Objectif : rencontrer les hautes autorités américaines pour échanger sur l’agriculture, la recherche, particulèrement en matière de biotechnologie, le soutien à la formation.

Outre le volet de l’agriculture, le ministre Diallo a eu des rencontres avec la Banque mondiale pour parler des avancées du Burkina en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, et aussi de l’assistance au secteur privé dans le domaine sylvo-pastoral, ainsi que de l’extension du PNGT

Selon le ministre Salif Diallo , les objectifs visés à travers cette mission ont été atteints. Des contacts ont été établis entre les différentes parties concernées et les résultats de la mission sont très satisfaisants, parce qu’ils sont au-delà de l’espoir. Il livre ici les points essentiels de son séjour .

Ministre Salif Diallo : Avec le ministère américain de l’Agriculture, nous avons adopté de grands principes de coopération avec le Burkina, dans ce cadre donc des engagements fermes ont été pris par mon homologue américain , pour soutenir l’agriculture par le renforcement d’abord des capacités, l’octroi des moyens conséquents à notre pays pour renforcer l’agriculture, et la formation des cadres dans tous les domaines touchant l’agriculture et la recherche.

Cette mission auprès du gouvenenent américain s’est traduite également par la décison prise par les Etats-Unis de soutenir bientôt l’économie du Burkina Faso dans le cadre du Millenum Challenge Account (MCA ), nous avons eu une rencontre avec la direction du MCA , et à ce niveau aussi des promesses fermes ont été faites pour que notre pays accélère sa croissance.

Question : Quel espoir fondez-vous sur la biotechnologie dans le cadre du développement du secteur agricole dans notre pays ?

Ministre Salif Diallo : Sur ce point précis, les résultats que nous avons obtenus, sont de deux ordres : avec la Banque mondiale, nous avons obtenu 24 millions de dollars pour la création du Centre régional de bio-sécurité à Ouagadougou, et ce centre sera complété par un autre financement par les Etats-Unis pour créer les bases du renforcement et de la recherche de la biotechnologie au Burkina, et qui pourra servir également aux autres pays de la sous-région.

Par ailleurs, le gouvernement américain a promis un appui au programme de soutien à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Dans l’ensemble sur le plan de la biotechnologie, les Etats-Unis ont salué la rigueur et l’effort accomplis par notre pays dans notre démarche pour aller vers la biotechnologie, et ils saluent le courage et la vision clairvoyante du président Blaise Compaoré dans cette lutte contre la pauvreté au Burkina.

Question : Quelles solutions envisagez-vous face aux multiples problèmes du coton ?

Ministre Salif Diallo : Sur le coton, nous avons vraiment apprécié l’attitude américaine parce que les Etats-Unis ont promis fermement de soutenir le fonds de lissage que nous essayons de mettre en place. Une réunion aura lieu à Ouagadougou le 20 juin 2006 avec les autres pays de la sous-région, et plusieurs autres partenaires financiers. L’objet de cette rencontre est de voir concrètement comment éviter l’effondrement des filières à l’heure actuelle en attendant que les négociations aboutissent au plan multilatéral, l’objectif donc, c’est de voir les mécanismes précis, et les moyens à mettre en oeuvre pour renforcer les filières cotonnières africaines, donc là-dessus, les Etats-Unis assurent leur rôle de leadership, et nous pensons qu’à cette rencontre, quelque chose de très positif en sortira pour le renforcement de la filière cotonnière au Burkina.

Question : Vous avez eu également des échanges avec la Banque mondiale.Quels sont les sujets abordés à ce niveau ?

Ministre Salif Diallo : Avec la Banque mondiale, nous avons eu des séances de travail très réconfortantes , car nous sommes venus avec quelques préoccupations, la première était de voir l’extension du PNGT. Vous savez que le PNGT2 prend fin en 2007 et nous avons négocié avec la Banque mondiale pour la troisième phase , cela est un acquis aujourdh’hui. Cette troisième phase devra couvrir l’ensemble du territoire national , et à l’heure de la décentralisation, cela est une bonne nouvelle car l’ensemble des communes rurales du Burkina Faso, auront un minimun de fonds pour oeuvrer à faire reculer la pauvreté dans nos villages et dans nos communes rurales. La Banque mondiale et le Burkina ont convenu que cette troisième phase du PNGT devrait associer d’autres bailleurs de fonds, tels que la BAD, le FIDA, avec lesquels nous allons avoir des entretiens et des propositions concrètes.

L’autre dossier qui a fait l’objet d’échange au niveau de la Banque mondiale concerne l’hydroélectricité, sur ce point, la Banque a un guichet dit de Catalytic fund, et nous sommes en train d’envisager avec cette institution la possibilité d’avoir un grand barrage hydroélectrique dans le Sud-Ouest, et bientôt une mission de la Banque mondiale viendra au Burkina pour envisager la création de ce grand ouvrage. L’autre grand sujet abordé avec l’institution financière internationale, concerne la question foncière. Comme vous le savez, nous avons entrepris de mettre en place une politique foncière, il s’agit d’une nouvelle loi foncière rurale qui va créer et bouleverser les habitudes de production, bouleverser les modes d’intervention et faire du sol un élément actif dans l’économie nationale. Ce programme est très vaste et a beaucoup de façettes qu’il faut bien gérées au départ, et nous avons sollicité le soutien de la Banque mondiale qui a promis fermement, de nous appuyer.

Enfin nous avons évoqué avec la banque également la création d’une université polytechnique d’excellence : <> à Ouagadougou, c’est une université qui entre dans le cadre de l’initiative Nelson Mandela et de l’Institut de la Banque mondiale. Le 16 juin 2006, nous procéderons au lancement des travaux de la construction de cette école, pôle d’excellence en Afrique, et nous sommes en train d’obtenir l’appui massif de la Banque mondiale sur cette question.

Entretien réalisé par H. Barry
Ambassade du Burkina à Washington