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Municipales 2006 : “Si j’étais maire sortant...”

Publié le vendredi 19 mai 2006 à 07h55min

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Le Conseil constitutionnel, on le sait bien, va bientôt valider les élections du 23 avril 2006. D’ailleurs, rien ne surprendra, car au delà de quelques plaintes sur les insuffisances du fichier électoral entendues ça et là, ainsi que certaines rumeurs portant sur des tentatives de fraudes dans un certain nombre de localités, tout le monde est prêt à admettre que dans l’ensemble, le scrutin s’est bien déroulé.

Cependant, tout n’est pas joué pour les heureux élus, surtout pour la plupart des maires sortants, réélus dans leurs arrondissements respectifs et qui on le sait aussi rêvent tous de se voir reconduits à la tête des Conseils municipaux qu’ils viennent de diriger pendant environ six ans maintenant. Seulement, ils doivent certainement être tracassés à l’idée de « que va-t-il se passer, si je ne suis pas reconduit à la tête de la mairie de mon arrondissement ».

Cela doit, on peut l’imaginer, constituer une vraie angoisse pour ses « heureux-malheureux », car, en dehors de Simon Compaoré dont la transparence dans la gestion, le courage dans l’entreprise, l’intégrité et la détermination à construire la ville de Ouagadougou, est, qu’on le veuille ou non, positivement critiqué par beaucoup, il n’en est pas de même pour les autres maires qui, malgré des bilans quelque peu « positifs » sur leur gestion des lotissements restent fortement contestés pour la gestion des hommes composant les Conseils municipaux qu’ils ont dirigés de même que l’embourgeoisement subite et visible de certains d’entre eux.

En réalité, même si une certaine presse, pense déjà qu’à l’arrondissement de Bogodogo ou ailleurs, le maire sortant sera reconduit sans difficulté, c’est ignorer que rien n’est décidé d’avance et que dans tous les arrondissements, le dernier mot revient aux conseillers nouvellement élus. C’est eux qui devront décider de sanctionner positivement ou non la gestion de tel ou tel maire en le votant ou non a la tête de la mairie, surtout que les choses changent positivement au CDP. En effet, il ressort que le parti majoritaire ne va pas imposer à ses élus un candidat à la tête des mairies qu’ils sont appelés à administrer.

Ainsi, tout élu CDP peut être candidat et se faire voter s’il a la confiance des autres conseillers. Dès lors, ce n’est plus des rumeurs telles que « j’ai le soutien de Simon Compaoré », qui peuvent faire reconduire une maire par exemple. C’est plutôt par son passé à la tête de l’arrondissement et par la volonté des conseillers qu’on peut être réélu maire.

Même si par ailleurs, à Ouagadougou la rumeur dit d’un certain maire en fin de mandat qu’il distribue cinq parcelles par conseiller pour corrompre leur voix au moment de l’installation du bureau du Conseil municipal, si de telles pratiques étaient réelles, il convient d’y mettre vite un terme, car, il n’y a pas de doute qu’à Ouagadougou tout finit par se savoir et le mensonge a beau longtemps courir, la vérité, un jour, le rattrapera.

Si j’étais maire sortant, je me garderais de toute manœuvre de corruption ou de fausses promesses. Je brandirais seulement sans aucune crainte mon bilan de six ans de gestion et laisserais les conseillers apprécier et décider ou non de me renouveler leur confiance pour un autre mandat.

Sak-Sida TAPSOBA

Sidwaya

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