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SEYDOU DIAKITÉ # ABDOUL KARIM TRAORÉ : Jeux de main, jeux de vilain

Publié le vendredi 13 février 2004 à 10h11min

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Après l’élimination des Etalons dès le premier tour de la CAN 2004 qui se joue en Tunisie, une altercation a opposé lundi dernier dans la soirée, Seydou Diakité, président de la Fédération burkinabè de football (FBF), à Abdoul Karim Traoré, le porte-parole de la précédente équipe fédérale.

On savait qu’entre l’actuel bureau de la Fédération burkinabè de football (FBF) et l’ancienne équipe, ce n’était pas le grand amour. A l’origine de cette inimitié se trouve, on se rappelle, l’élimination des Etalons de la CAN 2002 au Mali, qui avait contraint le colonel Honoré Nabéré Traoré et ses hommes à rendre le tablier. Ils seront remplacés par une nouvelle équipe conduite par Seydou Diakité.

Mais ces derniers ne feront pas mieux que leurs prédécesseurs puisque l’aventure tunisienne de notre onze national a tourné court avec la débâcle qu’on sait. Il n’est pas exagéré de dire que les membres de l’ancienne équipe fédérale riaient sous cape de cette déconvenue des Etalons, qui était aussi, pour eux, celle de la fédé. Si donc les mésintelligences entre les deux camps étaient devenues un secret de polichinelle, on ne pouvait pas se douter qu’elles déboucheraient sur une rixe.

C’est pourtant ce qui est arrivé le lundi dernier dans la soirée, quand les habitants de la Patte d’Oie ont dû jouer aux arbitres, pour parler football, entre Seydou Diakité et Abdoul Karim Traoré, l’ancien porte-parole de la FBF. « Ils n’ont pas pu faire ça ! », telle était la première réaction de tous ceux qui ont eu vent de l’affaire hier dans la matinée.

Selon Abdoul Karim Traoré, directeur général de Perfectum Afrique, que nous avons joint au téléphone, tout est parti lundi dans l’après midi du fait que le président de la FBF l’a appelé pour l’accuser d’être l’auteur ou le commanditaire d’un article paru récemment dans la presse et qui clouait la FBF au pilori après l’échec de Tunis. « Tu es un petit, c’est nous qui gérons le pays, et je vais t’écraser », aurait dit Seydou Diakité avant de demander à son vis-à-vis de passer le voir plus tard à son domicile de la Patte d’Oie.

Le rendez-vous sera finalement ramené au "Village sacré", un restaurant bar niché quelque part vers Ouagarinter. Mais sur conseil de certains de ses proches, nous a dit monsieur Traoré, il s’est gardé de se rendre audit lieu. Mais comme il était déjà dans les environs vers la ZAD, il se serait résolu à rendre visite à une famille amie habitant la Patte d’Oie, pas très loin de chez Diakité. C’est là que, de retour du "Village sacré"où il a attendu en vain, Diakité l’a trouvé. « Il m’a donné un violent coup de tête, mais emporté par son élan, lui aussi s’est affalé », a affirmé Abdoul Karim Traoré.

Bilan (pour M. Traoré) : un saignement du nez, des contusions au visage, et deux jours de repos accordé à M. Traoré par son médecin. Fort heureusement, des gens se sont vite interposés et l’altercation n’est pas allée plus loin. Sitôt le calme revenu, l’agressé s’est rendu à la gendarmerie, où il a porté plainte. Voilà ramassé, ce que nous a confié le premier protagoniste de l’affaire.

Diakité a disjoncté

Joint également au téléphone, le second n’a pas voulu entrer dans les détails de cette malheureuse histoire, se contentant de faire son mea culpa. C’est en effet un Diakité confus et effondré que nous sentions au bout du fil. La voix étreinte, il s’est borné à nous dire : « C’est moi qui l’ai agressé. Je suis sous tension depuis quelques moments. Je suis un homme avec ses faiblesses. Je ne me suis pas maîtrisé.

C’est vraiment dommage, ce qui est arrivé, et croyez-moi, je le regrette profondément. Monsieur Traoré a porté plainte, c’est son droit et j’attends qu’on me convoque ». Voici pour les faits. Depuis hier d’ailleurs, des tractations par personnes interposées ont lieu entre les deux hommes sans qu’on sache sur quoi elles vont vraiment déboucher. Quoi qu’il en soit, quand bien même le football serait un sport de passion par excellence, c’est regrettable que des dirigeants sportifs en arrivent à cette extrémité.

Comme le disait Furetière parlant des manants du Moyen âge dont les querelles dégénéraient souvent en coups, « jeux de main, jeux de vilain ». La question se pose maintenant de savoir si en disjonctant ainsi, Seydou Diakité, qui soutenait récemment (à raison) qu’il ne démissionnerait pas à cause de l’élimination des Etalons, n’a pas compliqué davantage une situation qui était déjà difficile à gérer. C’est connu, la colère a toujours été mauvaise conseillère.

L’Observateur Paalga

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