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RDB/Banfora : A propos du serment sur les fétiches

Publié le mercredi 3 mai 2006 à 07h03min

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Le Rassemblement pour le développement du Burkina (RDB), section de Banfora, fort de quarante-et-un conseillers municipaux obtenus lors des consultations de proximité du 23 avril 2006 ne semble pas très rassuré quant à l’occupation du fauteuil de maire. Son rival le CDP serait en train d’oeuvrer pour avoir les voix de certains conseillers RDB, lors du choix du maire de la ville.

Toute chose qui semble inquiéter le coordonnateur régional du RDB et ses proches qui multiplient et diversifient les moyens pour avoir le contrôle des conseillers nouvellement élus au titre du parti. C’est ainsi que le 25 avril dernier, l’ensemble des élus du RDB, après un repas familial à la Maison de la femme se sont rendus au domicile du chef de canton. A Banfora, les commentaires vont bon train sur cette visite.

Nous avons approché quelques conseillers RDB pour vérifier si effectivement ils ont été confiés aux fétiches de Fadouga. Deux conseillers n’auraient pas pris part à la visite chez le chef. Il s’agit de la conseillère du secteur 7 Mme Soro et de celui du village de Niankar dont les coutumes ne tolèrent point un pareil acte.

Salifou Koné/ conseiller RDB au secteur 5 : Je ne suis pas au courant du fait que nous ayons été confiés aux fétiches de "Fadouga". Le 25 avril 2006, nous sommes allés saluer les vieux de Banfora. Mais dire que certains ont refusé d’y aller surtout moi qui ai été l’un des principaux acteurs de la victoire du RDB, cela m’étonne. Et on ne nous a jamais demandé de jurer sur des fétiches. Seulement et tout le monde le sait, la cour de Fadouga est un cas particulier et lorsqu’on y entre on a une obligation morale de justice. Je crois que c’est dans ce sens-là que les responsables du parti nous ont demandé de nous y rendre.

Issouf Lallé Traoré/ conseiller municipal RDB du secteur 2 : Après les résultats du 23 avril, la joie nous a conduits chez le chef de canton pour le remercier de son soutien dans la victoire du RDB. Nous lui avons auparavant demandé de regrouper certains vieux afin qu’on puisse les remercier également sur place car il serait difficile de visiter chacun chez lui à la maison. Nous avons, à l’occasion, sollicité une fois de plus leur soutien par rapport à l’élection prochaine du maire. En ce qui concerne le fétiche, on n’est pas allé expressément pour que les conseillers jurent sur les fétiches.

A Banfora, les rumeurs vont bon train. Je pense que pour se confier aux fétiches, il y a un certain nombre d’actes à accomplir. Nous sommes seulement sortis par la petite porte même si c’est de ce côté-là que se trouvent les fétiches.

Colia Emmanuel Son/ conseiller RDB secteur 4 : C’est à l’issue d’une rencontre entre conseillers nouvellement élus que nous nous sommes rendus à la Maison de la femme pour prendre un repas car il était déjà 13h et certains parmi nous ne logeaient pas à côté.

Le coordonnateur nous a dit que le chef de village et certains vieux devraient nous recevoir. Nous avons fait le trajet à pied sous des slogans du parti. Ils (nos hôtes) nous ont félicités et nous avons même fait une photo de famille. C’est en ce moment que le coordonnateur a remis 10 000 F CFA aux vieux et 10 000 autres francs dans un panier, car nous avons visité la dernière demeure du vieux Fadouga.

Lorsqu’il était question de prendre congé des vieux, nous sommes sortis par la petite porte où il y a les fétiches et certains d’entre nous se sont arrêtés pour écouter un vieux du nom de Tolo s’adresser aux fétiches. Mais à ma connaissance, dans le lot, je n’ai vu personne jurer sur les fétiches. Sinon que ma religion n’autorise aucunement pareille chose.

En d’autres termes, si sortir par la petite porte est synonyme de se confier aux fétiches, je me dis que ça ne marche pas parce que j’ai aussi des fétiches et il faut obligatoirement un pacte.

Propos recueillis par Mamoudou TRAORE

Le Pays

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