C’est vrai que le CDP a eu de nombreux problèmes pour l’établissement des listes électorales. C’est vrai aussi que plusieurs militants ont démissionné pour rejoindre l’ADF/RDA.

Mais peut-on dire tout de go que ces problèmes ont fragilisé le CDP ? Rien n’est moins sûr....
Dans tous les cas, les résultats des urnes sont venus éclairer une situation que de « grandes analystes » avaient plaisir à étudier selon des unités d’évaluation dont eux seuls ont le secret.

Ainsi, beaucoup ont en tout faux puisque le parti majoritaire est resté le plus fort au sortir de ces consultations électorales. C’est dire que malgré les problèmes qu’il a eus à gérer, souvent maladroitement, le CDP reste un grand parti. C’est ce que le parti de l’éléphant n’a pas compris en criant trop tôt victoire. Même en politique, la modestie et la modération sont de bonnes conseillères.

Cette donne visiblement n’a pas été intégrée dans la stratégie de campagne de l’ADF/RDA. Conséquence, partout où son leader est passé pour la campagne, il se croyait en terrain conquis, installant des maires par-ci et nommant des généraux par-là, etc. Quand on est « exagérément » optimiste, le réveil est souvent douloureux. C’est ce qui est arrivé à Me Gilbert OUEDRAOGO et son parti. Quand on se dit que la bataille est gagnée d’avance, la défaite ne peut que surprendre.

Et dans le cas, la seule façon de justifier « l’affront » c’est d’accuser l’adversaire. Pour des élections, le traditionnel refrain est vite trouvé : il y a eu fraude. De Bobo-Dioulasso à Ouahigouya en passant par Yako, c’est le même refrain. Et pourtant, l’ADF/RDA est bien placée pour savoir que « terrasser » Salif DIALLO ou Fatou DIENDERE dans leur « fief » n’est pas une tâche facile.

En toute humilité, l’éléphant doit reconnaître sa défaite et même se dire que s’il se positionne après ce scrutin comme le deuxième parti, c’est surtout grâce à sa décision de soutenir le programme du président du Faso. Cette décision a beaucoup plaidé en sa faveur sans quoi ses résultats seraient tout autre. En effet, ils étaient certainement nombreux ceux qui ne voulaient pas voter pour le CDP, mais tenaient à rester dans la logique de la mouvance présidentielle.

Ces électeurs, ont certainement porté leur choix sur l’ADF/RDA ce qui lui a permis d’augmenter son « capital de conseillers ».
A l’image du maire sortant, Célestin KOUSSOUBE qui a reconnu avec fair-play sa défaite, les autres responsables de l’ADF/RDA, gagneront à accepter avec humilité ce qu’ils considèrent comme une défaite.

En réalité, l’ADF/RDA a mis la barre très haut. Ce n’est donc pas étonnant au regard de ses résultats qu’elle parle de fraude. Tout naturellement comme les mauvais perdants.

Par Ben Alex BEOGO

L’Opinion