Le dimanche 21 mai, tous les élus y compris ceux des départements dans la matinée, ont eu dans la soirée une réunion avec la section provinciale du Houet.
A l’issue de ces rencontres L’opinion s’est entretenu avec Thomas SANOU le commissaire politique régional du CDP des Hauts-Bassins.

Qu’est-ce qui soutend toutes ces concertations que le CDP a entamées depuis le jeudi dernier avec ses élus ?

Thomas SANOU (TS) : Ces concertations avaient pour but essentiel de nous préparer pour l’installation des conseillers municipaux autant au niveau des communes rurales qu’au niveau des communes urbaines ; partout où le parti a gagné les élections. Nous avons donc réuni nos militants pour les instruire des instructions du parti et procéder ensuite à des concertations en notre sein pour préparer les candidats aux futurs postes qui seront mis en compétition après la publication des résultats.

A Bobo-Dioulasso on avait laissé une idée se répandre selon laquelle il y aurait des relents ethnicistes. Est-ce que lors de ces consultations vous avez tenu compte de cela ?

TS : Au CDP on essaye d’occulter toujours tous les actes et les oiseaux de mauvaises augures qui font toujours des pronostics pessimistes. Vous serez agréablement surpris par la composition des différents conseils municipaux où il y a eu un savant dosage de toutes les ethnies qui existent à Bobo-Dioulasso. A ce niveau nous n’avons aucun problème. La meilleure formule serait de vous laisser constater vous-même.

Croyez-vous que tous les conseillers CDP vont s’aligner derrière vos choix, quand on s’en tient à certains mécontents de l’arrondissement de Konsa qui exigeaient le choix de Bakaye SANOU au détriment de Karim BARRO ?

TS : Ça c’est une autre question. Je pense que dans tous les partis politiques on peut avoir des confrontations de ce genre. Mais nous avons largement le temps encore de gérer cette situation de manière à ce que nous partons en rang groupé au niveau de ces élections. Ce qui s’est passé le samedi dernier n’était que des réactions spontanées. Vous avez dû constater ce dimanche matin que la température a déjà baissé. La situation je vous le rappelle est sous contrôle et nous la gérons. Il n’y a pas de feu à la maison.

Il y a aussi les femmes qui se plaignent qu’elles n’ont pas eu la moindre mairie. Elles qui participent pourtant massivement aux élections.

TS : Ce sont là des questions assez délicates, compliquées. Nous sommes obligés de tenir compte de pas mal de facteurs pour la désignation des candidats aux différents postes. Le CDP a préconisé une certaine forme d’approche genre à savoir qu’il y a au moins 25% de femmes dans tous les conseils municipaux. Cela a été respecté et nous avons instruction de faire valoir cela au niveau des différents conseils d’une manière générale. Dégager la candidature des femmes au niveau des mairies, nous l’avions souhaité, je vous l’avoue en tant que commissaire politique régional.

Mais le débat interne est parfois difficile et on est obligé de tenir compte de certains paramètres. Nous allons à une élection et parfois quand il y a la sérénité nous pouvons facilement gérer certaines situations et faire donc une certaine forme d’approche.

Mais à partir du moment que nous allons à une élection, il va s’en dire, pas que les femmes ne sont pas aussi combattantes, mais seulement il faut qu’on tienne compte de la sensibilité de toutes les communautés qui vivent à Bobo. Il y a aussi les problèmes sociologiques qu’il faut intégrer. Ce n’est que partie remise, je pense que dans très peu de temps, vous allez voir une femme à la tête d’une mairie d’arrondissement de Bobo.

La commune de Bobo qui était momentanément passée du côté de l’ADF/RDA, s’apprête à revenir au CDP, est ce que vous ne craignez pas qu’il y ait une passation difficile comme on l’a vu en 2001 ?

TS : Il n’en sera rien. Nous avons suffisamment fait notre démonstration de force. Nous avons fait suffisamment la preuve de notre sérénité à maîtriser des situations. Il n’ y a pas le feu, le plus difficile est derrière nous. Je pense que ces pronostics alarmistes ont très peu de chance de se réaliser.

Maintenant que la victoire du CDP est acquise, est ce que vous allez tendre la main à vos anciens camarades qui sont aujourd’hui à l’ADF/RDA pour composer avec eux ?

TS : Je n’en sais rien. C’est une question qui concerne le parti. Tout ce qui concerne les alliances entre partis est généralement décidé au niveau de la direction nationale du parti ; je ne saurais vous en dire plus. Mais sachez qu’il y a des partis de la mouvance qui sont regroupés au sein de l’AMP et il y a ceux de l’opposition. L’opportunité d’alliance relève de la direction du parti.

Qu’est ce que vous pouvez ajouter ?

TS : Je vous remercie de cette opportunité que vous m’offrez pour faire le point sur les différentes concertations que nous avons engagées au niveau de nos militants. Nous sommes transparents dans ce que nous faisons. Nous n’avons rien à cacher. Je crois que ce qui vient de se passer démontre encore notre preuve de maturité.

En moins de deux heures de temps, pour une grande commune comme Bobo-Dioulasso, nous avons réussi à évacuer les situations. Les débats se sont déroulés dans la parfaite sérénité. Ce qui prouve la maturité des camarades.
Les oiseaux de mauvais augures devront encore attendre parce que plus le CDP avance, plus ses militants donnent la preuve de leur maturité politique et de leur savoir-faire. Je demande aux camarades de rester mobilisés et d’être prêts à poser l’acte final qui consistera à mettre en place les différents conseils municipaux.

Dire que la mairie a passé momentanément entre les mains de l’ADF/RDA n’est pas juste puisque cela ne procède pas d’une élection. Il s’agit d’un individu qui était parti avec les prérogatives qu’il avait. Maintenant nous allons ramener les choses à leur juste proportion. Ce n’est qu’une épisode derrière nous en ce moment. Je demande aux camarades de rester soudés. L’honneur du parti a été sauvé et le défi a été relevé. Je dis bravo et félicitations à tous les militants.

Entretien réalisé à Bobo-Dioulasso par Drissa KONE

L’Opinion