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Négociations gouvernement/Syndicats : Les travailleurs ont claqué la porte

Publié le lundi 8 mai 2006 à 09h20min

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Jerôme Bougma et Tolé Sagnon le 1er mai

Les négociations Gouvernement/Syndicats autour de la plate-forme revendicative des travailleurs devaient se tenir les 4 et 5 avril 2006. Mais, la rencontre a tourné court à cause de l’augmentation des prix des hydrocarbures.

Les organisations syndicales ont, en effet, claqué la porte après cette nouvelle hausse et chacune des deux parties a donné sa version sur l’échec des pourparlers. On lira, par ailleurs, une déclaration du gouvernement à ce sujet ainsi que les réponses des autorités aux doléances des syndicats.

En rappel, c’est le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Jérôme Bougouma, qui conduisait la délégation gouvernementale à la rencontre avec les organisations syndicales. Pourquoi les choses se sont-elles terminées en queue de poisson ?

Voici sa version des faits : "A la reprise des négociations (NDLR : le 5 avril 2006), les organisations syndicales ont estimé qu’elles ne pouvaient pas les poursuivre en raison de l’augmentation du prix des hydrocarbures. Elles ont décidé d’arrêter, en posant comme préalable, que le gouvernement revienne au prix antérieur.

Alors, le gouvernement a exprimé ses regrets et sa surprise. Regrets parce qu’il s’agit d’une rupture unilatérale des négociations. Surprise, parce que ce point ne faisait pas partie des négociations.

Ce qui était l’objet des préoccupations des centrales syndicales, c’étaient les taxes sur les hydrocarbures, et sur ce point le gouvernement avait précisé qu’il avait engagé la réflexion sur la question et allait transmettre sa réponse au plus tard le 30 juin 2006.

Le gouvernement avait aussi exprimé sa volonté de reprendre le dialogue sans préalable et à tout moment". Mais une augmentation de près de 60 F le jour même des négociations, n’était-ce pas de la provocation ? avons-nous demandé au ministre Bougouma.

Notre interlocuteur a trouvé qu’il n’en était rien puisqu’au niveau de la SONABHY, les prix sont ajustés régulièrement. Et l’on sait de nos jours combien coûte le baril de pétrole (NDLR au moins 70 dollars). Il faut même s’attendre à ce qu’ils augmentent encore, a confié le ministre. C’est dire que nous n’avons encore rien vu !

Nos gouvernants ignorent le prix de l’essence

Le gouvernement ne peut pas avoir une influence sur l’augmentation du prix des hydrocarbures, a-t-il conclu. Tout cet argumentaire a été battu en brèche par les organisations syndicales qui, après avoir claqué la porte des négociations avec le gouvernement, se sont retrouvées à la Bourse du travail pour un point de presse.

Les syndicats soutiennent que s’il n’y avait pas une kyrielle d’intermédiaires dans le domaine des hydrocarbures, l’essence aurait coûté moins cher. Et d’ajouter que si l’Etat ne tenait pas à ses 42% sur chaque litre d’essence, nous n’en serions pas à ces prix faramineux. L’un d’entre eux a même crié que c’est parce que nos gouvernants qui utilisent des bons d’essence, ignorent le prix du carburant qu’ils agissent de la sorte.

C’est dire qu’avec ces négociations qui n’ont pas abouti, il faut attendre de voir ce qui va maintenant se passer. Car au soir du 5 mai dernier, les organisations syndicales avaient rendez-vous avec tous les travailleurs qui devaient décider de la date et de la durée d’une grève générale. De sources proches de la Bourse du travail, un préavis de grève doit être déposé aujourd’hui même. Que nous réservent donc les jours à venir ?

Pierre Tapsoba

L’Observateur

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