Au cours d’une réunion tenue le 18 mai dernier, le président de la Coalition des forces démocratiques, Amadou Diemdioda Dicko, a mis les pendules à l’heure. L’accord signé avec des partis de l’opposition pour gérer certaines communes de la région au détriment du CDP, dont Dori, est caduc. Le compte rendu de la réunion est très éloquent sur cette question : « L’occasion a été donnée au camarade président de la CFD de préciser que le protocole établi au Sahel par son parti n’était qu’une affaire locale occasionnée par la fièvre postélectorale et animée par des écarts de langage ».

Le document précise qu’à Dori, aucun parti n’a obtenu la majorité absolue, d’où la course effrénée pour les alliances. Le président de la CFD, qui n’avait pas signé lui-même le fameux protocole d’accord, indique qu’il « n’engage en rien la direction du parti qui souscrit entièrement aux engagements signés avec l’AMP ».

Il faut dire que lors d’une séance de concertation de l’AMP le 16 mai dernier, Roch Marc Christian Kaboré, président de l’AMP, a rappelé les directives que le CDP a prises pour la mise en place des bureaux des conseils municipaux. Ces instructions interdisent toute alliance avec l’opposition. Il entend que ces dispositions prévalent aussi au sein de toute la mouvance présidentielle.

Au total, 4 principales conclusions ont été tirées par la CFD à l’issue de sa réunion du 18 mai dernier : la remise en cause du protocole signé à Dori avec les partis d’opposition ; le respect des recommandations de l’AMP ; la disponibilité à consolider l’AMP tant au niveau régional que national ; le souhait que "le CDP assume pleinement ses responsabilités en veillant au strict respect des termes de l’engagement de l’AMP, surtout au Sahel où les partis de la mouvance présidentielle souffrent d’un déficit chronique de communication ».

La CFD, de 16 conseillers municipaux en 2000, est passée à 252 conseillers à l’issue du scrutin du 23 avril dernier. Le parti est donc devenu, par la force de son implantation, un partenaire incontournable pour ses partenaires de l’AMP et particulièrement du CDP .Arrivée en 3e position à Dori avec 25 sièges, elle ne devait pas arbitrer le duel entre le CDP (85 sièges) et le PDS (42 sièges). C’est ce qu’elle a fait en se rangeant du côté du parti majoritaire.

Par Mahorou KANAZOE

Le Pays