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"Sensations sahéliennes" : L’œil photographique de Patrick Martin

Publié le jeudi 12 février 2004 à 07h10min

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La Rotonde du Centre culturel français (CCF) de Ouagadougou abrite depuis vendredi 6 février 2004, une exposition d’œuvres photographiques. Ces images en noir et blanc de Patrick Martin montrent un côté fascinant de la vie africaine à travers la communication sociale.

La photographie est une technique et en même temps, un art de la prise de vue. Après avoir bravé le soleil, le vent, les sables et la chaleur de trois régions sahéliennes, Patrick Martin a réussi à bénéficier de la confiance et de l’hospitalité légendaire des peuples "Somodos" qui sont des pêcheurs Bozos se déplaçant constamment entre le lac Dabo et le fleuve Niger jusqu’aux rives de Tombouctou (Mali).

Ce chasseur d’images, à la recherche d’images sensationnelles, a déployé son secret professionnel pour atteindre ses objectifs. Il s’est attiré la sympathie des Dogons et des peulhs du Mali, des Mossis et des Lobis du Burkina pour réaliser ses beaux cadrages. Patrick utilise un appareil de type Laïca 24-36 avec un objectif de 35 mm. Il travaille en noir et blanc en moyen format sans utiliser de flash. Pour lui, le flash cache une certaine ambiance et dénature l’image.

La photo noir et blanc quant à elle restitue correctement l’image, détermine les contours, les zones d’ombre et de lumière, et présente mieux les détails, c’est pour cela que Patrick Martin la qualifie de reflet de l’âme identitaire des populations sahéliennes. A travers un petit récit qui accompagne ses photographies, il dit ceci : "Je me suis efforcé de vous montrer presque tout. Il y a la lumière, l’architecture et les paysages, des visages, des silences et des rires.

En Afrique, on voudrait conserver l’essentiel de son temps à la contemplation. Ce que l’on fait d’ailleurs. Contemplation des animaux, contemplation des arbres et même contemplation des pierres. On pourrait dire que celle-ci, lentement s’opère et se transforme en une sorte d’hypnose. Chaque société reproduit presque automatiquement les lieux où la communication sociale s’effectue. En Afrique noire, c’est le marché.

Pour y arriver, pour vendre son kilo de tomates, une paysanne africaine est capable de parcourir jusqu’à cinquante kilomètres. Cela parce que chaque tomate sera pour elle l’occasion de bavarder avec une autre paysanne qui aura, elle aussi apporté très peu de marchandises mais beaucoup de nouvelles. Les petits marchés vers lesquels les Africains hâtent le pas, ont toujours un côté extrêmement fascinant...

Je suis heureux de pouvoir vous montrer ces pays que j’aime, loin de l’actualité, loin des événements", conclut-il dans son récit. Ce vernissage qui va durer deux semaines refermera ses portes le 21 février prochain. Plus d’une soixantaine de photographies présentent les images réelles de trois pays sahéliens, Mali, Burkina Faso et Niger. Pour ce "paparazzi" qui exerce dans l’art de la photographie depuis 3 ans, et qui fut reporter de guerre en Afghanistan, la photographie est son œil.

Privat OUEDRAOGO
Sidwaya

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