “ un programme sur la base d’un processus prenant en compte les préoccupations majeures des populations, des acteurs de la société civile, des ONG et du secteur privé ”. C’est ce qui explique ce périple de la coordination du MCA à travers les 13 régions du Burkina Faso.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya