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Fidèle Hien : "...Ce que je n’ai pas pardonné à Hermann..."

Publié le jeudi 8 juin 2006 à 07h20min

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Fidèle Hien

Ainsi, avec la démission de Fidèle Hien de l’UNDD, Hermann vient de perdre l’un de ses fidèles lieutenants. En effet, pour ceux qui le connaissent, Fidèle Hien restait une pièce maîtresse du dispositif de l’UNDD et un débatteur hors pair. Hermann et son parti survivront-ils à cette démission de taille ? Peut-être !

En attendant, le démissionnaire dissèque les tares du système politique burkinabè et nous confie en filigrane les raisons de son départ. Voici donc pour vous cet entretien qui ne manque pas de piquant.

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui est Hien Fidèle ?

• Je suis chercheur à l’INERA, l’Institut de l’environnement et des recherches agricoles, et député à l’Assemblée nationale, où je suis détaché depuis juin 2002.

Je suis passé à la tête du ministère de l’Environnement et de l’Eau entre 2000 et 2002. Je suis marié et nous avons avec mon épouse deux enfants.

Considéré jusque-là comme l’un des fidèles d’Hermann Yaméogo, vous avez étonné plus d’un en rendant votre démission de l’UNDD le 1er juin dernier. Quelles en sont les motivations profondes ?

• J’étais sans doute l’un des Cadres les plus constants des partis successifs d’Hermann Yaméogo depuis l’ADF, mais je ne saurais dire si j’étais parmi les plus proches de lui.

Quant à ma démission de l’UNDD le 1er juin dernier, je crois avoir indiqué dans ma lettre au Président de ce parti que je souhaitais prendre du recul vis-à-vis de l’action politique partisane.

Il est juste qu’il y a des motivations profondes : vous savez, dans toute action, il peut vous arriver de sentir au fond de vous-même que vous êtes dans une impasse.

Et dans ce cas, il est raisonnable, me semble-t-il, de savoir s’arrêter, peut-être pour mieux évaluer la situation, ou alors de se retirer tout simplement.

Votre départ de l’UNDD est-il le résultat d’un ras-le-bol des déclarations et actions d’Hermann Yaméogo ou une désaffection tout simplement de la chose politique ?

• Vous savez, je suis resté à l’UNDD malgré certaines défections qui auraient pu, sans que cela surprenne personne du reste, enchaîné d’autres départs dont le mien.

Ce ne sont donc ni les déclarations ni les actions d’Hermann YAMEOGO qui ont fondé ma décision actuelle, mais des convictions qui sont sans doute plus importantes que cela.

Cependant, au-delà de l’UNDD et de son président, j’ai eu la nette impression à un moment donné d’être dans une impasse en ce qui concerne mes convictions et mes ambitions tout court.

Comptez-vous aussi quitter le Parlement à un an des législatives ?

• Rien n’est à exclure !

Ne pensez-vous pas que vous auriez fait du bien à Hermann en quittant le parti sans force annonce, car quoi qu’on dise, ce départ affaiblit ce dernier ?

• Je n’ai pas particulièrement cherché d’effet d’annonce. Mais je ne crois pas faire du bien à moi-même et à ceux qui me connaissent et me suivent en politique depuis 17 ans en gardant ma décision secrète ; cela ne servirait que les intérêts de ceux qui souhaitent quelque part vendre ma peau.

Remarquez que L’Obervateur paalga a été le seul organe de presse à avoir eu accès à des copies des correspondances que j’ai adressées à mes collègues et au Président de l’UNDD. Pour le reste, j’ai été obligé de me plier aux sollicitations de la presse une fois l’information devenue publique.

En vérité, et cela me semble justifié lorsqu’on connaît la faune politique de ce pays, je n’ai pas voulu laisser les supputations et autres rumeurs décider à ma place de mes motivations ni régler mon sort.

Maintenant, quant aux capacités de l’UNDD à survire à mon départ, il conviendrait de laisser les évènements décider ! Je n’étais pas le seul cadre compétent du Parti ; et comme tel, je ne suis pas irremplaçable.

Je me dis donc que l’UNDD saura suppléer à ce départ comme il a su le faire pour d’autres départs avant le mien !

Que retenez-vous de votre expérience à l’ADF/RDA ?

• Elle a duré 5 ans. Et elle a sans doute été la plus marquante de ma carrière politique. Au-delà des expériences personnelles que j’y ai vécues et qui, ici, n’intéressent pas forcément l’opinion, j’ai surtout été marqué par un sentiment de gâchis à deux niveaux :

un gâchis de n’avoir pas su ou pu porter les espoirs de changement des Burkinabé à la fin de la décennie 90, l’autre de constater que le parti a fini par servir de cheval à la réalisation de desseins familiaux ou individuels d’un opportunisme déroutant.

On s’imagine bien qu’en voulant tourner le dos à la politique, vous avez dégoupillé un vrai "gombo" dans vos activités de consultant.

• Ecoutez, je suis d’abord chercheur, un métier qui m’a valu beaucoup de satisfactions à la fois morales et matérielles. Et avant la recherche, j’ai bossé dans l’Administration des Eaux et Forêts pendant une dizaine d’années.

En fait, c’est ma formation scientifique, mon expérience de l’Administration ainsi que l’exercice dans la Recherche scientifique qui ont permis de créer le tremplin pour mes activités de consultation. Ça m’a seulement permis de développer la largeur de mon champ de compétences et une certaine rigueur d’analyse.

Contrairement à ce que vous pensez, je n’ai pas dégoupillé de "gombo", mais j’ai plus de latitude maintenant de cultiver mon propre "gombo". N’est-ce pas plus durable ?

Quel est votre point de vue sur ce qui est arrivé en juin 2003 et les raisons de votre choix à l’époque ?

• C’est frustrant de voir qu’il était absolument possible de donner un coup d’arrêt à la conspiration, même si c’était au prix d’un petit ménage, et que le président du parti a donné l’impression de préférer la subir. Ça marque pour longtemps ça !

En fait, j’ai été considéré à l’époque comme l’homme qu’il fallait abattre afin d’atteindre Hermann. Et à vrai dire, je n’ai pas pardonné à Hermann d’avoir laissé un tel coup foireux se réaliser, alors que nous lui avions fourni, bien à l’avance, tous les éléments pour y faire face.

Du reste aujourd’hui, ceux qui ont été commis à la besogne le reconnaissent. On était à l’époque convaincu qu’après avoir eu la peau d’Hermann, les mêmes personnes ne s’arrêteraient pas là.

Enfin, à chacun ses missions... C’est au moins bon pour le moral et pour l’histoire politique de ce pays qu’on puisse connaître la vérité à un moment donné.

Si j’ai choisi alors de rester avec Hermann, c’est en partie par orgueil : je ne pouvais pas continuer avec des gens qui n’ont fait ça que pour retourner à la soupe, plutôt que d’assumer et de donner un vrai contenu à cette fonction de Chef de file de l’Opposition que les résultats des élections de Mai 2002 conféraient désormais au Président de l’ADF-RDA !

Moi, si je veux « aller à la soupe » comme on dit, j’y vais tout droit et sans détours, sans chercher à déstabiliser quelqu’un. J’ai aussi fait le choix de rester avec Hermann par loyauté.

Dès lors que j’accepte de m’engager, la loyauté est un principe essentiel de comportement chez moi. Il en est ainsi vis-à-vis de ceux avec lesquels je m’engage, mais aussi vis-à-vis de mon pays.

Ne pensez-vous pas que ce fut une erreur de l’UNDD d’avoir boycotté la présidentielle ?

• Je le pense sincèrement.

Qu’en est-il des dernières municipales et de votre expérience personnelle y relative ?

• Je suis tenté de dire « une élection pour rien », tant on a fait mentir les urnes pour un scrutin destiné à choisir les personnes les plus aptes à gérer les affaires locales.

Voyez-vous, lorsqu’on n’a comme programme, pour une commune rurale à construire entièrement, que « l’application à l’échelle locale de la politique de Blaise Compaoré », j’avoue que les préfets étaient toujours bons pour le service ! Je crois fermement à la décentralisation.

Mais lorsqu’on trompe les populations en les faisant voter pour un parti politique sans même connaître les personnes préposées à la gestion de leurs affaires, lorsqu’au résultat ces populations se rendent compte avec amertume que leurs élus n’étaient pas ceux qu’elles avaient souhaités, lorsqu’à l’arrivée vous vous retrouvez, par la force des choses, avec une bonne proportion de maires et surtout de présidents de commissions semi-analphabètes ou analphabètes tout court, lorsque nombre de ces maires et conseillers ne rêvaient en réalité que des lotissements comme programme, dans des communes rurales qui ont d’autres priorités que les lotissements, lorsqu’enfin ces mêmes maires vont réaliser à l’expérience que le budget de leur collectivité ne leur donne droit qu’à des broutilles d’indemnités et que tout doit être forgé par eux et leur Conseil, vivent les désillusions !

Voyez-vous, ces élections ont démontré que la pauvreté et la démocratie libérale font difficilement bon ménage. C’est malheureusement le sort de trop nombreux pays africains.

Elles ont en effet démontré qu’il est facile de retourner les choix de tout un village en vingt-quatre heures ; même si ces villageois vont se « réveiller après avec la gueule de bois ».

Croyez-moi, je connais de nombreux cas, là où nous avons battu campagne, où des villages ont désapprouvé après coup le choix de leurs conseillers et indexent purement leurs responsables coutumiers, fortement mis à profit la veille des élections pour forcer leur choix.

Y a-t-il un lien entre votre décision de quitter l’UNDD et votre score peu reluisant à ces municipales ?

• Non. Ma décision était en réalité arrêtée depuis plus longtemps et devait intervenir à l’issue des élections municipales, quelles qu’en fussent les résultats. Il est vrai que j’ai subi des pressions multiformes depuis trois ans.

Mais, par principe, je ne prends jamais ce genre de décision sous la pression. J’ai donc pris cette décision conformément à mon agenda. Et c’est peut-être en cela que ça a pu surprendre certains.

Quelle appréciation faites-vous de la démocratie burkinabè ?

• La démocratie burkinabé a encore beaucoup de chemin à faire. Elle présente en fait une coque qui pourrait correspondre à ce que, vu de l’extérieur, on attendrait d’une démocratie, même à l’africaine. Pour le contenu, c’est une autre histoire.

Le pouvoir ?

• Tout ce qu’il fait, c’est de gérer le « Naam », sans états d’âme. Et il le fait en s’inscrivant dans la durée. Il ne faut donc pas attendre de lui qu’il cède ou partage quelque acquis, tout simplement parce que l’opposition ou les forces sociales se plaindraient.

Ce qui me paraît dangereux à terme dans cette attitude, c’est le refus du Pouvoir de caler pour une fois les règles du jeu démocratique et cette propension à les remettre en cause, par tous les moyens, chaque fois qu’il a l’impression que son plan pour demeurer le plus longtemps possible pourrait être remis en cause.

On n’a pas besoin d’être fin politologue pour savoir qu’en « déployant l’artillerie lourde », comme le dit un illustre élu du CDP, afin de réaliser le raz de marée aux dernières municipales, le tableau est complet, avec le redécoupage en Avril 2004 des circonscriptions électorales pour les législatives, pour revenir à une majorité des 3/4 à l’Assemblée nationale en 2007.

Ce qui ouvrira la voie de nouvelles facilités de révision de la Constitution. Le calcul est froid, sans état d’âme et la pauvreté sans cesse grandissante des Burkinabé est là, qui sera mise à profit pour que ça marche ! Mais comme je l’ai dit, c’est un jeu dangereux.

L’opposition et l’action du regroupement « Alternance 2005 » ?

• Là, je dois avouer, comme l’a dit quelqu’un, que ce n’est pas seulement le pouvoir qui est trop fort, c’est surtout l’opposition qui est trop faible pour expliquer la situation actuelle.

Mon expérience personnelle depuis 2002 au sein d’Alternance 2005 et de façon globale avec l’Opposition politique burkinabé dans la préparation et la gestion des deux derniers scrutins me convainc qu’elle a du souci à se faire.

Le problème n’est pas qu’il n’y ait pas un besoin de changement de la société burkinabé ou encore qu’il manque des cadres pour s’engager dans ce combat. On m’a dit que le CDP mobilise un peu plus de 4000 cadres.

Pour qui connaît les motivations de l’engagement de la plupart de ces gens, on ne peut pas dire que c’est extraordinaire ! Cela veut dire que l’Opposition dans son ensemble pourrait faire mieux. Mais j’ai fini par me convaincre que l’os, ce sont les leaders actuels de cette Opposition, pris individuellement et collectivement.

Autrement, je ne comprends pas que tous soient toujours d’accord pour le diagnostic du mal, mais soient à chaque fois incapables de mettre ensemble leurs énergies pour y apporter un remède ! Enfin.... vous voyez ce que je veux dire.

On a des raisons de craindre pour l’alternance avec une situation comme celle-là ; mais au fond est-ce vraiment d’alternance dont tous ces partis d’opposition ont besoin ?

La société civile ?

• Il me semble qu’elle s’inscrit elle aussi dans le mouvement ambiant. Ce sont les organisations de travailleurs qui commencent bien à comprendre qu’il n’y a pas de salut dans un dialogue qui tourne en rond, alors que l’inflation ne pardonne pas.

C’est, me semble-t-il, un peu de piment dans une sauce démocratique qui menace de perdre toute saveur. Et le Gouvernement devrait bien comprendre qu’il faut impérativement des exutoires aux fortes concentrations de tensions liées au mal vivre ambiant qui se développe.

Quant aux autres, la recherche du "gombo" est devenue la donnée essentielle de l’existence de bon nombre. Voyez-vous, les manœuvres souterraines ont déjà commencé pour le positionnement dans le prochain bureau de la CENI :

on voit certains présidents bien connus d’OSC et très intéressés, comme des sous-marins, coopter à tour de bras d’autres « petites OSC » qu’on entretient à coups de promesses ou de « petits gestes », le tout avec la bénédiction de chapelles politiques aussi bien connues.

Et avec ça vous croyez en une « indépendance » de la prochaine CENI ? Mon œil... On a vraiment du souci à se faire sur leur rôle de contre-poids au pouvoir.

L’alternance au Burkina Faso, ses exigences, sa nécessité, et les conditions pour y parvenir ?

• Je crois sincèrement que l’alternance pacifique au pouvoir est le seul moyen d’assurer un développement durable pour ce pays, dans la paix. C’est donc une exigence du futur. Je suis aussi convaincu que les premiers responsables de ce pays en sont conscients.

Mais j’ai la nette impression, et cela serait compréhensible, que certains ont des raisons de craindre pour leur avenir une fois hors du Pouvoir.

C’est à la classe politique, me semble-t-il, de trouver le compromis qui rassurerait. Mais en même temps, et au regard de la configuration actuelle de l’échiquier politique, l’alternance dans ce pays ne pourra être portée que par quelque chose de neuf, animé par des hommes neufs, qui inspirent confiance au peuple.

Les Burkinabé, parce que de plus en plus pauvres, ne croient plus en rien, pas même aux capacités de leur Pouvoir actuel à leur trouver des solutions durables ; mais ils ont aussi peur de l’inconnu.

C’est pourquoi ils sont tout simplement légitimistes. Mais on aurait tort de croire qu’ils sont tous défaitistes ou résignés.

Ainsi Fidèle a-t-il décroché avec la politique pour longtemps ?

• Vis-à-vis de l’action politique partisane oui, j’ai décidé de prendre du recul. Mais je ne serais pas honnête avec moi-même si je disais que je peux décrocher de la politique tout court après tout ce que j’ai vécu ou fait dans ce milieu.

J’ai des convictions et des idées pour mon pays qui n’ont pas changé. Et comme notre Loi fondamentale me permet de les exposer ou de les partager, on verra à chaque fois que le besoin s’en fait sentir ou que cela peut être utile.

J’ai aussi des amis avec lesquels j’ai cheminé jusqu’ici ou que j’ai entraînés dans mon aventure et qui pourraient, eux, poursuivre dans l’action politique partisane.

Moralement au moins, ces gens sont en droit d’attendre quelque chose de mes conseils ! Vous ne croyez-pas ? Et puis, qui sait... si je décidais de revenir un jour...Mais on n’en est pas là...

L’ambiance est-elle saine au sein du groupe parlementaire « Justice et Démocratie » ?

• Absolument. Vous savez, c’est un autre milieu et tout le monde y a intérêt à avoir de la hauteur lorsqu’on doit se frotter tous les jours dans les couloirs ou les travaux en commissions.

Pensez-vous qu’Hermann ait la stature d’homme d’Etat ?

• Sans doute, mais je me suis souvent demandé pourquoi il donne l’impression, si ce n’est pas qu’il le fait, de travailler à ne jamais arriver au Pouvoir.

A-t-il les chances d’être président du Faso ?

• Ce n’est pas à moi d’en décider ! Ou bien ?

Entretien réalsé par Hamidou Ouédraogo
L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 8 juin 2006 à 22:08 En réponse à : > Fidèle Hien : "...Ce que je n’ai pas pardonné à Hermann..."

    Hermann ne pourra plus jamais briguer la magistrature suprême de notre pays tellement il s’est compromis tout seul en pensées et par actions et par omissions.
    Il est regrettable que ces comportements aient compromis ses chances et notamment celles de l’alternance, garant de la démocratie. C’est son père qui risque de se retourner dans sa tombe, au grand dam des militants de l’UNDD. Moi en tous cas, je ne suis pas militant de l’UNDD. Alors, mon jugement est peut-être subjectif. Mais M. Fidèle HIEN, son ancien compagnon de fortune l’a si bien souligné et la majorité des burkinabè n’en pensent pas moins. Ange TAMPSOBA, France.

  • Le 22 juin 2006 à 00:40 En réponse à : > Fidèle Hien : "...Ce que je n’ai pas pardonné à Hermann..."

    Comme je l’ecrivais avant enfin Fidele a fini par comprendre ou plutot par prendre son courage a deux mains. Je connais Fidele depuis l’ecole primaire que nous avons frequentée et jusqu’a l’université et je connais son intelligence cependant je ne "comprenais" pas pourquoi il s’entetait. Nous avons acquis de solides formations politiques au sein de notre association scolaire l’ASFD ("enfant rebelle de l’ASL") dont j’etais le president et qu’il a dirigée apres moi et dont moi meme j’avais pris la direction a la suite de Arsene Hien (l’ex ministre). Il connait bien l’histoire au sein de l’ASL... etc. Il connait aussi le role clé que lui Fidele, Arsene et Jean Clement ont joué dans le lancement de l’ADF et de Herman. Mais je ne "comprenais" pas pourquoi il s’entetait alors que les choses etaient claires assez tot. Jean clement avait alors preferé abandonner de bonne heure la politique et Arsene avait claqué la porte de l’ADF lui cedant a lui fidele la place. Quand il parle de fidelité a Herman, il est sincere car je le connais et il y croyait malgre les decisions et manoeuvres manifestes de Herman et au risque meme de sa vie. C’est dire que c’est de guerre lasse qu’il a fini par se rendre à l’evidence crue et par jeter l’éponge car effectivement l’ADF (et ensuite l’UNDD) était dans une impasse dès le départ. Il se rappellera de Matthieu Hien et Fahiri Somda jadis membres de l’UJD ("enfant cheri de l’ASL") et aujourd’hui responsables de l’ADF RDA avec Gilbert Ouedraogo. c’est un courage politique que de se regarder en face et reconnaitre que l’on a perdu les illusions et l’utopie pour lesquelles on luttait. c’est un avantage pour soi : c’est un saut qualitatif (brusque !!) qui permet de "recentrer" la lutte. Et ce sans renier ses idées. C’est dire que je ne serai pas étonné de revoir Fidele refaire surface. Bon courage et perspicacité.
    deorébié Téonbor

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