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UNDD : On ne peut courir en se grattant les fesses

Publié le mardi 23 mai 2006 à 06h13min

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Hermann Yaméogo, président de l’UNDD

Pour trouver des prétextes à sa cuisante défaite lors du scrutin du 23 avril, le parti de maître Hermann Yaméogo a rencontré ses militants le samedi 13 mai dernier au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) pour faire le bilan du scrutin. Des témoignages sans preuves d’actes de fraudes et des révélations sans fondement on été faites, frisant parfois le ridicule.

Les municipales du 23 avril ont permis, dans l’opposition de redessiner et de redistribuer de nouvelles cartes politiques. Ceux qui se vantaient de leur poids politique sous prétexte qu’ils sont suffisamment implantés à travers le pays après le CDP devront revoir leur copie.

Certains leaders de l’opposition ont comme un mal incurable, celui d’arpenter plus souvent les couloirs feutrés des chancelleries que d’être à l’écoute des aspirations réelles des populations.

L’UNDD ne voit pas le morceau de bois qui se trouve dans son œil, mais plutôt cherche des poux sur une tête rasée. Avant et après la présidentielle on n’a pas remarqué la présence du parti sur le terrain. Le refus de son président d’aller en campagne pour la présidentielle et son absence très remarquée sur la scène politique nationale sont, entre autres des raisons qui n’ont pas motivé son propre électorat même si celui-ci est à présent réduit à sa portion congrue.

Au Burkina tout le monde se connaît. On sait qui peut faire quoi, qui est capable de quoi. L’échec au scrutin du 23 avril de l’UNDD doit être recherché en son sein. On ne peut crier aux fraudes alors qu’on n’a pas surveillé le scrutin.

Lorsqu’on ne fait pas confiance à ses propres militants, on ne peut pas les mandater à tous les bureaux de vote, cependant, on réclame à cor et à cris des observateurs internationaux. Sur bien de questions de politique intérieure combien d’entre eux écoutent davantage ce qui se dit dans les salons feutrés que dans la rue ?

C’est connu au Burkina, bien de politiciens comptent davantage parvenir aux affaires par la courte échelle (Abidjan-Washington) que par la mobilisation des électeurs autour de leur personnalité et leur programme politique et des intérêts des populations.

Combien de fois a-t-on vu Hermann parcourant les villes et les villages du Burkina à la recherche d’électeurs pour son parti ? Sauf erreur de notre part, aucun cas n’a été signalé à ce jour. C’est dans ce contexte qu’on jette la pierre à la CENI et qu’on crie à la fraude sans preuve.

Notre démocratie, même si beaucoup d’efforts ont été faits n’est pas parfaite, nous le reconnaissons. De là à vouloir peindre tout en noir, relève de l’exagération à des fins inavouées. La non-performance de l’UNDD se trouve en son sein et ils le savent.

Kibsa KARIM


Rencontre de l’UNDD au CBC autour des élections du 23 avril 2006 : Propos de Me Hermann Yaméogo, président de l’UNDD

Merci d’être aujourd’hui avec nous à ce rendez-vous d’échanges que nous organisons autour de trois axes. Le premier sera consacré aux témoignages, révélations et autres preuves qui fonderont nos critiques sur le scrutin ; des critiques qui sont même partagées par des partis de la mouvance présidentielle qui ont fait l’amère expérience que la lutte pour le partage du "gâteau" peut faire un peu oublier les serments passés.

Mais fait inhabituel, il y a eu aussi en renfort, le compte-rendu critique de ces structures d’observation électorale qui ont quelque peu édifié en tranchant avec la langue de bois coutumière. C’est le cas de l’Organisation indépendante des élections (OIE). Mais la "totale" permettez-moi l’expression, vous l’aurez avec le rapport de la CENI sur les résultats provisoires qui a montré à quel point ces élections étaient catastrophiques.

La seconde partie de nos échanges aura trait aux conséquences à tirer de ces atteintes au processus électoral qui révèlent le point de rupture que nous avons atteint au plan institutionnel et politique.

La gravité des atteintes au suffrage, leur extension sur l’ensemble du territoire national, leur récurrence et surtout leur aggravation à chaque scrutin, posent en effet le problème de fond de l’avenir de notre démocratie. Vous comprendrez pourquoi dès le lendemain des élections, nous en appelions à la remise à plat de tout le processus démocratique à travers un dialogue inter-burkinabé.

Tout le monde sait maintenant que si rien n’est fait, c’en sera terminé au Burkina Faso du peu qui reste du pluralisme et de l’opposition vraie, donc de la démocratie. Et l’UNDD, vous vous en doutez, n’entend pas se plier à cette funeste fatalité ni aller à l’abattoir.

Nous nous attacherons enfin, dans une troisième partie, à montrer la liaison profonde qui existe entre les tensions politiques et socio-économiques qui menacent la cohésion nationale. Dans un cas comme dans l’autre, il y a le refus du pouvoir de considérer les demandes politiques et sociales et sa détermination à poursuivre contre vents et marées, sa marche vers la construction de sa démocratie unanimitaire.

Pour le parti, la seule issue pour faire échec à cette ambition, c’est une union nationale de salut public contre le hold-up du pays. Ce n’est pas un calcul conjoncturel ou opportuniste mais un impératif dicté par l’intérêt national et par le fait que l’UNDD a un projet de société, donc une proposition globale de gouvernance qui n’est pas indifférente aux considérations sociales qui préoccupent les syndicats.

Au demeurant, on reconnaîtra ici que nul ne peut rester silencieux quand le prix du carburant augmente ainsi, entraînant le renchérissement de tous les autres prix, alors que les salaires stagnent dans le mépris royal du pouvoir ; cela en effet nous touche tous, que l’on soit militants de partis politiques, de syndicats ou non. Le carton rouge à la vie chère, pour reprendre un slogan du CODECO, est donc notre affaire à tous.

Nous sommes pour notre part déterminés à continuer dans nos dénonciations mais aussi à agir en privilégiant l’intérêt général. C’est pour cela que nous exhortons dès à présent nos militants comme nous l’avons fait naguère vis-à-vis du MBDHP, à se syndiquer chacun dans sa catégorie pour avoir les protections minimales que requièrent les mots d’ordre à venir.

Chers invités, camarades militantes et militants, au nom du Bureau Exécutif National, je vous remercie encore une fois de votre présence à cette rencontre que nous ouvrons sans plus tarder.

L’Hebdo

P.-S.

Lire aussi :
Municipales 2006

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