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Moustapha Sarr, président sortant de l’AP-PME : « A contexte particulier, structure particulière »

Publié le vendredi 19 mai 2006 à 07h39min

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Moustapha Sarr

Après quinze années à la tête de l’Association professionnelle des petites et moyennes entreprises (AP-PME), M. Moustapha Sarr va passer le témoin le samedi 20 mai 2006. Dans cet entretien, M. Sarr fait un bref bilan de son mandat et justifie la mutation de l’association en fédération.

Sidwaya (S). : L’Association professionnelle des petites et moyennes entreprises a quinze ans cette année, rappelez-nous les grandes lignes qui ont prévalu à la création de cette association.

Moussa Sarr (M.S) : L’Association professionnelle des petites et moyennes entreprises regroupe des jeunes commerçants qui, à un certain moment, ont eu pour vocation d’être des commerçants, mais n’avaient jamais pu mettre en place une structure adéquate. Cependant nous nous retrouvions régulièrement et échangions sur nos problèmes, et c’est de là qu’est venue l’idée de nous regrouper en association. Nous avons soumis notre démarche à la Chambre de commerce et au patronat, qui ont tous les deux loué l’initiative et nous ont encouragés à la concrétiser. C’est ainsi qu’en 1989, nous avons créé l’association et ce n’est qu’en 1991 que nous avons reçu le récépissé de reconnaissance. Voilà comment est née l’Association professionnelle des petites et moyennes entreprises.

S. : Quel a été le premier objectif de cette association ?

(M.S). : Le premier objectif est d’abord de pouvoir nous regrouper et ensuite voir comment nous pouvons développer des activités internes entre nous, car nous avons au sein de l’association plusieurs métiers : le bâtiment, le commerce général, les puits et forages, les matériaux de construction, la construction, la peinture...

Et, comme les métiers étaient divers, nous ne pouvions pas donner à l’Association un nom précis d’où l’appelation Association professionnelle des petites et moyennes entreprises. Dans notre esprit de départ c’était la petite entreprise allant du commerçant qui a son petit commerce jusqu’à l’entreprise établie. Lorsque l’association a été reconnue en 1991, elle a répondu à une attente des commerçants qui avaient besoin d’un cadre pour partager leurs soucis, notamment les difficultés liées à l’environnement économique à savoir la fiscalité, la douane, l’administration,...Et vite nous sommes devenus une interface avec l’Etat.

C’est ainsi que nous avons pris part à la table ronde des bailleurs de fonds aux concertations gouvernement-secteur privé ; secteur privé-gouvernement-syndicats. Nous avons également participé à d’autres rencontres comme celles de la deuxième Chambre, du Conseil économique et social, du patronat et aussi de la Chambre de commerce. C’est alors sous l’impulsion de notre association d’autres sont nées.

S. : Vous avez passé quinze (15) ans à la tête de cette structure. Quelles ont été les grands chantiers de votre mandat.

M.S. : Nous avons été acteur de la réorganisation de la Chambre de commerce, de la dynamisation du patronat, du Conseil économique et social, de la deuxième Chambre. Nous avons également lancé la mutuelle pour les petits commerçants que nous avons appelée Djigui ou espoir qui n’a malheureusement pas pu voir le jour pour diverses raisons. Nous avons aussi revalorisé le secteur informel et c’est ainsi que sont revenues les taxes sur ce secteur. Nous avons enfin contribuer à la mise sur pieds du Projet d’appui aux micro-entreprises, qui est une réponse du gouvernement à nos doléances.

S. : L’association tiendra le samedi 20 mai 2006 son assemblée générale au cours de laquelle, elle sera transformée en fédération. Quelles sont les raisons de cette mutation ?

M.S. : Aujourd’hui nous constatons que l’environnement économique a évolué, et l’association est vieille de quinze ans, qu’est-ce qu’il faut faire, il faut nous réadapter au contexte, d’où l’évolution de l’association en fédération. Cela s’explique par le fait que le cercle de l’association s’est agrandi avec l’adhésion de nouveaux membres. Nous avons plusieurs associations : les maraîchers, les artisans, les groupements villageois qui nous ont rejoints. C’est ainsi que l’idée est venue à la structure de faire un sang neuf et de s’adapter à son milieu. Cela fait quinze ans que je suis à la tête de l’association, ce n’est pas mauvais ; mais je pense qu’il faut une nouvelle équipe. Cependant tous ceux qui ont animé l’AP-PME (qu’ils soient réélus ou non) seront toujours aux côtés de la nouvelle équipe pour dynamiser la nouvelle structure. Pour paraphraser un adage je dirai : « à contexte particulier, structure particulière »

Aujourd’hui les fruits de notre réflexion nous ont amenés vers une Fédération professionnelle des petites et moyennes entreprises (FP-PME) car nous avons compris que tout ce qui est statique dans un monde qui évolue perd ses forces. C’est pourquoi nous lançons un appel à tous les opérateurs économiques, y compris les responsables de presse à nous rejoindre dans cette fédération. L’organe de presse est une structure commerciale bien qu’il ait un caractère social, il a aussi des objectifs commerciaux à atteindre. Il est aussi victime de certaines contraintes de l’environnement économique. Il faut que nous nous mettions ensemble pour travailler à redymensionner cette association qui a un rayonnement national. Nous voulons faire en sorte qu’elle garde ses lettres de noblesse. C’est pourquoi nous voulons l’ériger en fédération afin qu’elle embrasse mieux ses nouvelles obligations.

Propos recueillis par A. Verlaine KABORE

Sidwaya

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