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Mondial 2006 : Quelles sont les chances des pays africains ?

Publié le samedi 10 juin 2006 à 07h50min

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Les Eperviers du Togo

Du 9 juin au 9 juillet 2006 se déroulera en Allemagne la 18e édition de la Coupe du monde de football. Un mois de rêves et d’émotions sur toute l’étendue de la planète Terre. 32 équipes, 8 groupes, 736 joueurs, 12 stades, 64 matchs, plus d’un milliard de téléspectateurs tels sont les quelques chiffres déjà visibles.

L’Afrique sera présente avec cinq représentants qui sont : le Togo, l’Angola, la Côte d’Ivoire, le Ghana qui sont à leur première participation et la Tunisie qui s’essaie pour la quatrième fois. Qu’attendre de ces pays ? Pour certains, le rêve ne va-t-il pas se transformer en cauchemar ? Quelles sont les chances de chaque pays ?

De l’éternel favori qu’est le Brésil au Togo, force est de reconnaître que le Togo peut paraître tout petit dans cette compétition. Logé dans un groupe certes, ordinaire, le Togo a beau avoir dans ses rangs un surdoué de sa génération en la personne d’Emmanuel Adebayor, meilleur buteur des éliminatoires zone Afrique (11 buts) cela pourrait se révéler insuffisant face à des machines à jouer au football comme la France ou la Corée du Sud.

S’être séparé à quelques quatre mois de l’événement de son entraîneur, le mythique Stephen Keshi est aussi un boulet au pied que le Togo traînera en Allemagne. Le nouvel entraîneur togolais, l’Allemand Otto Pfister connaît bien l’Afrique (un séjour au Burkina) mais il n’est tout de même pas un sorcier. Sa mission est difficile et il le sait bien lui qui pronostique la France et la Suisse dans le groupe G, le groupe du Togo. Un réalisme qui peut aider les "Eperviers" à limiter les dégâts.

L’Angola, l’invité surprise du mondial ? Pas vraiment quand on sait que cette qualification s’est faite au nez et à la barbe de l’Algérie et surtout du géant Nigeria. C’est un mérite qu’il faut cependant vite oublier avant d’entrer dans la cour des grands aux côtés du Portugal, l’ancienne puissance coloniale et du Mexique.

Les "Palancas Negras" ont déçu à la CAN 2006 en Egypte mais se sont depuis ressaisis dans les matchs de préparation en tenant tête à la Corée du Sud à Séoul (0-1). L’entraîneur angolais Luis Oliviera en poste depuis 2003 a bâti une équipe athlétique et physique autour d’une dizaine de joueurs évoluant dans le championnat portugais. Les plus connus sont : Pedro Mantorras (Benfica), Paulo Figueiredo (Varzim), Carlos Alonso.

L’Angola avec une bonne dose de lucidité et de solidarité dans l’effort peut se retrouver (une autre surprise !) au second tour. Ce serait bien pour cette équipe tranquille et sans histoire.

Argentine, Serbie-Monténégro et Pays-Bas, tels sont les compagnons de la Côte d’Ivoire dans le groupe C, celui que les spécialistes ont baptisé "le groupe de la mort".

Henri Michel, le coach ivoirien résume bien l’état d’esprit qui devrait guider les Eléphants : "Sur le papier, c’est le groupe le plus difficile, mais le football ne se joue pas sur le papier. Il se joue sur le terrain...". Justement, la Côte d’Ivoire de Didier Drogba l’un des meilleurs avants-centres du monde est très attendue sur le terrain en Allemagne car on ne barre pas la route aux Lions Indomptables du Cameroun pour rien ! La Côte d’Ivoire a un potentiel très riche.

Henri Michel n’a que l’embarras du choix avec près d’une trentaine de joueurs évoluant pour certains dans les meilleurs championnats d’Europe à l’image de Kolo Touré, Emmanuel Eboué, Arouna Koné, Arouna Dindané, Kalou, Didier Zokora... Ce qu’il faut peut-être aux Eléphants, pour tirer un bon parti de leur première participation c’est être mentalement costauds, se faire plaisir et faire plaisir aux Africains qui n’attendent certainement pas d’eux la lune. La Côte d’Ivoire a fait une bonne préparation et ouvre le bal des Africains dès le samedi 10 juin contre l’Argentine. C’est connu, les premiers matchs déterminent la suite de la compétition.

Les "Black Stars", quadruples champions d’Afrique (1963, 1965, 1978, 1982) rentrés dans les rangs depuis lors, sont enfin présents à une coupe du monde !

Toujours attendus et jamais parvenus jusque-là. Est-ce à la faveur de la révolution intervenue dans la hiérarchie du football africain en 2005 ou est-ce que le Ghana est enfin prêt ?
Difficile de répondre quand on considère le parcours du Ghana à la CAN 2006 où il a été incapable de battre le Zimbabwe (1-2) pour se tirer d’affaire ? Malgré tout, le Ghana reste une grande nation de football capable d’exploits.

Tout comme la Côte d’Ivoire, le Ghana regorge de joueurs talentueux foulant les mêmes pelouses avec les grands joueurs de la planète. Le retour confirmé de Michael Essien (Chelsea) au sein du groupe remet le Ghana en selle. Tout comme les Ivoiriens encore, les Ghanéens sont logés dans un groupe très relevé avec l’Italie, les USA et la République Tchèque. Un groupe dans lequel il faut jouer avec puissance, rigueur et concentration comme sait le faire Samuel Kuffour (AS Roma) le patron de la défense ghanéenne qui connaît bien les futés attaquants italiens.

Les Africains sont impatients de voir le football ghanéen à ce niveau. Les petites catégories ghanéennes (17 et 20 ans) ont régulièrement séduit dans leurs compétitions. Reste les grands. Le Ghana peut forcer la porte d’entrée à la 2e place qualificative au second tour. Première sortie le lundi 12 juin contre l’Italie.

Des équipes africaines en Allemagne, la Tunisie se présente comme la plus homogène. Elle a fait la preuve à la CAN égyptienne avec un jeu collectif et rassurant. Au niveau du volume et de la densité du jeu, la Tunisie sera sur le même registre que les "grands" en Allemagne.
Le Français Roger Lemerre à la tête des "Aigles de Carthage" depuis 4 ans a eu le temps qu’il faut pour bâtir une équipe qui a une ossature, une âme et un esprit.

Lemerre connaît suffisamment son groupe, un savant dosage, de "monuments" tels le gardien de but Ali Boumnijel (40 ans et 43 sélections) les défenseurs Jaïdi (31 ans, 75 sélections) Badra (33 ans, 94 sélections) et des jeunes joueurs comme Ben Saada, Issam Jemma tous âgés de 22 ans avec 9 sélections chacun.

A la pointe de cet édifice se trouve le très efficace Francilendo Santos. La Tunisie pour sa troisième participation d’affilée (1998, 2002, 2006) a les arguments et les moyens nécessaires pour une bonne campagne mondiale. En forçant le talent, les Tunisiens peuvent accompagner l’Espagne en 8e de finales.

Abdoulaye TRAORE

L’Hebdo

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