Idrissa David FOFANA à l’état civil, dit être en arrivé là parce qu’il a une mission à accomplir. Son premier rêve était d’éditer une œuvre sur les génies, les surdoués du continent. X-ciel prépare actuellement son album, « Africanians » à cheval entre Bamako et Ouaga, album qui arrive lentement mais sûrement.

Il était 19 h lorsque nous avons enfin eu l’occasion d’empoigner ce vibrant et digne représentant de nos couleurs dans la sous-région alors qu’il s’apprêtait pour Bamako, ville dans laquelle il est aussi fréquent dans le cadre de la réalisation de son album « Africanians », son premier album de sa carrière. Album de douze (12) titres au total, c’est dans le souci de réaliser une de belle facture que X-ciel décide d’enregistrer une partie dans le studio du célèbre Ticken Jah FAKOLY.

Pour élargir son champ musical, il décide de travailler sous la direction de trois arrangeurs au style différent : Zackaria MAMBOUE, SMOCKEY (son idole) du studio Abazon, Manjul un Réunionnais dont la spécialité est le roots également arrangeur de Amadou BAKAYOKO pour ceux qui connaissent le couple aveugle, célèbre du monde musical Amadou et Mariam. X-ciel reconnaît être très sélectif et le met sous le signe de la réussite de son opération, car pour lui elle dépend des moyens que nous y apportons...

Africanians ou la révolution des consciences

Il s’est toujours battu pour que le monde ne le change pas mais qu’il puisse changer le monde par son message à travers la révolution des consciences. C’est sous ce nouveau concept que se veut le titre de son album. « ...L’Afrique est à genoux, voire couchée... » Non content des gérants parce que nos soi-disant gouvernants ne nous gouvernent pas mais nous gèrent tout en étant cautionnés par les néo colons qui ont mis un système en place qui vise à nous endormir. Il est grand temps que nous résolvions nous-mêmes nos problèmes.

Dans « Libérez l’Afrique » titre dans lequel il incite la jeunesse à ouvrir l’œil et le bon avant le déluge, elle qui n’a plus de repère pense trouver le salut quelque part en Europe. X-ciel a envie de lui dire que c’est une politique vitrifiée du revers de la médaille. A travers son titre « On est optimiste » qui passe sur nos chaînes télé il tire la sonnette d’alarme. La place est au travail maintenant. Certes le chômage mine nos sociétés mais là n’est pas la raison. L’avenir c’est l’Afrique. Notre jeunesse est pleine d’énergie, elle n’a besoin que des actions positives afin de croire en elle-même.

X-ciel veut à travers « Africanians » penser à l’unité de l’Afrique, une Afrique de paix où l’amour serait la principale source d’énergie afin que nos générations futures connaissent un lendemain meilleur.

« Africanians » n’émet pas que des critiques mais propose également des solutions à travers des titres comme « Sagesse au pouvoir » où la fin de nos problèmes se traduit par la sagesse de nos dirigeants. Un titre rend un vibrant hommage à la femme africaine. « Farafina mousow » à travers lequel il relate les mérites de nos braves mamans ainsi que leur bravoure. Pour un changement radical de mentalité, X-ciel préconise l’éradication de l’ignorance, cela constitue un frein à notre développement.

Un style naturel

La boule toujours à zéro comme Manu DIBANGO, X-ciel est rasta à sa manière. Alpha BLONDY ne l’avait-il pas signifié dans une de ses chansons en disant « c’est pas en portant les dreads qu’on est rasta... ». Il a parcouru pas mal de villes africaines notamment Accra, Niamey et bien sûr Bamako afin de s’enrichir artistiquement, ce qui lui a permis de rencontrer pas mal de personnes dont le célèbre reggaemaker Jimmy Cliff avec lequel Bob MARLEY fit école.
Très physique sur scène, ses spectacles sont jalonnés de percussion en plus de sa voix rocambolesque.

A l’écouter, ce style ne l’empêche pas de véhiculer son message, lui qui se bat pour que le monde ne le change pas.
X-ciel a tout le talent qui peut le propulser si nous lui accordons un écho favorable. La patience, le principal mode de réussite de ses projets l’emmène à creuser davantage au plus profond de lui afin de faire valoir son talent. Le peuple burkinabè en a grand besoin car si chez le voisin cela a été possible il en serait de même ici, vu que la jeunesse africaine n’a plus de repère, elle qui ne jure que par « Bengué »

Par D. Vy

L’Opinion