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Production d’OGM au Burkina : "L’activité agropastorale menacée"

Publié le mardi 2 mai 2006 à 06h08min

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Le Syndicat national des travailleurs de l’agro-pastoral (SYNTAP), estime que "le gouvernement s’est engagé dans une aventure suicidaire pour les paysans". Pour manifester son mécontentement, il devait, selon la correspondance qui suit, organiser un sit-in hier, 1er mai, dans la province du Tuy.

Notre activité agropastorale est menacée. Et cela parce que notre gouvernement s’engage sans précaution dans l’aventure des gènes, une aventure suicidaire pour nous, paysans. Suicidaire parce que, délibérément, le gouvernement est conscient de la dépendance esclavagiste à laquelle seront soumis les paysans, puis les règles de production des OGM qu’il s’applique à occulter : le droit de propriété intellectuelle (DPI), le coût par hectare du DPI, le prix de la semence OGM, les amendes qui font 120 fois le DPI.

De manière claire, ces règles qui seront révélées à la période de la dépendance, seront pour exclure le paysan de l’agriculture. Par deux fois à ma connaissance, le ministre de l’Agriculture a fait passer le message. 1°/ en 2002, lors de la deuxième session ordinaire du Conseil économique et social (CES) :

« Le Burkina est riche en terres arables, mais seulement un tiers de ces terres est exploité ; c’est pourquoi, il faut encourager ceux qui ont les moyens et qui veulent les exploiter de le faire. Les petits producteurs pourraient devenir des ouvriers agricoles dans ces grandes exploitations. L’idée poursuivie n’est pas de déposséder ces petits producteurs, mais de leur permettre de se faire des revenus complémentaires. »

2°/ Cette année même, à la JNP au cours de l’émission « Actu Hedo » de Pascal Y. Thiombiano où il tentait d’expliquer que l’agro-industrie intéressait les deux tiers des terres arables.

Une telle politique signifie que le paysan n’aura plus rien à produire qui se vende à l’extérieur. Il est d’office condamné à une agriculture de subsistance, s’il peut encore trouver une semence épargnée par l’effet stérilisant des gènes modifiés.

Ces raisons, ajoutées à l’insensibilité du gouvernement sur les actes crapuleux que nous avons dénoncés et qui continuent d’appauvrir les paysans (la famine qui ne les a pas épargnés ; leur maïs détruit par la cupidité de dirigeants de l’UNPCB qui ont distribué un engrais inadapté ; les 30% qui auraient pu servir à leur épargner la dette de cette année), nous commandent d’organiser le premier mai 2006 à partir de 7h, à la préfecture de Koumbia, un sit-in au lieu de la marche qui donnerait l’occasion à nos détracteurs d’organiser la casse.

Aussi serions-nous heureux de vous compter parmi nous, pour laisser à la postérité le témoignage vivant des soubresauts d’une paysannerie abusée qui refuse de mourir.

Houndé, le 15 avril 2006

Le secrétaire général national,
Ousmane TIENDREBEOGO

Le Pays

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