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Assemblées annuelles 2006 de la BAD : Le pétrole s’invite aux débats

Publié le mercredi 17 mai 2006 à 07h51min

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Dans le cadre des séminaires de haut niveau organisés par la Banque africaine de développement, la problématique du pétrole a été débattue lundi 15 mai 2006 au Centre des conférences. Il s’est surtout agi de traiter de l’impact de la flambée des prix du pétrole sur les économies africaines.

En fait de séminaire, la question de l’impact de la flambée des prix du pétrole sur les économies africaines a fait l’objet d’un panel présidé par le ministre des Finances et de la Planification nationale de la Zambie, M. Ngandu Peter Magande.

Il avait à ses côtés trois orateurs : M. Geerd Wurthmann, conseiller au ministère de la Coopération économique et du développement de la République fédérale d’Allemagne, le Pr William Lyakurwa, directeur exécutif du consortium africain de recherche au Kenya, enfin le ministre burkinabè des Finances, M. Jean-Baptiste Compaoré. Il s’est agi pour les orateurs d’identifier pour les pays exportateurs de pétrole, les politiques et les réformes nécessaires pour atténuer les effets négatifs de la hausse du prix du pétrole sur le continent noir.

Pour les pays exportateurs de pétrole, les orateurs ont proposé des moyens de se prémunir contre la répartition improductive des ressources afin que les gains générés par les prix élevés du pétrole soient canalisés pour engendrer un développement et une réduction de la pauvreté durables. Les prix du pétrole ont connu ces derniers temps une croissance exponentielle. Ainsi le prix du baril au mois d’avril 2006 a atteint la barre des 76 dollars US contre 40 en 2004. Selon les orateurs, c’est le niveau le plus élevé jamais atteint par le brut en termes réels depuis le choc pétrolier de 1979.

En Afrique subsaharienne par exemple, le boum pétrolier a donné une augmentation de 36% de la production avec des recettes équivalant 63 milliards de dollars. Les exposés ont encore démontré que ces recettes seront plus importantes d’ici 2015 et avoisineront les 89 milliards de dollars. Pour les panélistes, des risques subsistent face à ce boum pétrolier. Pour eux, il convient de retenir que le pétrole n’est pas une manne inépuisable pour les pays exportateurs comme la Libye, le Nigeria, la Mauritanie, le Gabon, l’Afrique, le Tchad, la RDC, etc.

Une utilisation judicieuse de la manne pétrolière

Aussi, doivent-ils faire preuve d’une utilisation prudente des gains exceptionnels obtenus du pétrole (pour environ 60 dollars le baril, la valeur actuelle des réserves pétrolières est de 33 000 dollars US en moyenne par habitant d’un pays exportateur africain producteur de pétrole).

Les panélistes ont suggéré que les recettes pétrolières excédentaires servent à accroître les capacités de production en investissant dans les infrastructures physiques et le capital humain. Ils ont recommandé également la mise en place de mécanismes autonomes de contrôle de communication d’informations et d’évaluation des recettes pétrolières et de leurs fonctionnements.

S’exprimant sur le cas des pays importateurs de pétrole, on a noté que la hausse du prix du pétrole se ressent aussi bien chez les consommateurs que les entreprises et les gouvernements, eux qui sont chargés de définir des mécanismes adéquats pour juguler l’impact négatif de la hausse du prix du pétrole. Les pays importateurs de pétrole font face à plusieurs difficultés. Il y a d’abord une envolée des coûts de production et cela peut provoquer une réduction de la demande, de la main-d’œuvre ainsi qu’une réduction des investissements dans les entreprises. A cela, il faut ajouter le fait que ces pays sont confrontés à des problèmes de balance de paiement eu égard aux investissements que cela crée.

Le ministre burkinabè des Finances, Jean-Baptiste Compaoré qui a exposé le cas du Burkina Faso, a fait savoir que pour faire face à la donne et à la pression sociale, il a été institué un mécanisme de transmission des prix extérieurs aux prix intérieurs et ceux à la pompe ainsi que la libéralisation du secteur des hydrocarbures et de l’électricité. Les panélistes estiment que la seule solution pour combler le déficit financier dans les pays exportateurs, c’est d’obtenir des dons et des prêts hautement concessionnels.

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)

Sidwaya

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