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Réduction de la pauvreté : La coordination du MCA rencontre les populations du Centre-Sud

Publié le mercredi 17 mai 2006 à 07h51min

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Bissiri Joseph Sirima

L’Unité de coordination du « Millennium Challenge Account », a été à Manga chef-lieu de la région du Centre-Sud, les vendredi 12 et samedi 13 mai 2006. Avec les populations de cette région, elle a engagé un processus d’échanges afin de recenser tous les obstacles à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté.

L’atelier de Manga a réuni une centaine de participants, de responsables d’organisations non-gouvernementales et d’associations de représentants de la société civile (mouvement de défense des droits de l’Homme, de lutte contre la corruption, de la Ligue des consommateurs), des organisations socioprofessionnelles, des élus locaux et autorités coutumières et religieuses, ainsi que l’administration régionale et les services déconcentrés de l’Etat. Le gouverneur de la région du Centre-Sud, Mme Pauline Winkoun Hien a salué la grande mobilisation de tous les acteurs de développement à cette importante rencontre du Millennium Challenge Account (MCA) et la démarche entreprise par l’équipe de coordination conduite par M. Bissiri Joseph Sirima.

Pour guider les réflexions des participants, la première responsable a rappelé quelques caractéristiques de la région du Centre-Sud, dont elle a la charge. Limitée au Nord par la région du Centre, à l’Est par le Centre-Est et le Plateau Central, à l’Ouest par la région du Centre-Ouest et au Sud par le Ghana voisin, la région du Centre-Sud bénéficie d’importantes potentialités pour développer la production agricole par le biais des aménagements hydroagricoles avec une maîtrise partielle au totale de l’eau.

En matière d’élevage, l’atout principal se situe dans une relative disponibilité de points d’eau et l’abondance de couvert végétal qui confèrent à la région une vocation pastorale. A ces facteurs s’ajoute la proximité des centres de commercialisation à Kaïbo, Ouagadougou, Pô, Guelwongo et la frontière ghanéenne et l’existence de zones pastorales (Sondré-Est dans le Zoundwéogo et Guiaro dans le Nahouri) et la station d’aquaculture dans le Bazèga sont des atouts favorables au développement de l’activité piscicole.

L’industrie est inexistante, la diversité des productions agricoles, ainsi que la proximité avec le Ghana et le Togo constituent de grands atouts pour les échanges transfrontaliers. Quant au potentiel touristique, il est important et varié, avec le tourisme de vision dans le Parc national Tambi-Kaboré et le Ranch de Nazinga, le tourisme cynégétique, le tourisme balnéaire artificiel, la pêche sportive dans le lac Bagré et divers produits culturels.

Les obstacles à la croissance économique de la région

S’il y a des activités potentielles, plusieurs contraintes limitent cependant la pleine exploitation de ces atouts.

Il s’agit de l’insuffisance d’équipements agricoles, la baisse de la fertilité des sols, et l’insécurité foncière qui sont une situation permanente au niveau de la région.

A cela s’ajoutent la dégradation et le rétrécissement des pâturages, l’occupation des pistes à bétail entraînant des conflits entre agriculteurs et éleveurs et l’analphabétisme des producteurs.

Dans le domaine de la pêche, l’assèchement des eaux de surface, l’invasion de matières suspensives dérangeant la vie aquatique, le faible niveau d’organisation des pêcheurs, les difficultés d’acquisition du matériel de pêche réglementaire et l’absence d’unité de conservation constituent également des obstacles.

Dans le domaine de l’artisanat et de l’industrie, le gouverneur a noté une faible qualification des acteurs, l’absence de débouchés, et la faible disponibilité de l’énergie électrique.

Elle a aussi relevé l’exploitation incontrôlée des agrégats dans les régions de la province, contribuant ainsi à la dégradation des ressources naturelles. Quant au commerce et au tourisme, l’insuffisance des infrastructures marchandes, la fraude et l’incivisme fiscal, la faible représentation des institutions bancaires, et le désintérêt du privé dans les infrastructures hôtelières et touristiques sont des difficultés majeures auxquelles s’ajoute le mauvais état des routes.

Le coordonateur du MCA, M. Sirima a ensuite présenté sa structure comme étant né d’un engagement matérialisé par un fonds destiné à venir en aide aux pays en développement. « Cette initiative a été prise en 2002 à la conférence de Monterry par le président américain George Bush. L’éligibilité des pays à ce fonds obéit à des critères de sélection comme la démocratie, les droits de l’Homme, la bonne gouvernance et toute initiative pour réduire la pauvreté. Le Burkina Faso a été éligible à ce fonds en novembre 2005 », a précisé M. Sirima.

Son exposé sur le MCA a été suivi d’échanges et de débats à l’issue desquels les participants ont été répartis en groupes pour des travaux en commissions. A la reprise des travaux dans la matinée du samedi 13 mai, les présidents et rapporteurs des groupes ont restitué les travaux des commissions en plénière. La synthèse de ces travaux ont permis à l’ensemble des participants d’adopter le rapport final qui a été soumis à l’équipe du MCA.

Au sortir de cette rencontre de Manga, des propositions ont été faites pour permettre à la coordination de prendre en compte les obstacles à la croissance et à la réduction de la pauvreté dans la région.

Privat OUEDRAOGO

Sidwaya

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