Pour lui il fallait surtout prouver que son parti, le CDP, pouvait faire mieux. Au finish, il y a eu plus de peur que de mal, le parti s’en tirant à bon compte avec la majorité des sièges.

Le Conseil municipal de la commune sera composé de 163 conseillers dont 128 du CDP et 35 pour les 9 autres partis. Mais que de sueurs froides pour Simon COMPAORE avant ces résultats plus que réconfortants pour le parti au pouvoir. Le 20 avril dernier, au meeting CDP organisé chez le Larlé Naaba Tigré, pendant que certains martelaient que dans la commune, le CDP pouvait « dormir tranquille » parce que la victoire était certaine, Simon COMPAORE répondra que lui n’allait pas le faire au regard de l’enjeu.

En réalité, le maire sortant avait raison. En politique, tout est possible au regard du caractère « ondoyant et divers » et de la versatilité des électeurs que tout peut détourner de ce qui était hier seulement accepté. Dans un tel contexte, dormir sur ses lauriers, c’est assurément se faire hara kiri et l’édile sortant de Ouagadougou qui compte certainement rebelloter l’a bien compris, qui préfère rester sur ses gardes et ne laisser aucune once de terrain à la convoitise de l’adversaire.

En effet, Ouagadougou reste avant tout le concentré de toutes les formations politiques, donc le « siège » des oppositions et autres éternels contestataires qui n’ont jamais porté le parti au pouvoir dans le cœur. A cela, il faut ajouter la question des lotissements que certains ont qualifiée de « catastrophique » et s’en servent comme bélier pour enfoncer la forteresse de « Simon-ville ».

Ces lotissements, il faut le reconnaître, ont fait de nombreux mécontents notamment dans les arrondissements de Boulmiougou et Bogodogo. Enfin, à l’intérieur même du CDP, les différents problèmes et autres soubresauts suite à l’établissement des listes électorales, ont quelque peu porté un petit coup au parti. Et, ne dit-on pas que seuls ceux qui ne font rien ne se trompent pas ?

L’équipe sortante du CDP a beaucoup travaillé et elle ne peut prétendre avoir tout réussi pendant que ceux qui convoitent sa place sont « immaculés », « vierges » pour ne s’être pas mouillés à la tâche. Alors, la prudence devait être de rigueur et les messages à diffuser pendant la campagne choisie avec circonspection. Les résultats d’une telle démarche sont là. Qui pouvait penser que le CDP « humilierait » les autres formations politiques de la sorte ? (128/163) conseillers.

Simon et son conseil récoltent les fruits de leur travail.
A bien analyser les résultats du CDP dans la commune de Ouagadougou on ne saurait réellement être surpris. En effet, en dehors de la question des lotissements et des méthodes dites « révolutionnaires » du bourgmestre Simon COMPAORE, on ne peut rien reprocher au Conseil municipal sortant.

Un travail fort remarquable a été fait pour le développement de la ville de Ouagadougou et dans la lutte contre la pauvreté des populations. Dans un humour désarmant, certains d’ailleurs n’affirment-ils pas que les seules « femmes de Simon » qui veillent à la propreté de la ville suffiraient à lui assurer la victoire aux élections municipales ? C’est tout dire.

Même les caciques du camp d’en face reconnaissent que « Ouagadougou a changé ». Et si la ville a changé positivement c’est parce qu’un travail titanesque a été abattu. « Laisser » la capitale à un autre parti pour une « expérimentation » serait à coup sûr suicidaire pour nos planificateurs du développement socio-économique et culturel.

C’est ce que les Ouagalais ont compris en votant massivement le CDP de Simon COMPAORE. En politique aussi, on ne récolte que ce qu’on a semé. C’est ce que l’UNDD à Koudougou, le CDP à Banfora et Diébougou n’ont pas compris en vendangeant le capital confiance qu’ils avaient acquis à l’entame du mandat écoulé.

En votant massivement le CDP à Ouaga, la population donne quitus au Conseil municipal pour poursuivre l’œuvre entreprise depuis 1995. C’est aussi la reconnaissance des efforts déployés pour que « Ouaga la belle » soit ce qu’elle est aujourd’hui.

Par Ben Alex BEOGO

L’Opinion