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Municipales 2006 : Observateurs et militants s’expriment

Publié le vendredi 28 avril 2006 à 07h47min

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Comme toute élection, les municipales du 23 avril 2006 ont mis en scène plusieurs acteurs que sont les électeurs, les observateurs, les délégués de partis politiques, les forces de l’ordre qui veillent à la sécurité des uns et des autres... Chacun intervenant à des degrés divers apprécie différemment le déroulement du scrutin. Nous avons fait le tour des bureaux de vote afin de recueillir pour vous les impressions à chaud de quelques-uns.

Quelles est votre impression sur le déroulement du scrutin du 23 avril 2006 ?

Mme OUEDRAOGO Dasmata, candidate UNIR/MS au secteur 28 de Ouagadougou : Le constat que nous faisons est que dans la campagne jusqu’à ce jour, nous n’avons pas rencontré de difficultés majeures. Elle a été difficile pour nous à l’UNIR/MS faute de moyens. Comme vous le savez, les autres partis ont plus de moyens. L’UNIR/MS étant un nouveau parti donc les moyens nous manquent. Nous avons fait la campagne avec nos moyens de bord. Mais avec la corruption qui est monnaie courante dans notre pays, cela est très difficile.

Malgré cela nous avons fait campagne, la population est sortie nous écouter partout où nous sommes passés. Pour ce qui est du vote à proprement parlé, nous avons connu des difficultés. Nous avions proposé pour chaque délégué la somme de 500 F, mais les autres partis proposaient jusqu’à 7 500 F souvent, ceux qui s’étaient portés volontaires ont fini par désister.

Tout compte fait, nous sommes confiants quant à nos chances de remporter la victoire finale. Partout où nous sommes passés les populations nous ont assurés de leur attachement au parti. Ainsi donc nous sommes assurés de remporter la mairie de Bogodogo.

Justin KIMA de l’ADF/RDA au secteur 27 de Ouagadougou :

Actuellement tout se passe bien, dans le calme et la sérénité (interview réalisée à 10h 30mm). La difficulté c’est que certains électeurs ne retrouvent pas leurs noms sur les listes électorales. Pourtant ces personnes avaient voté à l’élection présidentielle du 13 novembre 2005, et aujourd’hui leurs noms n’y sont pas.

Autre cas, un électeur est arrivé avec pour seul document la carte d’électeur, il a donc été refusé qu’il vote parce que nous avons reçu des consignes de ne pas accepter ce genre de cas. Dans l’ensemble tout se passe bien pour le moment.

Mlle K. Aimée KABORE, déléguée CDP secteur n°27 :

Dans notre bureau de vote tout se passe bien. Mais la difficulté c’est que certains électeurs n’arrivent pas à voter parce qu’ils ne retrouvent pas leurs noms sur les listes électorales. Plusieurs électeurs sont donc repartis sans avoir voté à cause de ce problème. C’est probablement nos électeurs qui se retrouvent dans cette situation, mais nous ne pouvons rien faire.

Ibrahim BARRY, délégué UNIR/MS secteur 28 :

Les bureaux de vote ont été ouverts à 6h comme prévu et jusque-là les choses se déroulent normalement (inter. Réalisée à 11h). Ces élections sont très importantes, parce que, après l’élection présidentielle ou nous avons été deuxième avec notre candidat Me Bénéwendé SANKARA. Bien que le pourcentage ait été faible.

Nous sommes très confiants par rapport à ces élections municipales que nous pensons remporter au secteur n°28. La commune de Bogdogo sera dirigée par un candidat UNIR/MS. Pour ce qui était de la campagne nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour mobiliser la population. Mais la difficulté de ce matin c’est que les gens arrivent timidement mais on espère que dans l’après-midi il y aura plus d’affluence.

Félix DIOUGUIE, élégué CDP secteur n°28 de Ouagadougou :

Chez nous au secteur 28, tout se passe bien pour le moment (inter réal à 12 h) et nous comptons gérer encore la mairie de Bogdogo. Pour ce qui est de l’affluence pour le moment comme il fait très chaud, les gens préfèrent rester à la maison. Sinon aux environs de 7H l’affluence était plus importante. Mais on espère que dans l’après-midi les gens feront beaucoup le déplacement pour venir voter notre parti.

Serges DABIRE, délégué du PAREN secteur n°28 de Ouagadougou :

Vu la mobilisation que nous avons constatée pendant la campagne nous pensons que la mairie de Bogdogo sera entre les mains du PAREN. Bien que nous ne sachions pas le choix des votants dans l’isoloir, nous sommes confiants que c’est pour le PAREN.

Nous avons beaucoup misé sur la campagne et savons que notre message est passé auprès de la population. Le vote se déroule dans le calme, nous n’avons pas eu de problème jusqu’à présent (inter réal à 12h 30) et nous espérons que ça va continuer comme ça pour que le PAREN remporte sa victoire dans le calme et la sérénité.

M. Claude MINOUGOU, candidat CDP zone 5, secteur n°28 de Ouagadougou :

Mes impressions sont très bonnes. Il faut savoir qu’il n’y a pas d’affluence pour le moment et aussi nous rencontrons d’énormes difficultés par rapport à la liste électorale. Pendant la présidentielle de novembre 2005, les gens ont voté sans problèmes et aujourd’hui les mêmes personnes qui avaient voté ne retrouvent pas leurs noms sur les listes. Pour les résultats nous sommes très confiants quant à la mairie de Bogodogo car nous allons remporter les 10 conseillers.

Nestor LOUSSE, délégué CDP secteur n°28 de Ouagadougou :

Nous sommes là depuis ce matin et pour le moment tout se passe bien. Toute la journée était sans problème. La difficulté que nous pouvons signaler, c’est le temps parce que nous espérions avoir plus d’affluence dans l’après-midi, mais avec la pluie, les gens ne sont pas sortis nombreux dans la soirée (inter réal à 17H). Pour les résultats, nous n’avons pas de doute nous sommes confiants que nous l’emporterons.

M. Ibrahim KONE, observateur pour le compte de WACSOF/FOSCAO (Forum de la société civile de l’Afrique de l’Ouest) :

A mon avis le vote s’est bien déroulé. De tous les bureaux que j’ai eu à observer, il n’y a pas eu de problèmes majeurs. Les gens sont venus calmement voter. Nous avons posé même la question aux gens de savoir s’ils avaient subi une pression quelconque et ils étaient tous unanimes que non. Ils ont fait le déplacement librement.

Nous avons posé d’autres questions et les gens se sont exprimés et cela prouve que la démocratie avance dans notre pays. Mais tout de même on a eu quelques petits problèmes quant aux listes électorales parce que beaucoup de personnes ne retrouvaient pas leurs noms. Nous pensons qu’il faille réviser les listes électorales avant les prochaines échéances électorales.

Aussi, les gens ont-ils souhaité les candidatures indépendantes. Pour la participation, nous pensons que le taux est bon parce que partout où je suis passé, lorsque je pose la question au président du bureau de vote, je constate que le taux est bon (surtout au secteur 28). Donc d’une manière générale on peut dire que le vote s’est bien déroulé.

Brama DAO, observateur pour le MBDHP :

Le fait majeur, c’est l’absence des délégués des partis politiques dans les bureaux de vote. Pour ceux qui étaient présents, ils somnolaient par moment. Pour la participation, il faut le dire, elle est faible. L’exemple du bureau où je suis le dépouillement nous avons 93 votants sur 427 inscrits. Côté ambiance, il faut reconnaître que les gens ont voté dans la liberté, seul fait que nous pouvons déplorer c’est les problèmes des listes électorales qui ne permettent pas aux électeurs de se retrouver.

Ainsi certains n’ont pas été autorisés à voter. D’autres avaient des cartes et leurs noms se trouvaient dans un bureau autre que celui porté sur la carte d’électeur. Donc d’une manière générale il n’y a pas eu de problèmes dans les bureaux où nous sommes passés.

Xavier DA, observateur A.JU.G.BF (Agir pour la justice et la citoyenneté du Burkina Faso) :

Il faut dire que qu’il fait chaud ce qui explique que c’est dans la matinée que l’affluence était considérable mais à la mi-journée c’était assez faible. Personnellement j’ai effectué l’observation sur l’axe Ouagadougou / Boutenga : passant par Saaba, Gampèla. Dans ces localités, les gens sont sortis de façon timide. On peut dire que le taux dans ces localités tourne autours de 70%.

Toutes les fois où nous avons demandé les taux, ils se situaient toujours aux alentours de 70%. Nous n’avons pas constaté des incidents dans les zones où nous sommes passés. Fait majeur, des électeurs n’ont pas pu voter parce qu’ils ne retrouvaient pas leurs noms sur les listes électorales. Les délégués des deux grands partis dont le CDP et l’ADF/RDA étaient les seuls partis qui en disposaient.

De manière générale on peut dire que les votes se sont bien passés. Ce qu’on pourrait dire c’est que pour les élections qui concernent des populations à la base, pourquoi ne sont-elles pas sorties nombreuses ? Mais peut-être que la pluie intervenue aux environs de 15 heures pourrait expliquer cela.

Ali SOUABO, observateur OIE (Observateur indépendant des élections) :

Sur la dizaine de bureaux de vote que nous avons observés dans la journée, tout s’est bien déroulé dans l’ensemble.

Le fait que nous pouvons signaler c’est que dans certains bureaux de vote des électeurs n’ont pas pu voter pare qu’ils ne retrouvaient pas leurs noms sur les listes électorales. Hormis ce fait tout s’est bien déroulé. Pour l’affluence on peut noter que les gens ne sont pas sorties nombreux. La pluie a aussi joué parce que beaucoup d’électeurs n’ont pas pu voter à cause de la pluie tombée le soir.

D’une manière générale on peut donc dire que les élections se sont passées dans de bonnes conditions. Pour les délégués des partis, on note une absence quasi totale à l’exception de deux ou trois partis tous les autres étaient absents. Ce qui est vraiment dommage.

Rosalie NIKIEMA, observatrice pour le compte du MBDHP :

Pour les bureaux de vote au niveau de Wayalghin il n’y a pas eu de dérapage, c’était le calme toute la journée. Le taux de participation était très faible.
La difficulté s’est posée au niveau des listes électorales parce que certaines personnes ne retrouvaient pas leurs noms. Ce qui a par moment échauffé les esprits parce que tenant leur carte mais elles ne pouvaient pas voter. Les membres des différents bureaux étaient à la hauteur, la sécurité était assurée.

Les délégués des partis politiques étaient absents sauf quelques-uns. D’une manière générale voilà ce qu’on peut dire du vote d’aujourd’hui.

L’Opinion

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