C’était dans la salle de conférences de la Maison de la femme qui, à l’occasion, a failli refuser du monde, tant les rumeurs d’une imposition du futur maire couraient sur toutes les lèvres. Cette rencontre jugée importante fait suite à des instructions de la hiérarchie du parti. Elle participe de la nécessité du renforcement de la cohésion de l’esprit militant et de la camaraderie et qui devrait aboutir à un consensus afin d’éviter des déchirements dans le parti.

La rencontre s’est déroulée en deux étapes. La première a consisté à apaiser les coeurs et remercier les uns et les autres du travail abattu avant et pendant les élections municipales. En très peu de mots, les uns et les autres ont appelé à la cohésion, à la discipline et à un travail de rapprochement. La seconde qui s’est déroulée à huis clos entre les membres du bureau politique national, de la section, de la sous-section et des conseillers a consisté à faire des propositions des personnes susceptibles d’occuper les postes de responsabilité au futur Conseil municipal et régional selon un équilibre géopolitique.

De ce processus, Hakani Elisabeth Kondé, maire sortant (qui bénéficierait du soutien de la majorité des conseillers) et Gnami Valentin Konaté (du clan du secrétaire provincial) se sont proposés candidats au poste de maire comme il fallait s’y attendre au regard de la naissance des tendances au sein du CDP / Dédougou. Aux postes de 1ers adjoints au maire, ce sont les conseillers Ismaël Kondé et Bièra Diallo qui se sont portés volontaires. Sié Allassane et Bonzi Marie Hortense postulent pour le poste de 2e adjoint au maire.

Madame Sawadogo Zalé Aminata et Traoré Mahama convoiteraient le poste de présidence de la commission des affaires générales. Stanislas Tianhoun est le seul volontaire à la présidence de la commission des finances et des affaires économiques, Bicaba Dofinita et Sama Pierre ayant été proposés aux postes de la présidence de la commission de l’environnement et du développement local. Ky Albert Saturnin, Mme Koura Marie Louise Maimouna Coulibaly et Mme Ouédraogo Thérèse Kondé se sont portés volontaires pour briguer la présidence du Conseil régional.

Le mercure du thermomètre politique qui semblait baisser juste après les élections du 23 avril dernier a atteint actuellement sa vitesse de croisière. Les prétendants aux postes de responsabilité sont en campagne. Ils parcourent à longueur de journée les 7 secteurs et 37 villages du département, pour sans doute solliciter le suffrage des conseillers.

Pour le député Bonané, s’il n’y a pas de consensus, les échanges vont se poursuivre pour y arriver, parce que la mairie du chef-lieu de région ne doit pas échapper au CDP. La rencontre de concertation a été précédée d’une demande de bénédiction chez le chef de canton, gardien de la tradition et des coutumes.

Il faut noter que sur les 47 communes urbaines et rurales de la région de la Boucle du Mouhoun, le CDP serait en passe de gagner 44. Les communes de Toma, Bourasso et Yaho seraient respectivement aux mains de l’ADF/RDA, du PAI et de l’UNIR/MS. Le CDP qui avait obtenu 47 conseillers dans la commune de Dédougou selon le calcul provisoire de la CECI, en a maintenant 48 selon la CENI. L’UPR, avec ses 36 conseillers, est à l’affût et entend aussi profiter de la guéguerre entre militants du CDP pour occuper le fauteuil du maire. Quel que soit le locataire de l’hôtel de ville de

Dédougou, l’essentiel pour le commun des mortels de la cité de Bankuy, c’est qu’il travaille en synergie avec l’ensemble des différentes couches sociales pour le développement de ce chef-lieu

de la région de la Boucle du Mouhoun. Il est à rappeler que c’est le CDP qui a dirigé en solo les deux précédents mandats du Conseil municipal de Dédougou sous la présidence de deux agents de santé (un infirmier et une sage-femme).

Par Serge COULIBALY

Le Pays