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Bobo Dioulasso : D’où viendra le nouveau locataire de l’Hôtel de ville ?

Publié le mercredi 17 mai 2006 à 08h01min

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155 conseillers municipaux issus d’une dizaine de partis politiques ont été élus dans la commune de Bobo Dioulasso et ses villages rattachés, à l’issue des élections municipales du 23 avril 2006.

Ils seront incessamment convoqués aux urnes, à leur tour, pour élire les maires d’arrondissement ainsi que le maire central de la Commune de Bobo Dioulasso. Il est, pour l’instant, difficile de parier sur les noms de ceux qui vont se charger de la gestion de la cité de Guimbi Ouattara, pour les 5 ans à venir.

Les élections municipales à Bobo Dioulasso se sont déroulées dans une sérénité relative et ont permis l’élection de 84 conseillers municipaux pour la commune et 71 pour l’ensemble des 35 villages qui s’y rattachent. Plus de peur que de mal, est-on tenté de dire, si l’on considère les crocs-en-jambe et autres controverses qui ont caractérisé la période préélectorale ; toute chose qui a été, pour les uns et les autres, une légitime raison de rester sur le qui-vive. Mais tout ça, heureusement, n’est que mauvais souvenir.

Dans quelques semaines donc, les conseillers municipaux iront aux urnes pour élire, on ne sait encore qui, aux commandes des différentes mairies de Bobo. En rappel, l’ADF/RDA dont on vendait cher la peau pour ces consultations électorales à Bobo Dioulasso (avec l’arrivée du clan du maire sortant, Célestin Koussoubé), a été finalement engloutie par le CDP du député Salia Sanou : 57 conseillers pour le parti au pouvoir, contre 19 pour l’ADF/RDA, et 8 autres pour l’ensemble des autres partis ayant pris part aux élections dans la commune de Bobo Dioulasso.

Toutefois, aussi infimes qu’elles paraissent sur un plan purement mathématique, les chances du parti de l’Eléphant de prendre en charge la gestion des affaires municipales dans la deuxième commune du Burkina sont encore réelles. Du moins pour ceux-là qui s’accordent à reconnaître que Célestin B. Koussoubé est un véritable renard de surface, capable de taper fort là où on l’attend le moins.

D’aucuns spéculent aussi sur d’éventuelles divisions au sein du CDP au cas où le consensus ne se ferait pas autour d’une candidature unique du parti à la mairie centrale, comme ce fut le cas en 2000-2001. Dans cette hypothèse, le maire sortant pourrait se frotter les mains, soit parce qu’il y a eu émiettement des voix au CDP ou parce que certains conseillers CDP auront voté pour l’ADF/RDA, simplement parce qu’ils n’auraient pas aimé la tête du candidat que le parti majoritaire viendrait à proposer.

Salia Sanou ou Balamine Ouattara ?

Mais au sein du tout-puissant CDP, on n’imagine pas un seul instant, la gestion d’une commune aussi grande et aussi stratégique comme Bobo, entre les mains d’un quelconque parti de l’opposition. Il ne faut donc pas se leurrer. Toutes les machines sont conséquemment en branle pour que Bobo soit CDP.

Si le Bobolais lambda est persuadé, à plus de 80%, que la succession de Célestin Koussoubé va être l’affaire du CDP, il n’en demeure pas moins vrai qu’il est hésitant sur qui va occuper l’hôtel de ville de Sya. Idem pour l’occupation des postes de maire dans les 3 arrondissements de la commune.

Dans le lot des présumés prétendants CDP à la magistrature suprême de la deuxième commune du pays des Hommes intègres, deux noms sont cités de façon concomitante et récurrente : le député Salia Sanou, secrétaire général provincial du CDP dans le Houet, et le magistrat Balamine Ouattara, actuel directeur général du Bureau burkinabè des droits d’auteurs (BBDA). Le premier, natif authentique de la région, s’est battu bec et ongles pour assurer la victoire à son parti, tant pour l’élection présidentielle que pour les municipales dernières.

Ce serait donc une juste récompense que la direction du CDP lui ferait si elle venait à le proposer candidat unique du parti pour le fauteuil de maire central. D’ailleurs, à ce qu’on dit, ce serait l’aboutissement heureux d’une ambition longtemps entretenue par ce politicien aguerri, qui gagnerait, dans ce cas, à s’attacher les services de techniciens chevronnés en matière de gestion communale.

Le second, lui aussi natif de Bobo, n’est aucunement étranger aux réalités de « sa » ville. Il avait fait une première tentative en 2000 pour s’adjuger ce poste tant convoité ; laquelle tentative s’était révélée stérile. On reconnaît aussi à Balamine Ouattara, puisque c’est de lui qu’il s’agit, les capacités intellectuelles nécessaires à la gestion d’une commune comme Bobo Dioulasso.

En définitive, c’est le mystère qui entoure la candidature du CDP aux commandes de la commune de Sya. Aux dires de son secrétaire général provincial du Houet, le parti majoritaire n’a pas encore fait son choix. Toutefois, « le consensus sera de mise. Nous allons nous entendre sur des candidatures uniques pour chacun des postes de maire à pourvoir », a précisé le député Salia Sanou.

Par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays

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